Saison 2015-2016
Le15 mars :
C’est marrant, en remettant un mot sur ce site j’ai relu ma dernière phrase : «oublie que t’as aucunes chances : fonce !» 
Bon, je crois que j’en ai eu de la chance tout compte fait....!!!! Un saladier de chance liquide que j’ai bu à grandes goulées avides !!!
Bref, je n’ai pas écrit durant ces mondiaux tout simplement par faute de temps (et peut être aussi d’envie !) et c’est tant mieux car j’ai pu l’utiliser à autre chose comme par exemple récolter des breloques qui scintillent par millier autour de mon cou !!! hahahaha !! j’en rigole en fait !!
En quelques phrases : les mondiaux ont débutés sur de l’or en relais mixte, une course très excitante nerveusement, qui a lancé la Fance sur une époustouflante orbite de médailles de toutes les couleurs. 
Puis est arrivée la course qui à tout changé pour la suite : le sprint. Je pense que c’est une des courses les plus abouties que j’ai pu pondre en terme d’implication mentale. Je récolte l’argent devancée par meilleure que moi et soulagée, heureuse et satisfaite comme rarement je l’ai été dans ma carrière ! La suite a été un enchaînement de bon tirs et de bonnes poussées sur les skis avec un grand moment d’émotion pour le doublé avec ma Nanas préférée sur l’individuel (format que je n’aime pourtant pas !!) ; par équipe et enfin sur la mass start de dimanche dernier où les palettes tombent toutes seules (sans doute grâce aux dernières gouttes de chance absorbée avant les courses !!).
Bref, pour tous ces bons moments, je me dois de remercier beaucoup de monde. 
D’abord merci Marie de m’avoir permis de pousser ton pauvre corps à bout. Promis, c’est bientôt finit je te le rend dans une semaine ! Merci à mon beau lolo pour tout ce qu’il fait pour sa relou de femme qui se comporte un peu trop souvent comme une princesse (ha bon ?!!) ; merci à ma poulette de me permettre de rester une simple maman ; merci aux grands parents de cette même poulette pour leur gentillesse et leur disponibilité ; merci à l’ensemble du staff pour tout le travail effectué ensemble et ces beaux moments que vous me permettez de vivre malgré toutes mes plaintes (je suis si pénible à vivre ?!) ; à l’administration des douanes et à mes sponsors de me suivre, m’encourager et me permettre de vivre un truc de fou ; merci enfin à tous mes copains, famille, public et toutes les personnes qui sont si gentilles et attentionnées dans les nombreux mails que j’ai reçu !!
En vrai, c’est tellement cool quand tout marche bien....!!! 
On m’a envoyé cette saison une très belle citation de René Char (que j’aime d’ailleurs beaucoup !) j’ai essayé de l’apprivoiser ces deux dernières semaines :
«Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder ils s’habitueront»

Le 3 mars :
Derrière la fenêtre... pas de soleil couchant romantique sur le fjord mais de la neige et du vent formant des volutes de blanc !! L’hiver bat son plein à Oslo et c’est aussi bien, ça entretien cette image que je me fais de la Scandinavie. Ça explique aussi pourquoi les trolls ont une fourrure.
Hier soir, en tournant mes jambes à fond sur le home traineur, je lisais un article sur une expédition «à l’ancienne» de l’ascension d’un sommet en Asie du Sud Est, une équipe d’alpinistes affrontant les dangers de la jungle équatoriale et ses habitants venimeux, le froid et la rigueur de l’altitude lors de l’ascension... Pour finalement «échouer» à 100m du sommet à cause des conditions et de la difficulté de l’ascension. 
C’était une belle histoire, et je me suis imaginée les émotions et les difficultés que ces personnes avaient du endurer durant les deux mois de l’expédition. 
Nous ici, ben c’est pas la jungle, l’altitude culmine à 100m au dessus de la mer et surtout notre vie ne sera pas en danger par une balle manquée !!! Donc rien à voir ! Mais les émotions seront là elles aussi et finalement ce stress grisant, cette excitation qui nous rend fébriles et nerveux est une drogue qui me manquera plus tard. 
Alors je compte bien en profiter quel que soit la réussite de l’entreprise, d’autant plus que ça fait finalement deux ans que j’attend ces mondiaux d’Oslo. 
Allez cette Ririe !! Tu y es ! Enjoy !! Pousse ! Crache ! bave ! Vomit (non faut pas pousser !) !! Oublie que t’as aucune chance, FONCE !!

Le 13 février :
Aéroport de Boston. Deuxième avion. Après un premier vol un peu chahuté dans un coucou de carte postale.... après deux heures de négociations avec les autorités pour l’embarquement de ma carabine, après l’achat d’une autre caisse de carabine (la mienne étant apparemment non conforme....) il me reste seulement 14h avant de passer la porte d’entrée de ma maison, une broutille.
Ce qui me laisse le temps de rien faire. 
Ces deux semaines sur le nouveau continent auront finalement été productives ! Même si je reste confrontée aux mêmes erreurs et que l’enjeu continue à m'obnubiler, défilant devant mes yeux comme un objet brillant pour une pie voleuse. Bref, mes démons me suivent à la trace mais j’ai retrouvé le plaisir de courir, de découvrir et de partager.
Je ramène dans mes valises un canard à pois pour Adèle (le laisser-passer des véhicules sur le site nordique de Canmore) ; du beurre de cacahuète pour les gourmands, du sirop d’érable en vue des futurs pancakes que mon mari va me cuisiner en rentrant, une chemise canadienne à carreau rouge et noirs, des souvenirs dans la tête....
La prochaine étape est cruciale : récupérer le plus rapidement possible, se recaler à l’horaire européenne et recharger les batteries pour arriver à Oslo dans les meilleurs dispositions possible. D’autant plus que le calme et la trêve médiatique de ces deux dernières semaines va prendre fin (malheureusement !) et que les éternelles questions vont revenir à mes oreilles («nininin le général ; nininin ton tir debout, nininin vas tu faire une médaille....») Comment il fait Martin pour garder son calme !!
Donc voilà, je vais à présent essayer de dormir le plus possible, embrasser Adèle à lui user son excédent de joues, m’écraser contre le torse de mon mari, caresser mon beau cheval comme si j’avais 10 ans (c’est le cas en fait), casser les oreilles aux habitants de la maison en appuyant sur les touches de mon piano au pif...
Et manger des légumes !!!!! Choses dont je suis déficitaire actuellement !

Le 9 février,
Canada  Etats-Unis ;
Alberta  Maine ; 
Montagnes  plaines ;
Ciel bleu  neige ;
0 °C  -10°C ;
vent  vent ;
Pas encore de sacs avec nous dans l’hôtel (ils ont préférés rester au Canada), pas encore mis le nez dehors de peur de geler sur place. Mais content d’être là ! Même si l’absence commence à se faire sentir....

Le 1er février :
Arrivés au Canada. 5 ans après la dernière tournée américaine, je retrouve avec plaisir ce continent aux étendues immenses. Tout est plus grand, les distances, les forêts, les montagnes et les routes.... Je n’étais jamais allée de ce côté Est des Rocheuses. Et Canmore me plais. 
Dans une vallée large (version XXL), traversée par plusieurs chêneaux d’une rivière les maisons s’alignent, des «lodges» pour les touristes aux pavillons coquets le tout dans un style montagnard. Le centre est à l’image des villes de cow-boys : magasins et bars se disputent en ligne une unique route toute droite. Tout autour de nous, les Rocheuses. De grandes dents grises un peu carrées (des molaires sans doute) sont espacées par des vallées ou bien des pentes un peu plus douces blanchies par la neige que vient trancher les pins noirs de la forêt s’étendant un peu plus bas.
Le site nordique est juste à côté de la ville, des pistes larges et infinies au milieux des bois, et des panneaux «attention cougars»  à l’entrée. Ça a l’air beau les cougars, j’aimerai bien en voir un mais il paraît que c’est plutôt mauvais signe. Cela dit, il faudrait aussi que j’arrête de me bourrer de pancakes, coockies et autres produits locaux sinon je vais finir par devenir franchement appétissante et beaucoup moins véloce en cas de fuite. Pour le ski, ce n’est pas grave, la piste est plate.
Un peu déphasés encore par le voyage et le changement de fuseau horaire, je regarde hébétée depuis ma fenêtre des lapins brouter le trottoir. Des lapins ? Ben oui, des lapins. C’est un peu comme nos pigeons. En plus mignons. Plus tard en allant courir, j’attend 8 minutes et compte 200 wagons pour traverser la voie ferrée. 200 wagons ??? ben oui. Ou plus même, y a un moment j’ai arrêté de compter pour contempler d’un oeil rond ce train de 2km de long.
Bref, C’est vraiment grand le Canada. C’est vraiment magnifique. Majestueux.

Le 26 janvier :
De retour à la maison, il est temps pour moi de faire un point sur les semaines passées. Bizarrement, loin de me sentir rassurée par la dernière victoire en relais, je me sens lasse et usée. Et pourtant la course de dimanche était vraiment top pour tout le monde. Mais c’est maintenant que je suis à la maison que je prend conscience du poids qui pèse sur mes épaules. Poids que je n’arrive d’ailleurs pas à supporter et qui m’inhibe complètement. Cette charge supplémentaire c’est moi qui me l’inflige toute seule, ça s’appelle la peur de décevoir, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de gagner, la peur de perdre... Bref, c’est ridicule et j’en ai pleinement conscience, et j’aimerai vraiment m’en débarrasser pour redevenir une Marie insouciante et juste heureuse d’avoir des skis aux pieds. Pour le moment je n’y arrive pas (mais je ne me déclare pas encore vaincue !) et c’est une Marie qui se prend trop la tête aux commande d’un corps enrhumé. 
Alors pour essayer d’enrayer cette vilaine Marie pleine de (petits) soucis plusieurs mesures s’imposent. En tout premier, je m’excuse d’avance de ne pas toujours être la Marie que chacun a envie de retrouver à la fin de chaque course : celle qui raconte n’importe quoi et qui sourie bêtement à la caméra. Il existe effectivement une Marie insatisfaite qui malgré son meilleur début de saison n’accepte pas les règles du jeu et qui par gourmandise, en redemande plus. Elle est moins drôle et moins sympa je suis d’accord avec vous et j’aspire vivement à la faire disparaître. 
Ensuite je m’excuse de ne pas répondre aux nombreux mails que je reçois en flux continu, ceux là même qui me touchent par leur gentillesse mais qui, sans le vouloir me donnent aussi l’impression de ne pas être à la hauteur de vos attentes.  
La dernière mesure que j’essaie de mettre en place c’est l’opération «ressourçage éclair» dans la rondeur des joues d’Adèle, les bras musclés de mon mari, l’odeur de mon cheval, les notes de mon piano et toutes ces petites choses qui composent mon bonheur et que je vais essayer d’emmener avec moi sur le continent américain...

Le 23 janvier : 
SOS Marie en détresse. Grand danger d'extinction, espèce en voie de disparition (ce qui ne causera de tords à personne finalement). Trop de fatigue dans ma tête, trop de microbes dans mon corps, trop de tours debout. Je répète, SOS Marie en détresse.

Le 21 janvier (déjà !)
Antolz et ses montagnes, son soleil, ses pâtes al-dente et l’hiver qui est enfin arrivé en adoucissant les arêtes de son manteau blanc... 
Tout semblait pourtant réunit pour que je recharge mes batteries solaires (écolo plus que jamais) et que, gonflée d’orgueil, je dézingue sans état d’âme les cinq ronds noirs qui me narguent au bout de mon canon. Et ben non. Je n’en suis pas capable. Par deux fois je manque la dernière cible, signe que je bâcle mes tirs proprement, me pénalisant toute seule et me laissant après coup le goût amer de la déception en bouche. Ce qui n’est pas agréable et ne part pas facilement malgré un brossage de dents énergique.
Bref. Voilà. Rien de plus à rajouter. Je m’insupporte souvent en ce moment. Je m’en peux plus. Je préfèrerai être Tchèque et ne pas connaître les anneaux de péna. 
Cela dit, je suis contente que l’hiver soit arrivé en Italie et je m’émerveille toujours autant du panorama qui me réveille les matins. Demain petite récup en classic tranquille Emile, j’imagine que Nanass va me raconter la suite de son histoire commencée à Ostersund, rendez vous entre nous deux que je ne raterai pour rien au monde. Puis de nouveau la souffrance va revenir samedi à 13h30 tout pile. J’espère qu’elle m’épargnera un peu et que mes jambes auront retrouvé du peps ou un je ne sais quoi de tonique pour les épreuves du weekend.
Ce soir je regarde des photos et je choisis celle là. Parce qu’elle est belle et que ce pingouin aurait besoin d’un câlin. Un peu comme moi !
le 17 janvier :
Autant l’écrire en GROS : je suis une grosse RATÉE avec un mini Mental, une cervelle pleine d’énormes trous, et qui cours la peur au ventre.
Voilà. petite autoflagellation, grosse déception. Mais bonne nouvelle, la terre est toujours ronde.


Le 10 janvier :
Ouf !!! Une belle course, un podium et au lit !!! 
La seule déception c’est de voir que le double podium français nous est volé par la même qu’hier : une rouge mangeuse de bleues...... haaaaaaaaaaaa on va s’allier pour l’avoir dans notre assiette la prochaine fois car si elle préfère la viande pas cuite, nous on l’aime saignante !!! Parce que avec Nanas c’est notre petit objectif secret : monter toutes les deux sur la boîte !! mais ce n’est pas finit et j’espère qu’un jour nous pourrons prendre notre revanche.
En tout cas de mon côté j’espère continuer sur cette lancée en m’appuyant sur des bases solides comme aujourd’hui. Des tirs appliqués, quelque soit le contexte, beaucoup d’envie, beaucoup de concentration..... cela dit, toutes ces intentions s’accompagnent d’une perte d’énergie considérable et il faut dés ce soir recharger les batteries.....!!!
Seulement trois petits jours de repos avant la prochaine tournée.... Merci à tous pour vos encouragements et à bientôt !

Le 8 janvier :
Poursuite de Ruhpolding : bon, c’est mieux ! 
En tout cas c’est une course que je vais retenir pour me construire en vue des prochaines échéances : une course calme au tir, calme sur les skis, une course où je reste concentrée sur mes cibles et sur le travail à faire. Bref, il y a tout de même deux fautes mais l’intention est bonne et je pense que ce sont des tirs malgré tout appliqués. 
Sur les skis je vais aussi retenir l’arrivée de Tirill la norvégienne, qui me donne une belle leçon : ne jamais couper l’effort trop tôt ! et quand bien même je décide de le faire, ça mérite de jeter un coup d’oeil derrière moi afin de vérifier que je suis bien en mesure de finir tranquille....!!! Car là !! Une belle boulette !! et un beau cadeau aux Norvégiens !
Demain je m’attends à une course difficile au vu des belles conditions de glisse et du ressentit des organismes déjà fatigués !
Bon, pour la photo je fais un peu ma maman gaga mais bon, c’est difficile de remplacer une image de sa «si jolie poulette» par ma tronche que je connais par coeur et que je me farcis déjà depuis 29 ans !! Alors pardonnez moi ce plaisir personnel !!

Le 6 janvier :
Bonne Année !! 
2016 deux mille seize
Punaise, j’ai peur qu’elle ne me déplaise ! Après le sprint d’aujourd’hui, je vais sauter d’une falaise et j’en serai fort aise. 
Et oui, la Marie elle dégringole de sa chaise et paf ! les fesses dans les braises quel malaise !! 
Bref, il est temps que je me taise.
La course d’aujourd’hui m’incite à plus de calme, de précision et d’humilité. Encore une fois, je me rend compte que la balle ratée coûte très cher et ce, encore plus quand le temps de ski est moins bon malgré des sensations plutôt correctes. Il me faut donc réagir et reprendre le travail, éternel retour à la case départ en essayant de maîtriser ses émotions, de garder la tête froide et l’envie de jouer.
PPfffff, on a quand même l’impression que pour certain c’est plus facile que pour d’autres !!

Le 20 décembre :
Aujourd’hui oulalala attention les yeux je pare mon plumage d’une couleur flash !!! Aujourd’hui je me déguise en canari, en poussin en banane ou en soleil !!! Attention aujourd’hui je porte pour la première fois un dossard JAUNE !!!!
Hahahahahaha !! trop drôle !!! Moi qui ne voulais pas entendre parler de classement général !! 
Loin de m’en plaindre d’ailleurs, pour une fois je vais garder ce dossard, au moins en souvenir juste histoire de me la raconter un peu..!!!
Le 10 décembre :
Bon, que dire de mon objectif Patator.... Un beau flop en réalité ! Cette semaine a un goût amer d’inachevé ou de saccagé, ça dépend des points de vue. Moi je ne peux pas trancher, je partage les deux ! 
Donc je rumine dans ma chambre les choses qui n’ont pas marché comme je l’entendais, un peu comme une enfant gâtée à laquelle on aurait refusé le dernier jouet ou un paquet de bonbons.
Je fais mon boudin dans mon coin... Na ! Si ce n’est évidemment pas comme ça que je réussirai à passer outre ce blocage cérébral (mais coupez-la cette vilaine tête !) la poursuite m’a réellement mis un coup de marteau sur la-dite tête en question. J’étais pourtant remontée comme une pendule avec beaucoup d’envie et le regard porté loin devant. Mais deux erreurs de précipitation couché doublées sur le debout m’ont définitivement écartée de tout espoir de jouer devant.
Je termine donc la queue basse avec cette question passant en mode disque rayé «Mais pourquoi Ça veut pas faire ?!!» 
«Ça» comme dirait Nanass : pronom imbécile qui qualifie celui qui l’emploie. 
Bien envoyé Nanass !! Bref, j’ai donc décidé avec l’aval des entraîneurs de ne pas courir le relais de demain. Une décision qui m’appartient et que j’ai du mal à assumer puisque un brin égoïste vis à vis du reste du groupe. Mais j’ai bien prouvé aujourd’hui que je ne suis (à mon grand regret) pas une Wonder-Woman mais plutôt une Woman-tout-court avec des réserves d’énergie limitées que je souhaite essayer de préserver pour cette longue saison, qui promet d’être un combat mental fastidieux avant tout contre moi même.
La suite la semaine prochaine, chez les ours Slovènes.
Le 8 décembre : 
On change de lieu. Hochfilzen, l’Autriche et le retour à une altitude « montagnarde » sans toutefois être trop élevée. Le site est tristounet en vert et brun, une large bande de neige tranchant des champs boueux, le tout sous une température d’automne pluvieux. 
Ce matin aussi, à l’initiative des biathlètes américaines, une photo de groupe a été organisée en clin d’œil à la COP 21. Petite goutte d’eau dans un océan mais qui néanmoins prouve que le monde du ski est sensible au changement climatique. 
Comment ne pas l’être lorsque notre discipline dépend de l’or blanc. La neige artificielle manque de classe. Et sous ses airs étincelant, elle n’égalera jamais la beauté d’un long manteau immaculé. La preuve en images cette semaine (Auquel on ajoutera un festival de sorties de piste dans les descentes !)
Alors que faire sinon constater encore une fois que l’hiver cède du terrain aux intersaisons grises et maussades ? Attendre un accord mondial à l’issue de cette semaine de négociation à Paris ?
Et si au lieu de faire l’apologie du pire et de pointer du doigt les mauvaises actions planétaires, chacun se concentre sur ce qu’il existe de mieux à une échelle locale plus accessible ? Car c’est à ce niveau que chaque individu peut inventer des solutions bien adaptées à sa réalité et ainsi passer à l’action. Et blablablabla… vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver... qui s’en va sifflant soufflant sur la fin de la terre !! 
Et moi, finalement ça me donne la patate parce que lorsque mes yeux voient des sommets enneigés, mes jambes qui glissent toutes seules ; Parce que quand arrive Noël j’ai dans la tête des images de soirées froides et de sapins givrés ; Parce que plus j’irai vite, plus je pourrai faire des trucs et plus mon troll aura de chance de m’envoyer une boule de neige… Des trucs des trucs et encore plus de trucs, pouf pouf pouf, sortis droit d’un chapeau de magicien ils sont pourtant bien réels et s’appellent isolation, électricité verte, vélo électrique, circuit court, compost, alimentation locale, et….. gare au pompon : les couches lavables (berk). Vivement demain... attention..... Objectif PATATOR !!!!


Le 7 décembre :
Dans le hall de l’aéroport d’Ostersund je mets enfin à jour ce blog en ayant l’impression d’être passée dans un rouleau compresseur pendant ces trois derniers jours. Les trois courses de cette semaine sont déjà derrière nous, Adèle que je n’ai pas beaucoup vu le jours des courses est déjà repartie chez elle avec son papa et moi je suis déjà en route pour la suite, l’Autriche où j’espère nous retrouverons le soleil. 
Le bilan est très bon et la saison commence bien. Mis à part quelques balles perdues que je vais essayer de coller au fond la prochaine fois, la forme est là et les skis fonctionnent. Il faut maintenant tenir le rythme et optimiser la récupération. Je vais essayer de profiter de cette semaine «seule» pour mettre l’accent dessus. 
Et me replonger dans ce qui se passe dans le vrai monde, actualité de la COP 21, actualité des élections....

Le 4 décembre :
C’estttt parrttttiiiiiiii mon kikiiiiiiiiiii !!!!
La première course est lancée... le poney dorin est parti le diable aux trousses !!
Une belle entame de saison donc. Ma meilleure et de loin. Mais n’allez pas vous imaginer que ce bon résultat me fasse changer d’avis sur les individuels.... !!
Non, ça reste malgré tout une course longue où le temps passe très doucement, où les tirs sont très importants... et normalement les poneys ça vit en troupeau et ça n’aime pas la solitude !! C’est pourquoi j’attend les prochaines courses avec impatience !
(je fais la maligne mais en même temps j’étais bien contente d’avoir une journée de repos pour digérer la course d’hier...) 
Le truc moins bien c’est que demain il paraît que le vent tourne, il passe d’une petite bise caressant les drapeaux à une tempête décornant des boeufs. Il va donc falloir s’accrocher ferme, du nerf moussaillon, souquez le phoque et hissez la grande voile, on veut du bleu, du blanc et du rouge (et du fluo avec les combi one way).

Le 29 novembre :
Le relais d’Ostersund ??? Qu’il soit mixte ou single mixte : 0 + 0 = latêteàtoto !! C’est la loose à Mulhouse !!!
Donc maintenant j’attend le cadeau (il n’aurait pas du s’avancer !) que Simon m’a promit devant les médias !! 
Du coup je lui ai commandé des beaux tirs pour la semaine prochaine mais je doute qu’il puisse m’aider à les décrocher.... alors faute de mieux, je lui demanderai un beau cheval, comme la petite fille que je suis qui demande tous les ans au père Noël de lui apporter un destrier.
J’en connais une autre d’ailleurs qui nous prend pour ses poneys avide d’un «adadasurmonbidetquandiltrotteilfaitdespets»... je sais pas trop si maman fais des pets quand elle skis elle aussi mais en tout cas elle fait bien rire Adèle.
Voilà, donc. Rien d’autre à dire. En attente du lancement définitif jeudi de la fusée Ariane. Un peu trop prétentieux en fait une fusée. En attente du lancement définitif du poney Dorin qui fais des pets dans tous les coins !!


Le 24 novembre :
Et voilà, la dernière ligne droite a été franchie avec les deux courses de Susjoen qui ont clôt notre dernier stage de préparation.
L’hiver norvégien nous a enfin saupoudré de neige et c’est dans de bonnes conditions de ski que nous avons pu terminer les courses : froid, fond compact et malheureusement... du vent !!!
Au milieu de tout ça, je ne sais pas trop quoi penser des deux courses. Car en guise de validation de travail en vue des coupes du monde, je me retrouve avec un peu trop de cibles manquées.
Donc pas de panique Monique, il est encore temps de redresser la barre Edgard mais tout de même je suis très frustrée de retomber dans mes travers après un an de travail acharné sur mon tir debout !!! Côté forme tout va bien, encore un peu de mal à assimiler les courses et à tenir le rythme mais je pense qu’après une période de rodage ça va peut être s’arranger. Et oui, la vieille il faut la pousser !! Il faut la faire tourner à bas régime et faire chauffer le moteur sinon elle claque !!!
Demain nous partons pour la Suède en espérant que les conditions seront bonnes là bas et que j’aurai retrouvé les faveurs de ma carabine.

Le 14 novembre 2015 :
Quand l’incompréhension cède la place à l’horreur... 
Au lendemain du drame qui s’est joué en France la nuit dernière, une pensée pour les victimes, une pensée pour la liberté, une réflexion sur la condition humaine....

Le 12 novembre 2015 :
Stage Susjoen, Norway. 
Nous voilà partis pour une nouvelle saison. Au-revoir la France et son été prolongé, températures chaudes et ciel bleu... Il va sans dire que si ce climat estival satisfait bon nombre de français, nous attendons tous avec impatience l’arrivée du froid et des premiers flocons.
Et bien ici aussi, l’attente se prolonge. Les températures sont plus raisonnables mais restent accrochées aux alentours de zéro, diminuant les probabilités de chute de neige. 
De ce fait, nous skions sur 1,7 km de neige à poisson, sagement entassée sur le béton d’une piste de ski à roulette en attendant qu’il fasse assez froid pour faire marcher les «vrais» canons à neige et prolonger notre «bocal» d’un kilomètre ou deux.
Car à présent on peut même faire la distinction entre «faux» canons à neige qui sont capables de cracher de la glace pillée à des températures positives, des «vrais» canons qui eux sont eux, soumis à la dure loi du froid.... 
A l’approche de la COP 21 sur le Climat, il est vrai qu’il devient difficile d’assumer le choix de skier dans cet environnement artificiel qu’on modèle à nos souhaits. La suite logique d’un climat qu’on a modifié des années durants. Une spirale sans fin qui nous pousse tous les jours un peu plus loin dans nos retranchements et nos inventions saugrenues, sans pour autant avoir le courage d’arrêter cette course en avant.
Pour essayer de sortir de cette attitude un peu morose et du tournis que me donne les matinées à skier sur la piste, l’équipe des fille troqué ses skis pour des chaussures de course à pied ce matin pour aller s’égarer dans les montagnes environnantes. Et là.... du bonheur pour les yeux : des étendues sauvages de collines aux montagnes enneigées, des plaques de neige givrée faisant ressortir l’herbe fauve des marécages et le noir des sapins. Sans oublier le ciel qui paraît immense ici, tout en nuances de gris et de bleus que le pâle soleil jaune teinte de rouge à partir de 15h. 
Bref, écrasant des bosquets de myrtille et noyant nos chaussures dans la tourbe nous nous sommes payées un petit voyage ailleurs, là où les canons à neige ne font encore pas partie du paysage. 
Et en revenant à nos chalets, un habitant à quatre pattes s’est enfui devant l’armada française : un élan. Waou !!! Un vrai gros élan magnifique qui redonne le sourire et soigne nos têtes malades. Bonjour Monsieur Elan, merci de nous accueillir dans ton sanctuaire. Aimes-tu la neige à poisson ? Nous en avons plein par là bas ! 

Le 22 octobre 2015 :
Stage à Oberhof. Brrrrrrr. 
Au menu : soupe de brouillard, filet de pluie froide au crachin breton et pas de dessert. Heureusement on est reparti (mais le ciel gris nous à poursuivit traitreusement aujourd’hui jusque dans le Doub où nous disputerons ce weekend la deuxième partie du summer tour).

Au début du stage je dormais tout le temps : normal, je confondais le jour et la nuit vu que le soleil s’est absenté durant notre séjour. Le ciel à du nous bouder aussi et il s’est abaissé à la cime des sapins noirs dont on a jamais vu le sommet. 
Au réveil de ma petite sieste de 2h, je ne me souvenais plus si c’était l’heure d’aller déjeuner ou non. Bizarrement les choses se sont inversées au cours du stage et aux dernières nouvelles, je ne dormais plus beaucoup, la raison de cette insomnie restait inchangée : nuit ou jour ? Je ne saurai dire.
Sinon rien de neuf, ha si, les skis. Très bien les skis. ça va fumer cet hiver !!! En tout cas y a intérêt. Le truc subtil pour Rossignol c’est que pour me satisfaire il faut qu’ils construisent un ski très glissant mais aussi suffisamment stable pour bien tirer debout. Pas évident n’est ce pas ?! Mais là, j’ai l’impression d’avoir un ski n°5 (c’est son petit nom) qui ressemble à un lance roquette. A vérifier cet hiver. (Dans le doute, si vous trouvez qu’ils ne glissent pas c’est la fille qui est dessus qu’il faut jeter, pas les skis !)

Côté forme, ça va. Mes jambes et moi suivons notre cours, doucement mais surement, accumulation de pression montante au compteur. C’est le moral qui en prend un coup après 10 jours d’absence trollesque. Ai-je changé durant 10 jours ? Je commence à douter puisque mon troll s’obstine à m’appeler «papa» tous les soirs sur skype....

Le 17 septembre 2015 :

Stage à la maison : Corrençon. Alors ça commence bien : pluie, vent, orage..... de quoi rendre jaloux les Jurassiens !! (je rigole) Bref, je rentre de la séance trempée. J’ai vidé mes chaussures et essoré tous mes habits un à un jusqu’au dernier (ne fantasmez pas trop c’est une immense culotte One Way en polaire qui tient bien chaud) ... c’est dire ! Une préparation pour Oberhof ou bien un entraînement permettant de vérifier si le vieil adage «entraînement difficile, course facile» fonctionne. On attend donc maintenant avec impatience la course facile....
Côté forme, tout va mal. Bon j’exagère comme d’habitude mais en vrai je surfe le creux de la vague en espérant qu’elle ne me retombe pas dessus et ne m’enfouisse dans ses remous. Petite baisse de forme, baisse d’envie et baisse des coins de bouche. Mes yeux portent leur valises et je traîne ma carcasse dans les couloirs en regardant, désabusée, la pluie former des torrents sur la route.
C’est un peu dans ces moments là que je me dis qu’on a un métier difficile. Un peu seulement j’avoue, le reste du temps je le passe à répéter qu’on est des travailleurs chanceux. C’est aussi dans ces moment là que je trouve mon lit très attractif. J’ai l’impression qu’il m’appelle «Hey Marie, I’m the place to be» en plus il me prend par les sentiments : il me parle dans ma langue natale !! 
Bon voilà, le quotidien des sportifs : se plaindre un peu, s’entraîner tout le temps, s’écouter beaucoup.... rien de bien nouveau.
Côté troll, ça pousse... une dent par ci par là, sourire d’enfer..! Des premiers pas maladroits à nous demander si elle ne boit pas des biberons de gnôle en douce, des éclats de rire qui font fondre le petit coeur en mousse de sa maman..... Et enfin, une première bougie dans deux jours... Maintenant je le sais : les enfants sont là pour accélérer le vieillissement des adultes (ce qui prouve que malgré mon air jeune et niais, je dois être une adulte).
Et puis forcément, la petite Manon de Martin et Hélène, toute neuve et incroyablement minuscule à côté de mon troll... bref, je suis définitivement adulte : je vieillis plus vite.

Le 27 août 2015 :

De retour à la maison après une semaine dans le massif des Bauges sur la nouvelle piste de la Féclaz. Très chouette !! Bien sûr rien ne peut rivaliser avec Corrençon mais le site est chouette et puis les Bauges, c’est aussi les préalpes, ça ressemble au Vercors alors je m’y sens un peu chez moi !!! 
En vrai c’était vraiment un stage sympa, où nous étions logés juste à côté du stade dans des chalets. Tout de suite ça fait plus convivial de dormir à 4 (c’est mieux que deux par deux en chambre l’hiver !) On échange, on rigole, on se raconte des trucs de filles en jouant aux jeux que Nanas la menace nous amène (une experte en jeux de société : les aventurier du rail, les jeux de cartes en tout genre.... Nanas c’est une sorte de casino à elle seule !). Et puis bien sûr, tous les soirs réunion-tup : la tisane en famille !!! Le beau temps à été de mise presque tous les jours et forcément ça aide à faire passer les heures en douceur (même les seuils, la muscu et autre entraînements du style). Marine nous a fait découvrir ses montagnes et je dois dire qu’elle les a bien vendues : j’achète !
Côté entraînement (il en faut quand même un poil !) on boucle désormais les deux plus gros mois d’entraînement en terme de volume horaire. Mon corps les a bien sentit passer et je peine à traîner mon lard en haut des bosses, le poids de mes 29 années se transformant progressivement en toxines. Mais néanmoins j’ai l’impression de progresser. (l’espoir fait vivre !) Donc à voir cet hiver. 
Hiver qui est encore loin mais dont le souffle se rapproche doucement.... Finit l’été, arrive l’automne, je prépare l’anniversaire du troll qui soufflera sa première bougie dans quelques jours !! Cette semaine objectif lune. Non je rigole, tintin n’existe pas ! Objectif décharge, récupération et famille.

Le 23 juillet 2015 :
Norvège me revoici !!!
Le temps ne change pas ici : pluie, mousse, digitale violettes et roses, granit gris, herbe émeraude, pins sylvestres et compagnie.
Tout le monde à mis son habit de fête pour notre retour chez les rouges !!
Et je retrouve ma chambre : petit bureau, petite cuisine, petit lit et pas de volets. En entrant dans le chalet A c’est la première à droite. A côté de moi cette année j’ai une voisine finlandaise de première classe : le maillot jaune Kaisa Makkarainen. 
En fait il faut vous imaginer un centre pour sportifs en forme de chalets de 8 chambres les unes à côté des autres sur deux étages à côté d’une grande pièce vitrée au canapé mouelleux (je préfère écrire «mouelleux» je trouve ça plus moelleux !) qui invite à faire l’impasse sur l’entraînement. Ce sont donc des canapés pièges disposés par l’ennemi prêt à tout pour nous empêcher de travailler correctement.
Ces chalets sont disposés en cercle autour d’un terrain de beach volley que nous utilisons en cas de beau temps c’est à dire très rarement. Situés légèrement sur les hauteurs, on peut voir entre deux chalets le fond de la vallée où se trouve un lac (un fjord ?) encadré de manière sévère par deux blocs de granit immenses.
Un chalet pour les filles, un chalet pour les gars, un chalet pour les fondeurs (qui sont venus avec tous leurs muscles, en particuliers ceux des sprinteurs. Il va sans dire que nous attendons avec impatience les jours de beau temps où tous ces 
beaux garçons vont exhiber leurs torses lors du 
fameux beach volley). 
Je ferai partie des groupies assises sur un banc. 
Parce qu’il va sans dire que je n’ai pas une once de talent pour les sports-co. Même si j’aime bien ça. Je suis nulle et c’est tout.
Mais je le vis bien pour le moment. Tant qu’il y a des beaux garçons à regarder je reste sur le banc de touche sans m’ennuyer. 
En attendant, on bosse. On skie, on pousse, on tire, parfois mal, parfois bien, parfois très énervés quand les balles s’acharnent à toucher le blanc. Mais je me sens bien en ce moment, (assise sur une chaise en bois à toucher le bureau en bois) un peu alourdie par le travail musculaire en cours mais bien. 
Par contre le troll me manque et il est de plus en plus dur de laisser la petite tête blonde à la maison.... je visionne les dernières photos en boucle et attend avec impatience l’heure du skype où je sortirai la même rengaine : «coucou Adèle, c’est maman !!» et où elle me répondra «ablablablabla to tatatatatata» ce qui signifie «salut maman trop cool les vacances chez mamie, j’ai hâte que tu ne revienne pas comme ça je mangerai des gâteaux et me ferai bercer par les histoires d’une voix douce toute la journée». Ouais, tout ça. Le langage troll raccourcit les phrases, c’est plus direct en quelque sorte.
Allez, à ce soir donc, sur skype ou devant le match de beach volley :)

Le 14 juin 2015 :
Les jours s’enchaînent et défilent trop vite..... le troll est déjà à 4 pattes, il explore les recoins de la maison, mange toujours autant sinon plus (et nous ne sommes plus à l’abris nul part car il se déplace partout !).... Bref, ma petite fille me fais vieillir encore plus vite qu’avant !!
Coté entraînement, les séances de muscu sont pour moi assez dures, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs mais j’ai l’impression que mes muscles ne veulent pas pousser cette année. Il doivent être en grève, le syndicat des muscles négociant une trêve avec le grand patron. Mais celui-ci reste intraitable et j’y veille.
Voilà, sinon les journées sont rythmées par le troll, l’entraînement, la maison, les études, les papiers et tout le reste me laissant le soir las et courbatue comme une pauvre petite chose lourde et molle se traînant à grand peine jusqu’à son lit.
Bah oui, je dis ça pour qu’on s’occupe de moi un peu d’autant plus que je vieillis encore d’un an vendredi prochain.... presque la trentaine, bientôt les rides, les cheveux blancs, je vais aussi me mettre à radoter et à parler toute seule. 
Faits divers : le weekend dernier nous sommes allés fêter la jeune mariée-retraitée-ancienne collègue Sophie Boillet qui enfilait son alliance en robe blanche et bottes de pluie rouges du côté de Chamonix sous un tipi-made in home !!! Un très beau mariage avec une déco-maison magnifique qui nous a également donné l’occasion de retrouver les anciennes-jeunes retraitées : Marie-Laure, Laure Soulié, Claire breton etc.... Un super weekend qui le donne en plus l’occasion (assez rare) de porter une robe et des chaussures à talon (je ne m’en sort pas si mal haut perché contre toute attente), ce qui change des T-shirt et chaussures de sport. Mais surtout j’aime bien les mariages, ça me rend toute fleure bleue et coeur d’artichaud. (Je sens là aussi les effets traitres du temps !)
Et puis aujourd’hui reprise d’une nouvelle semaine.... pendant que le reste du groupe pars en stage, je reste veiller sur mon troll avant de les retrouver la semaine suivante. Petite (enfin grande) ballade ce matin côté Trièves au milieu des fleurs de montagne des bouquetins et d’une pluie battante histoire de vérifier que je ne suis pas en sucre...

Le 17 mai :
Hop, le cuissard de vélo, tchak les skatchs des chaussures, pchiiiiiii la roue qu’on gonfle..... et c’est partiiiiii !!!
On ze rod eugaine !!! Me voici de retour sur les routes, à vélo, en roulettes.... seule ou accompagnée d’une carriole à troll.... sur les chemin en courant ou un peu plus doucement mais lestée d’un poids non négligeable (petit troll deviendra lourd !).
Voilà, la saison d’entraînement reprend son cours, tranquille. Mais pas pour moi : le mot tranquille devient un luxe que je n’arrive plus à m’offrir. Donc je reprend ma saison, à donf. Même à méga donf. Mais avec toujours autant d’envie, toutes dents dehors, moucherons collés dessus (je vais tellement vite à vélo) les cheveux au vent et la goutte au nez, j’avale les kilomètres perchée sur mon «La pierre» qui pèse plus lourd que mon vtt....
Et en regardant le paysage défiler, mon cerveau se met en route lui aussi.... Il se focalise d’abord sur ce qu’il voit : les petites fleurs, les arbres.... et hop, il essaie de se remémorer les noms savants des végétaux qui lui passent sous les yeux.... parfois il y arrive, parfois ça lui revient un km plus loin. D’autre fois ça le gonfle et il se dit qu’il a la mémoire percée. Alors ça lui fait penser que lorsque il ira me promener avec Adèle, il lui apprendra le nom des fleurs et des arbres comme ça elle n’aura jamais à les apprendre par coeur. Elle ne dira pas «ho regarde, un beau sapin» mais «maman, un Abies alba» elle ne dira pas regarde les belles fleurs roses, ou violettes ou rouges ou bleues ou blanches ou jaune ou multicolore... elle dira Cardamine, Léondentus, Saxifrage, Orchis, Saponaire, Populage et arc en ciel !!!
Bref est-ce mal de vouloir transformer sa fille en troll savant ? Et puis en fait je reprend le contrôle et je me dis qu’elle dira bien ce qu’elle voudra. Je me dis aussi que je ne la mettrais pas au biathlon. Mais plutôt au hockey ou au patin à glace. Et puis je sais plus trop en fait. Ce qui me ramène à penser à la saison passée... à ces mondiaux et tout ce métal que je n’ai pas encore fais refondre. Hhhhhhh ho lalala.. je me dis que finalement j’ai fais une sacrée saison et qu’il va falloir bosser dur pour chercher plus haut.. !!
Alors je me met d’un coup à pédaler comme une malade. Jusqu’à ce que je tombe sur une nouvelle espèce de fleur dont je me souviens (ho miracle) le nom savant !!
Et ainsi de suite.... le temps passe vite finalement à vélo !! Comme quoi, on a le temps de penser à des tas de trucs plus farfelus les uns que les autres.
Le 30 mars,
Cette fois-ci c’est fini.....!!!!
Repos garanti (hein Adèle ?? Il faut laisser dormir maman !) chocolat, vacances, soleil et farniente.... (en ce moment même c’est soupe de poireaux, maison à 15 degré et pluie torrentielle....) Mais c’est pas grave !!! 
Merci encore à tous pour vos encouragements, et tout et tout et tout.....
Merci aux membres du staff pour ces beaux moments partagés,
Merci à mes partenaires de m’avoir fait confiance,
Merci à mes parents grands parents et beaux grands parents pour leur aide précieuse et leur patience,
Merci à mon lolo d’être toujours le plus beau,
Merci à riri pour cette saison de folie (ben oui, je me remercie aussi, y a pas de raisons..!) 
Et enfin, merci à ma belle Adèle pour sa sagesse et ses sourires infinis.....

Le 22 mars :
Plus qu’uuuuuunnnnnnneeeeee et c’est fiiiiiiniiiiiiii avec des millions de «i» !!
Je n’ai jamais trouvé une semaine aussi longue que celle-ci ! Je crois que dans ma tête, j’avais les mondiaux en ligne de mire et que je n’avais pas envisagé qu’il restait des courses après... Du coup c’est très mais alors vraiment très dur de remotiver chaque fibres de mon corps qui n’aspirent qu’a rester au lit.... Sans parler que mon cerveau envoi des informations contradictoires du style : «C’est fiiiiniiiiiiii» et «plus qu’uuuunnnneee». Ce qui n’arrange rien. Il faudrait que j’arrive à trouver un compromis comme par exemple «Plus qu’une et c’est fini !!», ce qui aurait peut être pour effet de le remotiver une dernière fois....
Mais mon cerveau est très têtu et il veut obstinément monter dans l’avion (qui n’est pas encore là). C’est une idée fixe.
Allez allez allez, on se motive on bouge les cuisse, on vise, on pousse on pousse on pousse......

Le 17 mars :
Hé nous voici de nouveau à Kanthy la magnifique..!! Avec sa belle église aux bulbes dorés, ses statues de mammouth en bronze ou de glace dans les rues (quoi que cette année il n’y en a pas). La Russie, un pays si fascinant qui me dépayse encore cette fois. 
Mais j’aime bien ici. Même si les pâtes baignent dans l’huile, qu’il fait 40° dans la chambre et que quelqu’un s’acharne à déplacer la neige toute la nuit en tracteur sous ma fenêtre....(c’était d’ailleurs ma hantise en venant là : «Est ce que les gens vont déneiger la coure toute la nuit comme d’habitude, est ce qu’ils vont entasser la neige à un endroit pour la déplacer de nouveau ailleurs le jour suivant....??!!»)
J’aime bien la piste, j’aime bien le public Russe, j’aime bien parce que c’est la dernière course de la saison et que tout le monde est détendu.
Et pourtant... ça a été un peu dur de repartir.. encore plus loin de la famille, avec du décalage horaire, après la fatigue émotionnelle et physique de ces mondiaux et lorsque passé une semaine, les jours s’écoulent de plus en plus lentement loin d’Adèle. Je compte donc les secondes-heures et les journées-mois qui me restent à passer avant de retrouver des joues à bisous rebondies et un petit cou tout doux....
Je ne parle même pas du papa !!
Plus qu’une semaine !!!

Le 9 mars :
Il y a des moments où le tapis se déroule tout seul. Depuis un an pile, le chemin s’ouvre sous mes pas quelque soit la direction folle que ma tête têtue décide de prendre. 
Tout n’est pas si facile bien entendu mais n’empêche. Depuis deux jours le tapis s’élargit et se déroule plus doucement, ou bien plus vite je ne sais pas trop. Le temps n’en fait qu’à sa tête lui aussi, traînant en longueur pendant l’échauffement, accélérant à son gré durant la course ou dans le rire d’Adèle, pour de nouveau stagner voir reculer ?? 
La vie est folle et je fais partie des chanceuses alors j’en profite, consciente que les choses ont une suite et que le temps file à toute vitesse même si il essaie de camoufler sa course.
Aujourd’hui cependant je prends une journée pour moi. Pour réfléchir et me regarder dans un miroir. 
C’est qui cette nana qui m’observe d’un oeil suspicieux ? De l’or autour du cou, un bébé dans les bras, différente et pourtant toujours le rouge aux joues et l’air naïf dans ses yeux ronds. Elle a l’air de rien comme ça, mais dans le fond elle pétille et frétille, comme un poisson pris au filet d’un grand engrenage, celui de la réussite, celui qui excite !! Et pourtant, elle sait que le temps file et emporte avec lui les étoiles du passé.
Elle décide quand même que ça lui plait d’être éphémère !! C’est beau les libellules non ?! Et par dessus tout elle pense que ces deux journées de folies lui appartiendront à jamais, alors elle grave au fil doré ces souvenirs avant de les ranger tous emmêlés dans une boîte qu’Adèle retrouvera peut être un jour pleine de poussière. 
La maternité m’aurait-elle fait changer ? C’est la grande question à laquelle je m'efforce de répondre durant ces deux derniers jours. Et à laquelle je n’ai pas forcément de réponse. Oui, sans doute. Non, pas tellement.
En tout cas j’espère que le tapis n’a pas finit sa route il qu’il va encore me précéder un peu, sa couleur rouge teintée d’or, qui prend pour finir la forme d’un drapeau, celui de la France qu’on agite dans une dernière ligne droite......
Merci pour tous les messages d’encouragements, c’est juste incroyable !!



Le 20 février :
En retard ? en retard ! en retard en retard en retard !!!!
Je suis le lapin blanc d’Alice aux pays des merveilles, cet avatar qui bondit de part en part toujours à courir après le temps fuyard....
Mais serait-ce un bobard ? Quel est ce coup de Trafalgard ? Dorin-Habert remporte à Oslo un oscar !! Certes, pour le signaler c’est un peu tard... 
Mais le sourire subsiste sacré vantard, il faut toujours se méfier des vieillard(e) ! Pourtant la route est longue pour les chauffards et le moment arrive ou il faudra avoir la vitesse de course des guépards et la précision du balbuzard. Pour parfaire le bâtard, on mélangera à cet hybride la finesse du renard. Et si par hasard, la bête prend le départ... attention au coup de dard !!
Cependant il est possible de tomber dans le brouillard, ou d’être un peu froussard, et de rentrer, hagard avec au coeur des coups de poignard....
Bref, avant de remettre un dossard, repos entraînement et on fait les routards... Finlande prend garde, on arrive sans crier gare ! 
Allez, faites taire ce vilain canard !!
Il me déconcentre, il est trop bavard !!

Le 12 février :
Aujourd’hui individuel d’Oslo. Un format de course que j’ai du mal à apprécier. D’une part car la course est longue et que la gestion y joue le premier rôle ; d’autre part car la réussite au tir est très importante puisque la balle ratée coûte une minute de pénalité...
C’est donc une course difficile pour moi, puisque j’associe longue à ennuyeuse (j’ai souvent tendance à «m’endormir» sur la boucle) et le fait d’accorder au tir une importance particulière m’amène souvent à planter la tente, sortir la poêle à frire, casser des oeufs.... bref à confondre «distiller» les balles avec «bétonner» un tir. Ce qui à pour fâcheuse conséquence de me faire perdre du temps gratuitement et en plus de rater mes cibles en me crispant sur ma carabine.
Vous conviendrez donc que ma façon de gérer cette course ne marche pas,
ce qui est fort dommage ma fois,
encore un concourt à mettre au tas,
et moi qui rentre profil bas,
le pas lourd et le corps las
de ne mener cet éternel combat
où mon adversaire n’est personne d’autre que moi....

Nove mesto :
Le dimanche au matin :
Alors oui, je n’ai pas écrit et sans doute pensez-vous que cette année, Marie n’écrit plus. Ce n’est pas totalement faux mais pas non plus totalement vrai. En fait la connexion internet est très nulle dans ces hôtels et je peste contre la nouvelle technologie qui m’a rendue accro à skype et qui, lorsqu’elle me fait subitement défaut, me rend rouge de colère (vous l’avez d’ailleurs vu sur la piste pour ceux qui regardent la télé, j’étais rouge, non pas de froid, mais de colère de skype).
Du coup je résume mes précédentes péripéties. Après une semaine de come back home (ça veut dire « retour à la maison » pour ceux qui n’ont pas la chance d’être bilingues comme moi) où j’ai retrouvé mon petit troll qui m’a accueillit en souriant de toutes ses gencives, mon entrainement a consisté a déneiger le devant de la maison …. Mes mains en portent encore les stigmates. Nous voici donc repartis gonflés à bloc pour Nove Mesto. Un lieu qui ne m’aime pas.
Mais cette année… surprise : beau temps, neige fraiche, un public incroyable…. Je dirai que c’est pour le moment la plus belle coupe du monde de la saison !!
Je précise pour le moment car aujourd’hui « chassez le naturel il revient au galop » la météo annonce du vent, de la neige et re du vent parce que le dire une seule fois ne suffit pas.
Donc voilà, j’attend mon heure en espérant toutefois que le vent ne s’acharne pas trop sur moi cette fois-ci (12 péna une année, 5 tour debout une autre année, des mondiaux ratés… on ne peut pas dire que le site m’ait été favorable jusqu’à présent). 
Les deux premières courses de cette semaine se sont pourtant bien passées, une surtout (le relais mixte) où les balles sont rentrées toutes seules dans le noir, sans se faire prier, et hier où en grosse débile, je m’applique soigneusement à saccager une course qui aurait pu me sacrer reine (et c’est rare). Mais non, je préfère me rendre la vie difficile et je rate (exprès) deux balles sur mon tir debout. 
De déception, j’ai mangé les fleurs de mon bouquet. 
Le dimanche au soir :
Bon. Comment dire. Je suis passé au delà de la déception cette fois…. Avec mes six tours de pénalités (qui comptent presque double à cause de la neige encore plus lente et non damée de cette partie hantée de la boucle) je ne pouvais pas prétendre à mieux et c’est bien fait pour moi. Voilà, je suis donc malheureuse et mauvaise perdante et je bougonne toute seule en insultant le vent, la neige ou n’importe quel autre prétexte pour me dédouaner de ces balles manquées. Mais je sais (et c’est tout mon malheur) que la personne qui a appuyé sur la détente alors qu’elle voyait du blanc dans le viseur c’était moi. Nove Mesto restera encore pour cette fois un site qui ne m’aime pas.
Allez wouf, petit coup de baguette magique et j’oublie tout !!!
A bientôt sur les pistes d’Oslo ! 


le 23 janvier :
Petite semaine sans commentaires. Pourquoi ? pfff ja pas savoir.
Peut être parce qu'il n'y a pas grand chose à dire, à moins que mon inspiration ne s'étiole...?!
Mais bon, il est temps de faire un petit compte rendu.
Alors voilà : moi qui me plains tout le temps (par exemple j'ai passé le début de la semaine à râler car j'avais des jambes en mousse et que je passais des heures au lit à pioncer -j'ai même cru un moment que j'étais de nouveau atteinte du syndrome des premiers mois de grossesse à dormir tout le temps mais ouf, non ce n'est pas ça !- ) J'ai donc ennuyer tout mon monde avec mes mauvaises sensations et puis le jour de la course venu.... rien ! Pas mal aux jambes, rien ! 
Toute la mousse a été remplacée pendant la nuit "O Miracle" par des muscles flambants neufs en parfait état de marche qui étaient de surcroît les bienvenus.
Et mes muscle et moi avons concourus de concert, poussant sans relâche le ski toujours devant.
C'est côté tir que les choses se sont un peu compliquées. 
Il est vrai qu'il est très facile de se laisser aller, de considérer les choses comme acquises par l'âge, l'expérience ou je ne sais quelle autre mauvaise raison et qui ont toutes pour finalité de me faire appuyer sur la détente alors qu'il n'y a pas de noir au bout de la cible...
Bref, c'est un combat permanent contre son propre (et unique) cerveau. 
Le mien est coriace. 
Il gagne une fois sur deux.
Ça se solde par deux fautes sur le sprint et une 19ème place et 2 fautes sur la poursuite et une cinquième place.
Mais je suis bien contente. 

De son côté le troll prend goût au potimarron et à la purée de carotte avec son papa. La semaine prochaine, avec sa maman il va commencer la purée de chaire humaine pour entamer la deuxième partie d'un plan diabolique dont je suis l'auteur. Normalement si tout se déroule selon mes plans, je serai seule au départ de Kontiolathi.
Je vous laisse imaginer où seront les autres concurrentes.....

Plus que un jour et deux dodos comme disent tous les parents. (Et oui, les jours se comptent en dodos lorsqu'on est parents. Je ne savais pas que le dodo était une unité de temps...).
Ensuite une semaine off à la maison entre mère et fille (et grand mère et tante et nounou sans doute), puis de nouveau départ à Nove mesto et enfin, enfin enfin..... la famille sera réunie à Oslo !!! Yeeepeeeeee !!! 

Merci pour tous les encouragements, je suis flattée et j'ai beaucoup de chance d'être une "jeune maman" encouragée ainsi !! (en fait c'est plutôt cool comme statut...)

Le 19 janvier :
Aujourd’hui était une belle journée qui commençait pourtant mal avec le départ du troll tôt ce matin. Mais le soleil a (enfin) mit du sien et a ravivé un peu les couleurs du stade remplit de supporter visiblement en forme.
Le troll n’a pas réussit à manger Domracheva. Trop coriace visiblement… !!! De mon côté je suis satisfaite même si j’ai tout de même trois erreurs au tir et un dernier tour catastrophique sur les skis ou mon corps m’a lâchement laissé tombé. Il a tenu bon quatre tours, et d’un coup, sans crier gare, il n’y avait plus de carburant sous la pédale !!!
Bref, je sens que je ne suis pas encore redevenue une athlète accomplie !! Il me manque des courses, des entrainements et une préparation me permettant de finir les courses ou du moins de mieux les gérer !
J’espère que ça va (re)venir petit à petit (doucement mais pas trop quand même car les courses défilent..). En tout cas c’est toujours un honneur de prendre le départ d’une mass start surtout lorsque les supporters sont venus en nombre et qu’il fait beau…
Nanas n’est pas passé loin d’une nouvelle per !!!! Et pour moi, la prochaine fois on dit que la course s’arrête au troisième tir… !!! Maintenant je suis rôtie et j’attends que quelqu’un vienne me porter pour descendre manger. J’ai peur d’attendre un peu longtemps.
Merci pour tous vos messages et mails d’encouragement,
Marie

le 17 janvier :
Bonjour à tous,
Aujourd’hui il neige à Ruhpolding. Alors on pense bien fort à nos garçons qui vont courir sous les flocons humides qui dégringolent par paquets du ciel maussade…. 
Petit retour sur la course d’hier qui a été difficile pour moi, malgré un tir très correct où pour une fois, je me suis appliquée de toutes mes forces ! Rien à redire de ce côté. En revanche un peu dur sur les skis. Peut être que mon corps commence à fatiguer de cette reprise précoce… ? 
Toujours est-il que je ne dors pas très bien et que je commence à avoir les jambes dures ! Mais c’est un peu normal et ma petite victoire d’hier c’est d’avoir le droit de participer à la mass start de demain !! En espérant avoir de meilleures jambes et un poumon supplémentaire…. 
Et le troll pendant ce temps là ??
Et ben le troll là maintenant il dort. Hier il est allé encourager sa maman, affrontant bravement les hordes de supporters allemands, mangeant quelques uns, faisant peur aux autres… je l’ai entendu de sa grosse voix « Allé maman » il disait !! Et maman a essayé de faire bonne figure, elle a rentré sa langue qui pendait lamentablement, elle a essuyé sa bave qui coulait abondamment et elle est passée en souriant devant sa petite fille. Sacré troll !! Ce soir un dur travail l’attend : il va falloir manger toutes les 29 participantes de la mass start de demain. Du coup il prend des forces, dors et jeune en attendant la tombée du jour.. héhéhé plan infaillible. T’as raison mon troll, à deux on est plus fortes que tout !!
A dimanche

Le 15 janvier : 
Hello ! 
Bon je fais très très très vite car d'un la connexion internet est ici très très très nulle et les mails, mises à jour du site ou autre truc dépendant de la nouvelle technologie ne fonctionne pas bien. Et d'autre part car je profite de mon petit troll qui prend l'air de l'Allemagne ici avec moi encourageant sa maman de tous ses poumons. (A moins qu'elle n'ai juste faim ou mal aux dents ou mal au ventre ou sommeil ou autre petit maux de petit troll de quatre mois).
Pour un troll, elle ressemble de plus en plus à une jolie petite fille.

Moi je ressemble de plus en plus à une maman qui essaie de faire du biathlon mais qui n'y parvient pas. Alors je suis de plus en plus frustrée et je m'énerve sur ma queue de détente, provoquant par là un départ du coup encore plus précipité et une balle encore plus loin de la cible.
Et oui, tout est histoire de cause à effet. Donc je ne profite pas de mon retour et j'enrage toute seule sur mes mauvais tirs. 
Mais vous l'aurez compris, la maternité ne m'aura finalement pas spécialement changée (je m'attendais pourtant à quelques changements du style : plus sympa, plus calme, plus belle, plus forte.... mais non rien, la glace me renvoie toujours l'image d'une nana mal coiffée à la bouche en U inversé.)
A bientôt peut être samedi ou la semaine prochaine si la nouvelle technologie se remet à fonctionner.
Marie

Le 7 janvier :
Et d’un !! Plus d’un an que l’équipe des filles n’était pas montée sur la boîte.... il était temps ! 
Ça fait parti des trucs dont on ne se lasse pas, même lorsqu’on est vieille comme moi. Oui il existe pire en vieillerie je sais, mais lorsque je regarde autour de moi dans l’équipe, des rides creusent mon visage et mes dents se déchaussent, du coup je ne regarde plus autour, je me concentre sur ce qu’il y a devant moi et tout à l’heure c’était l'ukrainienne. 
Quoi dire d’autre ? Une belle place partagée, le sourire sur toutes les lèvres à l’arrivée... une bien belle manière de commencer l’année et aussi pour moi d’entrer en matière ! Merci les copines c’est sympa de m’offrir une deuxième place sur un plateau !!
Maintenant il faut que je récupère. Je crois d’ailleurs que ce sera la clé de ma saison la récupération... car je sens que mon corps est tout de même très fragile, surtout au niveau du dos et du bassin où j’ai l’impression parfois d’être comme les poulets d’élevage en batterie auxquels on peut détacher sans effort les cuisses du tronc.... Bref, j’ai des tendons très fragiles et connaissant ma faculté à tirer dessus jusqu’à ce que tout casse... il faut donc que je reste patiente et très prudente... prudente, prudente, prudente, prudente. (Je teste l’auto persuasion).

Le 6 janvier :
Hello !!!
Bonne Année à tous et toutes !! 
2015 déjà. Le temps passe, écoulant avec lui le film de nos vie, tranquille. 
Et ben moi je suis tout sauf tranquille. Ma vie à basculé de manière irréversible j’en ai peur, dans un tourbillon au centre duquel un troll nommé Adèle entretien un vortex d’obligations, d’attentions et d’organisations...! Mais c’est mon troll personnel alors j’accepte ses exigences sans broncher, et même avec le sourire. 
Je constate donc aujourd’hui que nous sommes déjà en 2015, que je suis déjà maman et que je suis déjà en coupe du monde. Finalement le temps m’a amené, sans que j’ai eu besoin de l’attendre, à Oberhof, pouf, dans une chambre d’hôtel avec Nanass la menace comme avant, lorsque je n’avais pas de troll, que je ne m’étais pas cassé la cheville et que j’étais encore jeune et naïve.
(Parce que je suis désormais maman. Mot qui se suffit à lui même, si vous ne l’êtes pas vous ne pouvez pas comprendre ce changement de situation, désolé).
Bref, de retour sur les pistes avec comme objectif de se battre contre le temps, (encore lui !!) afin de faire en sorte qu’il affiche une durée la plus courte possible sur son écran noir. 
Oberhof quand à elle, s’est parée de blanc et étincelle sous un soleil radieux juste pour moi. Je suis gâtée !! 
Je suis venue sans mon troll. J’espère qu’il n’aura pas mangé ses grands parents en m’attendant... il me manque déjà ! Mais heureusement il me rejoint à Ruhpolding la semaine prochaine afin de manger les autres concurrentes (nouvelle stratégie inventée par moi, encore à l’essai).
Demain relais (ho oui ho oui ho oui) et vendredi sprint (ho oui ho oui ho oui) je trépigne déjà !!

Le 26 novembre :
Il y a un an pile,  je ne me doutais pas que ma vie allait brusquement basculer en une cascade d'événements «boule de neige» qui ont commencés par.... une chute dans les bois !!
Maintenant la cheville est un mauvais souvenir, mais puisqu’elle m’a (sans le savoir) permit de fabriquer une petite fille je ne lui en veux même pas !
Aujourd’hui la saison commence sans moi (encore une fois !). Mais de retour de Suède où j’ai pu m’entraîner comme je ne l’avais pas fais depuis un an, je retrouve la forme et le plaisir de skier. Le troll a bien aimé la Suède lui aussi, il a fait ses premières sorties de ski et apparemment ça lui plait bien. 
En revanche l’hiver s’est fait refoulé à la frontière... et le retour sur les skis roues est moins agréable. 
Je serai normalement au départ des course du premier weekend de décembre (initialement prévu à Bessans ?) pour continuer mon travail de seuil-musculaire-volume horaire entreprit en Suède, et surtout pour tirer avec un dossard sur le dos. Ensuite je reprendrai les intensités avec beaucoup d’intervalles, de chronos etc... mi-décembre avec comme objectif de courir cette fois-ci pour «de vrai» à la fin du mois lors des nordic challenges qui se disputent dans le Jura je crois. En fonction de ses courses, je retournerai peut être sur le circuit des coups du monde courant janvier.

Le 5 novembre :
Après un début sans doute un peu trop «brutal» j’ai du non sans mal calmer un peu mes ardeurs et écouter mon corps qui, malmené par cette épreuve que l’on nomme «accouchement» se trouvait légèrement affaibli. 
Comme je ne voulais pas l’écouter, il me l’a tout simplement fait comprendre en me collant une sale tendinite au genou qui persiste à présent en me lançant des piques pas très sympathiques.
Je me suis donc mise non pas à la natation cette fois-ci mais à un sport plus proche du mien et qui pourtant ne me correspond pas du tout : le ski classic. Réservé aux fondeurs, cette technique m’échappe et je skie comme une patate. Mais cela m’importe peu, le but étant de me remuscler et de faire tourner la machine «poumon-coeur-muscle» en tenant à l’écart le cerveau, ce que j’arrive particulièrement bien à faire.
Côté maman tout va bien, je suis passée experte en changeage de couche express, langage bébé, biberons... bref, le troll grandit à vue d’oeil. J’ai d’ailleurs calculé que si j’avais la même vitesse de croissance que ma fille, j’aurai pris en un mois 20kg et 20 cm..... Heureusement que ce n’est pas le cas, je ne suis pas sûre que le rapport poid-puissance aurait été productif sur les skis. 
En revanche, je me rend compte que je passe une autre étape dans ma vie personnelle : c’est l’étape «je suis complètement à l’arrache, je n’ai le temps de rien faire, j’oublie tout et je passe mon temps à courir partout» bienvenue dan la vie d’une jeune maman qui persiste à cumuler les activités !
Enfin, la neige arrive et nous partons normalement pour la Suède (en famille) histoire de rechausser les skis et de commencer les choses sérieuses.
Le retour à la compétition n’est pas fixé pour le moment, le début de saison se fera donc sans moi (ce qui était prévu de toute manière). Je ferai sans doute le point fin décembre sur l’état de forme général.

le 06 octobre : 
Ça y est, la trève est passée. Je me suis remise au sport. Ouf ! J’en pouvais plus de rester enfermée à lorgner par la fenêtre les arbres entrain de rougir sous le beau soleil d’automne... 
Mais seulement voilà, la riri a repris du poil de la bête et ses jambes la grattent. Alors je cède à ces pulsion animales et je me gratte... en allant marcher en montagne, seule cette fois-ci (non sans des petits pincements au coeur lorsque je laisse mon petit sans défense à la maison). MAMAN REVIENT MA CHÉRIE !!! 
Et oui, après maman revient, ébouriffée mais contente d’avoir infligé à son corps de nouvelles souffrance libératrices ! Je vais tout doucement ne vous inquiétez pas, et puis mon mari veille à ce que je ne brûle pas les étapes. Je suis donc obligée de me cacher pour éviter tout soupçon..
Quand je rentre, je fais la bouche en coeur et je dis «ha, cette petite ballade m’a fait grand bien» et je ricane en cachette en me revoyant monter les chemins raides à grands pas, en soufflant comme une vache, le goût du sang dans la bouche et les poumons en feu... ha ha ha ha !! diabolique cette riri ! Que c’est bon de pouvoir enfin faire du sport sans craindre pour autrui !!
Et puis j’ai également repris le tir couché. Avec ma petite fille bien sage dans sa poussette à côté ! Par contre je suis obligée de faire attention à ce que j’ingurgite... je suis toute seule maintenant alors vive les soupes et les salades pleines des vide !
Bref, voilà, riri la boucherie est de retour, elle a encore beaucoup de chemin à faire pour retrouver le chemin des pistes et des courses mais elle déborde de motivation.
Prochaine étape : le ski à roulette dans deux semaines.
A bientôt !

Le 19 septembre :
Bonjour Adèle petite fée, Bonjour Adèle aux minuscules ongles, bonjour petite fille de fin d’été, Viens prendre ta place en ce monde....

Le 18 août.
Salut à tous,
Allezzzzzzz riri... courage, plus qu’un mois (le terme est prévu pour le 29 septembre mais secrètement j’espère qu’il sortira un peu avant par exemple aux alentours du 15). Ma ligne de conduite est donc très simple : je le garde au chaud en restant à peu près sage jusqu’au premier septembre et ensuite je monte à cheval, au trot, je fais de la corde à sauter, je fais le grand écart facial, je mets du chocolat dans ma culotte pour l’attirer dehors (si c’est une fille et qu’elle a hérité de mes défauts elle y sera sensible j’en suis sûre), si le chocolat ne marche pas j’en déduis que c’est un garçon et alors je mettrais du saucisson et du fromage pour plus de succès. Chacun sa méthode.
Bref, je ne répond plus de rien à partir du premier septembre. 
En attendant, je continue un peu l’entraînement. Je ne marche plus, je roule. Quand à Totor, il joue avec mes côtes. C’est un peu à celui qui lâchera le premier. Heureusement il n’a pas de chance, je pèse 30 fois son poids et par conséquent j’ai un avantage considérable sur lui. Mais il est teigneux et revient à la charge dés que je lâche du lest.
Le groupe A est en stage à Corrençon ces deux prochaines semaines et j’espère pouvoir profiter des séances de tir avec eux pour redonner un coup de peps à ma préparation physique.
A bientôt, et peut être qu’aux prochaines nouvelles nous serons un de plus sur terre ?!
Riri et Totor

Le 24 juillet.
Salut à tous,
Hé voui, ça fait un petit bout de temps à présent que vous n’avez pas eu de nouvelles de Riri et Totor. Et bien figurez vous qu’ils vont bien et qu’ils s’entendent à merveille. Riri est de plus en plus grosse et se demande parfois jusqu’où son ventre va continuer son expansion. Elle commence presque à avoir une démarche un peu typique de son état : jambes écartées et ventre en avant. 
Lorsqu’elle se baisse pour mettre ses skis roue elle souffle et grimace, et les montées d’escaliers commencent à compter dans l’entraînement quotidien ! 
Totor quant à lui prend ses aises, il gigote de plus en plus et apprend à viser les côtes. Un futur biathlète ? Non pour l’instant il est nul et se rate un coup sur deux (cela dit heureusement car sa maman n’aime pas tellement les coups dans les côtes).  Il écoute toutes mes conversations, fasciné par les bruits d’estomacs et sursaute au bruit de la carabine. Privé de sucre pendant un petit mois car il avait tendance à se développer un peu trop vite, il envoyait des pulsions sucrières très très vicieuses à sa maman. Mais elle a tenu bon. 
Bon d’accord, elle avoue, elle a presque toujours tenu bon. 
Elle a craqué souvent ?
Ok ok mais quand même c’était pas facile.
A l’aube du 8ème mois ma carrière de sportive se réduit un petit peu. Mais j’ai encore de la chance de pouvoir bouger tous les jours doucement mais surement. Et de temps en temps je ne peux pas m’empêcher de me dire « mais tu te traînes comme une grosse vache ma parole !! ». Je me parle toute seule c’est dire si le cerveau n’est pas atteint lui aussi. J’ai retrouvé mon activité favorite qui me rappelle tant de bons souvenirs de blessures : la natation. Je me régale, nageant le crowl à la perfection je vais remplacer Camille Muffat et j’ai même décidé de me mettre au dos crawlé. Ce qui n’est absolument pas chose facile puisqu’il me faut une piscine à moi toute seule (j’ai du mal à garder un cap définit…) et ma souplesse des épaules ne me permettant pas une immense amplitude, je prends presque deux mètres de large dans l’eau. Dangereuse pour les autres nageurs passant à côté, je me résigne donc à exercer cette discipline uniquement lorsque la piscine est vide pour ne pas donner des coups de poings à tous les pratiquants.
Et puis pour couronner le tout, je fais de la course à pied dans l’eau. Autre discipline parfaitement ridicule mais très efficace pour le drainage des jambes lourdes et pour faire travailler le cœur en douceur !! 
Les gens me regardent avec des yeux ronds. 
Moi je m’en fiche, c’est mon ventre qui est rond et tant que Totor est content je ne m’occupe pas de ce qui se passe dans la tête des gens.
Bref, voilà. Entre l’entraînement et le dodo, j’ai le temps de me poser des tas de questions métaphysiques sur l’élevage d’enfants, le conditionnement (à quel âge peut-on commencer ??! je rigole) et surtout le sexe toujours inconnu de notre futur prodige. Ben oui, il faudra bien lui donner un autre nom que totor tout de même !
Mes coéquipiers sont partis sans moi. Les lâches. Ils m’ont abandonné pour la Norvège et sa pluie légendaire. J’espère qu’il pleuvra tous les jours. Non, c’est faux, j’espère qu’ils mangerons des kilos de framboise et que la montée du fjord sera cette année un peu plus facile….
A bientôt, 
Riri et totor

Le 9 juin.
HHHHHHHHHHHHHHHhhhhhhh sus aux déserteurs !! ou plutôt à la déserteuse (est ce que ce mot existe ? rien n’est moins sûr... raison de plus pour lui sommer de revenir).
Hé oui, pas plus tard que samedi soir, alors que nous étions attablés autour d’un bon repas concocté par futuremamanriri, en compagnie non moins agréable de Martin et sa chérie, Simon et futurpapalolo quand débarque avec un grand sourire la pétillante Marie-Laure, champagne à la main qui nous annonce sans crier que nous avons l’honneur de parler avec une future-jeune retraitée.... 
La malheureuse ! Elle ne sait donc pas qu’il faut ménager les femmes enceintes ??!!
Hé ben ça m’a coupé l’appétit...! C’est vrai que la décision lui appartient mais de mon côté je ne m’attendais vraiment pas à un arrêt cette année. Et j’avoue que je n’ai pas dormi la nuit suivant son aveu et que si je n’étais pas entourée par autant de personne susceptibles de se moquer de moi moi, j’aurai probablement versé ma petite larme. 
Marie-Laure fini le ski, pfuit, envolé, la cage s’est ouverte et l’oiseau est parti.... 
Décidément, cette année 2014 est riche en rebondissement en tout genres. Moi qui aime bien les surprises, je suis servie ! Mais cette surprise là, j’aurai préféré qu’elle arrive plus tard, mon pilier de l’équipe j’aurai préféré qu’il reste debout encore un petit moment...!!
Parce que Marie-Laure, bien plus qu’une coéquipière, c’est une personne phare au sein de l’équipe, un moteur, un modèle, un caractère exigeant qui est capable de pousser tout un groupe vers la recherche de l’excellence. 
Et puis ça fait tellement longtemps qu’on écume les sites et les pistes ensembles.... dans le sillage de sa tête dure et de sa volonté inflexible. Marie-Laure, ma rivale-amie-compatriote-collègue et bien plus encore, elle que j’ai craint parfois, maudit souvent, admirée énormément, toujours respectée et bien maintenant et pour longtemps je vais découvrir un nouveau sentiment : le regret. 
Parce que j’aurai tellement aimé aller chercher encore de belles choses avec toi, parce que cette année ne s’est tellement pas passée comme on l’aurai souhaité toutes les deux, et parce que tu fais partie pour moi des modèles et des personnes que je garde dans un recoin de ma tête, qui me permettent d’aller chercher encore plus loin les ressources physiques et mentales nécessaires à l’accomplissement d’une belle course, et que tu te retrouves dans chacune de mes balles, dans chacun de mes gestes, jusque dans celui qui me permet de monter sur un podium (si toutefois ça m’arrive encore après toutes ces péripéties de 2014 !).
Ma petite Marie-Laure, (petite car je reste ton aînée ne l’oublie pas, quand bien même tu parais plus mûre que moi) tu vas nous manquer, ton ombre va hanter les murs des hôtels de la coupe du monde, ton accent retentira encore longtemps dans leurs couloirs sombres et j’espère bien t’entendre dans un recoin de ma tête lorsqu’une fois sur le pas de tir, il me faudra lâcher une dernière balle... pour essayer de la mettre au centre, comme toi !
En tout cas merci. Merci d’avoir passé toutes ses années avec nous (je sais, tu ne nous as pas choisi !) merci pour tout ce que tu m’as appris, merci pour tes bouchées au chocolat que je regretterai presque autant que toi ! Merci pour tous ces moments passés toutes les deux, dans le monde du ski comme ailleurs et pour ta force mentale qui nous donne matière à réfléchir à tous et toutes.
Bon vent petit oiseau, ne nous oublie pas trop vite, nous on pensera encore longtemps à toi, le sourire aux lèvres et le regard conquérant, porté loin et haut que le monde qui t’entoure.
riri

Le 21 mai :
Toujours là. Toujours en place à mon poste. Plus pour longtemps mais quand même, je résiste courageusement à l’invasion de Gerbator. Qui d’ailleurs a vu son nom se raccourcir en «Totor» mois négatif du point de vue du futur papa. C’est vrai qu’il paraît qu’à 5 mois il entend tout, alors prenons nos précautions au cas où ce surnom déplaisant donne au papillon l’envie de se venger de ses parents indignes une fois sortit de son cocon...
Donc voilà. Totor subit les séances de ski à roulette, de vélo, de musculation que lui inflige sa mère soucieuse de ne pas se transformer en chose flasque et molle. Mais il a l’air tout content puisque lorsque l’effort physique s’arrête, il se débat (ou danse peu être ?) et déforme les parois de mon bidon. Il doit donc aimer un peu ça non ? 
En tout cas, je ne peux plus faire un tas de choses comme de la course à pied ou du tir couché... je suis donc contrainte à tirer debout, mais qui sait, peut être que ça me permettra de progresser dans cette position qui me fait défaut de temps à autre en hiver...Bref, je découvre les joies et les inconvénients d’une femme enceinte qui enfle comme la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf. En plus j’ai comme l’impression que Totor trouve malheureusement le boeuf trop petit, ses ambitions vont plus vers l’éléphant.... 
D’une nature vorace, ce petit coquin à déjà mangé tous mes beaux abdos, il grossit presque à vue d’oeil. Pourtant je le nourris et j’essaie de lui donner le goût des bonnes choses mais il ne veut rien entendre et préfère nettement le chocolat. Bon. Totor attention, restriction sans concession pas question de me transformer en ballon...
Je rigole bien sûr. J’exagère. La cohabitation se passe assez bien et pour le moment il n’est pas trop bruyant. Tan mieux. Nous sommes en stage à Beaulieu, un nouvel endroit pour lui comme pour moi. Je profite de ce stage qui sera presque le seul auquel je vais participer cette saison.. J’aimerai aussi participer à celui de Prémanon en juin mais je crois qu’ensuite.... ça va être plus compliqué ! Je vais devoir transformer les heures de ski à roulette par de la natation moi qui adore ça j’ai trop de la chance !..(et un éléphant dans la piscine, je ne sais pas si ça nage bien mais pourvu que ça ne donne pas l’envie à Totor de me transformer en baleine bleue..)  
En attendant, demain nous attend 3h de vélo sur le profil vallonné de la région suivit d’une séance de tir en stand sous les bons conseils de Franck Badioux qui s’arrache les cheveux à faire de nous des tireurs d’élite !
A bientôt,
Marie et son Totor

Le 2 avril :
Salut, moi c’est Gerbator. J’ai trois mois tout pile en ce lundi premier avril. Bien sûr, je suis encore tout petit mais depuis l’habitacle confortable que j’occupe en clandestin depuis le début, je dispose de certains pouvoirs incroyables que vous ne soupçonnerez même pas ! 
Certes, je ne transforme pas le plomb en or (pas encore) mais quand même, j’ai réussis à m’inviter dans ce corps (qui n’est ma fois pas trop mal) début janvier, tout simplement sur un coup de tête, parce que j’avais envie d’exister et puis il faut dire aussi que j’étais très curieux de participer à l’aventure Olympique !! 
Dés le début de mon existence, avide de nouveauté et désireux de commencer mon apprentissage, j’ai commencé mes expériences sur ce support humain. 
J’ai par exemple très fortement fait comprendre mes préférences alimentaires en refusant la digestion de mon hôte à tout ce qui ne me convenait pas. Ensuite, j’ai distillé une sorte de somnifère très puissant sur cette même personne car elle avait prit la mauvaise habitude de tout le temps bouger son corps, de respirer fort et de contracter les muscles de son ventre. Et moi, Gerbator, j’avais l’impression de passer sous un rouleau compresseur à chaque minute. Alors vlan, je l’ai calmé la furie !! Et pendant deux mois je l’ai fait dormir comme jamais !! Elle qui se plaignait tout le temps de ne pas trouver le sommeil, elle a passé son séjour en Russie dans son lit. Je la laissais juste reprendre le contrôle de son corps le soir pour ses « compétitions » car j’avais l’impression que c’était très important pour elle.
Ensuite, j’ai commencé à me sentir à l’étroit alors j’ai doucement grappillé du terrain… héhéhéhé, c’est que je suis un malin moi ! Et puis les abdos chez une femme c’est moche non ? Alors paf, fini les abdos, la place est prise par Gerbator, premier du nom et fier de prouver son existence aux yeux du monde !! C’est donc le ventre rond que la femme qui me porte est désormais contrainte de déambuler dans les couloirs des hôtels du monde entier !
Ce dernier mois, hormis le fait que je n’arrive pas à m’empêcher de grossir, (je suis déjà atteint de boulimie chronique) j’ai laissé mon hôte tranquille. Je crois que les trois dernières semaines de coupe du monde n’ont pas été faciles pour elle, tout comme l’ensemble de sa saison d’ailleurs. 
La pauvrette est toute chamboulée par la succession des évènements hivernaux de cette année 2014 !! Il faut dire qu’elle a été gâtée, entre son arrivée en forme fin novembre, sa motivation sans limite pour la suite des évènements, sa blessure qui traîne encore (foutue cheville ! si j’avais été là à cette époque, je n’aurai jamais laissé une telle chose se produire !), son retour pas progressif du tout, mon arrivée soudaine qui a fait comme un électrochoc (que je ne considère pas comme une mauvaise chose..), les jeux Olympiques courus « à l’arrache » avec deux semaines de ski et de tir en guise de préparation, le retour très très bref en France et enfin les trois dernières semaines de coupes du monde où ma présence perturbante lui a fait se poser des questions interminables et hautement métaphysiques qui dépassaient largement ma venue prochaine….
Bref, depuis j’ai stoppé mes expériences sur son corps. Je lui aie envoyé des ondes d’amour pour qu’elle ne se sente plus jamais seule et surtout pour qu’elle n’ait pas peur de moi. Il manquerait plus que ça, elle va devoir me supporter tout le reste de sa vie alors bon, j’espère que je lui plairais !
Je crois que ça a marché. Maintenant elle est presque fière d’exhiber son bidon aux yeux de tous. Et puis tout compte fait, elle a quand même réussit à monter sur un podium in extremis sur sa dernière course (la réalité c’est que j’avais très envie de le faire moi aussi… alors je l’ai un peu aidé, un peu seulement mais bon, je n’ai pas énormément de force pour le moment. Et si j’avais su que c’était si sympa et addictif de monter sur une grosse boîte, je l’aurai fait plus tôt !!)
La suite ? Je ne la connais pas encore… Je crois que je vais malheureusement continuer à métamorphoser le corps de la personne que j’occupe… Quand à elle, ben vous n’avez cas lui demander, je crois qu’elle n’en a pas encore assez du sport et qu’elle compte continuer à écrire ses aventures épiques pendant quelques années…
Au fait, je lui ait trouvé un nom : depuis peu, je l’appelle « maman » et je trouve que ça lui va bien !! Je crois qu’elle m’aime déjà beaucoup et je suis sûre que la suite sera belle désormais…
A bientôt… dans 6 mois… Moi Gerbator, j’irai enfin marquer ce monde de mon génie en devenir !! 
The end.


Le 22 mars :
Bonjour à tous,
Aujourd'hui c'était la course de la dernière chance. Et je suis partie le cerveau vide. Et puis en route sont apparues des pensées dans ma tête, comme une seconde marie qui parlait tout haut et toute seule. Cette marie-bis disait :
"- Tiens, je glisse bien moi aujourd'hui !
- hé là, toi l'autrichienne, ne me double pas comme ça ! Rien que pour l'embêter je vais me mettre devant moi, na !
- A merde, le pas de tir, faut faire gaffe.
- Bon, pas bougé de place, ça sent encore la course pourrie remplie de pénalités.
- vide
- doubler doubler encore doubler
- Ho non encore ce pas de tir, encore la cible 28, allez ce coup-ci je m'en fout j'envoie un tir de porc.
- haha, bien joué les smarties !! c'est pas moi qui tourne en bourrique sur l'anneau....
- doubler doubler doubler
- hhhhhh ça y est, je vais tout foiré, le tir debout arrive. Ne pas penser.
- du noir j'appuie, du noir j'appuie etc....
- c'est moi qui ait fait ce beau 5 sur 5 ?? non pas possible !
- ha ouais c'est moi !! trop cool !
- je commence à bien l'aimer en fait cette course.
- doubler doubler doubler
- dernier tir, comme l'autre, j'arrive de bien loin, bien vite et paf j'appuie d'un coup. Bon un tour, c'est pas pire.
- doubler doubler doubler doubler
- quelle est cette couleur rouge qui arrive dans mon champ de vision ? Je dois être en sur-régime moi.
- arrivée.... haaaaaaa enfin ! trop bien, trop bien ouf trop cool enfin fini !!"

C'est ainsi que je remonte de la 33ème place à la 7ème. J'ai un sentiment d'immense soulagement, assez proche de celui qu'on peut ressentir lorsque l'on sort des toilettes, allégé de 3 kilos. 

Mais ça c'était la première surprise que je vous annonce aujourd'hui.
La deuxième c'est que depuis 5 minutes, j'ai l'honneur de prendre (enfin) le départ de la mass start de demain... chaud les marrons chauds, attention au dossard 30, il est dangereux !! je pourrais pas faire moins bien !! Première mass start de la saison, je ne sais pas si vous vous en rendez compte !! Moi je m'en rend compte et je savoure le plaisir d'en baver une fois encore. 

Et puis la troisième nouvelle, pour tout ceux qui ne le savent pas encore...... je préfère vous avertir qu'il vaut mieux s'assoir. Si si c'est moins fatigant ! Et les chutes sont moins hautes ! 
N'avez-vous rien remarqué d'étrange ? Ne me trouvez vous pas changée ? Un peu plus ronde, un peu moins affutée, avec des seins énormes....? un peu plus ronchon....? un peu plus dans la lune....? 
Faut dire que j'ai du mérite tout de même.... parce que moi je me dédouble chaque secondes. Mais pas toute seule hein, y en a un dans l'histoire qui n'y est pas pour rien je crois.... il m'a ainsi marquée au fer au plus profond de ma chaire. Et cette marque grossis, enfle, pousse, se multiplie.... ressemble de plus en plus à un petit bonhomme... J'ai bien essayé de tricher et de diviser mes cellules à fond pour lui faire des skis (ben oui, y a pas de raison qu'il ne m'aide pas et qu'il profite de la ballade sans efforts !).
C'est bon vous avez deviné...???
Surprise surprise pas vrai !! Quelle cachottière cette riri !! rhhooooo la vilaine, c'est que depuis janvier elle se mord la langue pour ne pas crier "youou regardez moi je suis plus toute seule !!!!" 
Enfin voilà, juste pour vous dire que cette saison aura été très très très très mais alors très très étrange, pleine de rebondissements, certains horribles, certains très beau mais tous imprévisibles !!
Car si quelqu'un m'avait dit en novembre dernier "humble soldat riri, voici votre avenir : Très en forme vous débuterez cette saison, Dans la boue vous chuterez, La cheville vous casserez, des mois de béquilles vous écoperez, maman vous deviendrez, les jeux enceinte vous les ferez, sans résultats vous finirez......"
Ben je l'aurai pas cru.
Et pourtant...... la vie est pleine de surprises et c'est tan mieux.

Voilà, ainsi s'achève cette saison (il reste des bricoles dont ma première mass start ne l'oublions pas sous le coup de l'émotion !). Vous ne me trouverez sans doute pas au départ des premières coupes du monde en novembre prochain.... Mais une chose est sûre : vous n'avez pas fini d'entendre parler de riri-bert, elle va revenir, ou du moins essayer de toutes ces forces. La saison prochaine risque fort d'être incomplète et très incertaine au niveau des résultats, le but sera de me reconstruire tout doucement pour revenir la saison d'après.
Merci encore pour tous vos encouragements, mails de soutien, de réconfort, tout le monde a été parfait et j'ai beaucoup de chance d'être soutenue ainsi. 
A présent débute pour moi une nouvelle vie, une vie de maman, (le pauvre, il n'est pas sorti de l'auberge...) une vie à trois.. et peut être que parmi tout ça il y aura de la place pour le ski... 
A bientôt, à la saison prochaine !!
mariemamanpapadorinhabertsacrémélangegénétiquecoktailexplosif

Le 20 mars :
Bonjour à tous,
Bon, voilà la saison est faite !! 
Le dernier sprint d'aujourd'hui ne dérogera pas à la série noire de ce mois de mars... et finalement à l'image de cette saison.
Il ne s'agit même plus de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, il s'agit juste de constater que je n'ai pas le niveau de jouer devant sur cette saison, que ce soit à cause d'une cheville cassée, d'un tir trop lent ou de balles sorties, le résultat reste le même et il me faut à présent tourner la page. 
Je vais donc faire la poursuite sans ambition, juste pour garder un souvenir de ski et de glisse sur ce beau site d'Oslo qui me plait pourtant beaucoup et ensuite, après le tournoi des douanes, les Championnats de France et un petit tour par Moscou, je tâcherai d'oublier un an de préparation, une saison de galère pour repartir sans pression et me reconstruire un physique, un mental, une envie et un sourire !
A bientôt,
Marie

Le 17 mars :
Enfin ! J'y resuis. Je jeretopdix. 
Mon tir ne s'améliore pas du tout bien au contraire mais le vent à joué en ma faveur aujourd'hui et comme tout le monde à trinqué j'en profite.
Bref, enfin mon premier top 10 de la saison, ça vaut ce que ça vaut mais pour moi ça compte !
J'ai au moins deux paramètres sur trois en ce moment : plus ou moins la forme et du bon matos. Le tir... ben ça viendra !!
Allez demain Oslo, dernière étape.

Le 12 mars 
Bonjour à tous, 
Mes vacances en Finlande se passent bien merci, malgré le manque de neige et l’absence du froid qui nous avait marqué deux ans auparavant. Ici il fait chaud, le vent souffle un peu et la neige fond aussi vite que l’eau du fleuve à côté de l’hôtel coule en emportant les restes de glace. L’hiver s’en va. 
Ma grande déception réside dans le fait que malgré tous mes déplacements en Scandinavie doublé de ma faculté à scruter avidement le ciel dés qu’il commence à faire nuit, je n’ai encore jamais aperçu d’aurores boréales. En revanche cette attitude observatrice ne m’aide pas à coller mes balles au fond de la cible.
Mais ce n’est qu’une remarque accessoire évidement puisque je suis en vacances. Pffffffffffff si seulement c’était vrai !

En fait la réalité est tout autre : je suis entrain de me métamorphoser au fur à mesure de mes courses. Les balles perdues ont un effet délétère sur mon ADN et les mutations qu’elles entraînent affectent l’ensemble de mon organisme. C’est la sélection naturelle je crois, les déceptions qui m’affectent successivement doivent me faire produire une substance radioactive qui se propage dans mon sang et atteint ainsi chaque cellules de mon corps.
Sur moi, le résultat n’est pas terrible : Je passe d’un teint naturel coloré pour ne pas dire rouge à une couleur de peau un peu plus verdâtre, moins esthétique et surement moins avenante. 
La transformation s’effectue également intérieurement : la gaité et l’entrain dont je jouis habituellement se transforme peu à peu en une attitude grincheuse et renfermée.
Je me courbe doucement vers le sol car l’amertume acide ronge mon coeur et mon cerveau, me forçant à prendre cette position conservatrice. Un vilain rictus déforme mon visage et retrousse mon nez tout en abaissant mes lèvres. Mes sourcils se froncent et s’ornent de poils supplémentaires pour en accentuer le mécontentement. Et enfin, mes doigts deviennent crochus et mes dents sont visibles même lorsque je ne sourie plus. Sourire ? mais quel est ce mot ?! Je n’ai pas encore vérifié si j’étais phosphorescente dans le noir, je regarderai ce soir et peut être qu’en courant en zigzag nue dehors je ressemblerai à une aurore boréale ?
Bref, aussi ne vous étonnez pas si vous ne me reconnaissez pas au départ du sprint de demain après midi : il est possible que ma transformation soit entièrement finie.
J’attend le doux baiser d’un prince qui me redonnerai une apparence plus agréable à défaut d’être une princesse...

Le 8 mars :
Moi depuis deux jours j'avais écrit des tas de trucs pour me recentrer sur l'essentiel, j'avais fait le bilan des bonnes ou mauvaises choses de cette préparation (à défaut de pouvoir parler de saison !), j'avais inscrit noir sur blanc les idées qu'il me semblait essentiel d'écrire à propos du ski, de mes ambitions, de mon futur, de mes envies. Et puis après tout ça j'avais fait de la position derrière la carabine, je m'étais étirée, massée, entraînée, reposée, j'avais mis de côté le chocolat, je m'étais même remis à mes cours pour utiliser aussi un peu mon cerveau vide.

Mais aujourd'hui le fruit de ce travail n'est pas très très aboutit. L'arbre à du moisir sur pied et la récolte est bien maigre ! Je termine 16ème avec 4 fautes au tir.
Autant sur le sprint je m'étais quelque peu laissée aller et plus ou moins autorisée à rater une balle ou deux, autant aujourd'hui je me suis battue sur chaque balles tirée, je n'ai jamais lâché dans la tête et sur les skis, le combat le combat le combat, rien que ça, juste ça, pour moi rien que pour moi.
Mais loin d'être mauvais, le résultat (et c'est finalement tout ce qui compte à la fin) est également loin d'être bon.

C'est dommage, je pense que j'ai le ski pour aller chercher des places dans les dix premières. Mais je ne tire pas droit. Moi je tire de biais. Et du coup je rate.  
Alors pour ne rien regretter, je vais continuer à travailler, à ne rien laisser pour compte, à me battre jusqu'à la dernière course, les yeux plein d'espoir, celui qui nous permet de nous dépasser et d'aller chercher toujours plus loin les ressources nécessaires pour avancer plus vite, aller plus haut, toujours plus haut.
Les résultats ne sont jamais garantis et malheureusement (ou heureusement) ce n'est pas le sportif qui a le plus de mérite qui montera sur la boîte. C'est la joie du sport, et aussi ses difficultés....

Enfin, au moins le soleil brille, les supporters sont bien motivés et toujours aussi enthousiastes quelque soit notre résultat et rien que pour ça, l'effort fourni en vaut la peine ! Merci à tous !
Mais je ne peux m'empêcher d'être déçue, encore et toujours...!!
La suite la semaine prochaine.

Le 8 mars :
Nous voici en Slovénie. Où l’ours slovène à du passer un sale quart d’heure lorsque l’averse de neige qui a cassé tous les arbres s’est abattue sur la forêt. 
Pour nous, il s’agit juste de constater les résultats de cette intempérie : des branches partout et des murs de neige sur la route qui monte au stade....
Mais pourquoi sommes nous ici en fait ? Ha oui, pour faire des courses. 
Je fais bien de me le rappeler car je crois qu’hier j’avais oublié qu’il y avait un sprint et que le but de ce jeu était de skier vite et de mettre toutes les balles dedans..

Moi je suis partie lentement et j’ai balancé trois balles dehors, comme ça, juste gratos, hop on appuie sur la détente, facile, hop la balle part, ho mince elle est loin de la cible, bon tan pis, au tour de la suivante, ho mince, toujours pas dans la cible.... ho finalement l’anneau de pénalité est long, si j’avais su j’aurai pas venu disait le petit Gibus.
Bref et de rentrer à la cabane en broyant du noir, de s’en prendre aux skis ou aux bâtons ou encore à la carabine en les balançant dans la neige. Chose stupide et bien humaine de rejeter la faute sur du matériel... 
Et après, toujours bougon, mais c’est trop tard il fallait réagir avant, d’aller au biathlon family manger des mars avant de se rendre compte qu’il n’y avait plus de mars. 
Alors de rentrer bredouille, un peu ridicule et très déçue, de faire sa lessive à la main pour limiter les odeurs de frustration (qui parfois peut sentir très fort) et de laver toute l’humiliation de la course sous un jet d’eau brûlante.

Voilà, l’ours slovène c’est moi, je sort enfin de la douche, lavée et purifiée par le savon de Marseille et je me dirige droit vers ma tanière pour hiberner un jour avant de ressortir prendre ma revanche.

Le 21 février :
Hé ben.... Quelle Olympiade magnifique !!
Je crois que je m’en souviendrai aussi longtemps que la précédente mais pour des raisons bien différentes !!

C’est vraiment une saison horrible, noire, moche, pourrie, qui sent fort le moisi... je dois payer mon excès de chance de Vancouver je pense. Et la note est un peu salée...!
Il faut à présent prendre beaucoup de recul sur les derniers évènements et surtout tirer les bons enseignements, rebondir et relativiser : ce n’est que du sport. Les périodes de crises permettent parfois de grandir et de repartir sur un nouveau cycle. Ce que j’espère aujourd’hui.

Pour faire le bilan de mes courses, je reviens de loin bien entendu mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il y avait une toute petite chance de passer entre les mailles des «grandes» de la discipline.... mais non, les courses ont été de haut niveau du début à la fin et les balles ratées très rares dans les 10 premières. Et mon niveau à moi n’a finalement jamais été à la hauteur de l’évènement.
J’ai donc pu me rendre compte qu’on ne rattrape pas 2 mois sans ski et sans tir à l’effort en deux semaines seulement. Pourtant, après un tir sans fautes sur le sprint et un 19 à la poursuite... j’ai du mal à me reprocher quelque chose sur ces deux premières courses excepté mon niveau de ski et ma lenteur au tir (ce qui je vous l’accorde, fait beaucoup dans notre discipline !). 
Le plus gros regret reste l’individuel où je suis totalement sortie de ma course, je me suis perdue dans l’allure du 15km en partant comme pour un marathon et je n’étais pas présente sur le tapis de tir (cela va souvent de pair). 
Ensuite une bonne crève pour ne pas faire la mass start... (c’est vrai que j’avais trop de courses dans les jambes cette année..!!)
Quand aux relais... 

Ce soir nous soutenons toutes Marie Laure qui connait un passage difficile et que nous aimons très fort.                                                                                                                                                                                

Enfin, je voulais juste profiter de cette fin d’Olympiade pour remercier l’ensemble des acteurs de l’équipe de France, administration de la douane, sponsors, staff médical qui m’a beaucoup soutenu tout le début de saison, famille, amis et supporters et surtout m’excuser auprès de tous de n’avoir pas été à la hauteur de certaines espérances (en premier lieu des miennes).
La saison n’est pas finie et j’espère relever un peu mon niveau sur les coupes du monde de mars pour passer l’éponge sur ce début d’hiver catastrophique...
Merci à tous pour vos encouragements, 
A bientôt,
Marie tout court.

Le 19 février :
Aujourd’hui, on a joué et on a perdu !! 
C’est le principe même du jeu : «gagner ou perdre». 
Au moins ce n’est pas «vivre ou mourir» alors dans notre malheur, nous avons de la chance d’avoir des proverbes qui n’engagent en aucun cas notre processus vital. 
Bien entendu il y a de la déception car perdre c’est toujours rageant mais ça arrive ! 
Mais ne dit-on pas «avant de gagner il faut apprendre à perdre ?!!» (je peux aussi avoir inventé cette petite phrase... ce serai bien mon style de trouver une excuse pour éviter le massacre !)
Enfin, de toute façon tout le monde accepte les règles et la défaite fait partie des risques du métier.

Ce soir nous faisons profil bas et tous ensembles nous nous serrons les coudes pour préparer la suite, car nous avons la chance d’avoir encore une course à partager, encore une bonne occasion de souffrir pour être belles (et beaux)..!
De mon côté c’est la première course où je retrouve certaines sensations sur les skis, alors bien sûr mon relais n’est pas très beau et il y a deux balles qui m’échappent (en particulier une dont je ne suis pas fière), mais j’ai enfin retrouvé l’envie de me dépasser, l’envie de me faire mal partout, ce petit brin de sadomasochisme qui m’avait quitté depuis novembre...

A vendredi pour la fin des aventures de riri la boucherie
(un nom choisi exprès pour faire peur mais qui finit par faire rire mes adversaires...la prochaine fois je noierais le poisson en me surnommant «riri le pissenlit» ou «riri gentil» pour attirer la sympathie et endormir la méfiance).
Le 17 février :
Bon, moi je suis entrain de mettre une croix sur le dossard n°29 de la mass start....
Pas de gaité de coeur mais à cause de la toux qui depuis l’individuel me nargue la nuit lorsque je baisse ma garde. Et puis surtout pour ne pas risquer de me fatiguer pour les deux relais qui arrivent.
Alors vous imaginez bien que je suis très déçue mais bon c’est comme ça, il y a des moments où il faut savoir faire des impasses pour espérer une suite plus belle. 
En attendant il y a du brouillard ici, ça a l’air de se lever un peu mais j’espère qu’il reporteront la course pour que je puisse la courir !!
Ce sont des Jeux bien étranges pour moi, j’essaie d’en profiter à fond mais je reste pour le moment sur ma faim...

Le 14 février :
Marre marre marre. 
Voilà, oui ça s’appelle une course ratée. Et du début à la fin. Pourtant aujourd’hui c’était la St Valentin et en plus je portais le dossard du jour de mon anniversaire et puis surtout j’avais envie et j’y ai mis tout mon coeur. Ben fallait pas. J’avais tout pour me mettre dans de bonnes conditions. Hé ben non. Raté. Paf, comme le bruit des mauvaises balles, celles qui sont dans le blanc.
Marre....
Non seulement je pars à la vitesse d’un poulpe anémié, mais en plus je tire les pigeons. Sauf qu’il n’y a même pas de pigeons ici. Sans doute de peur que ce soit des pigeons terroristes ils ont du tout dézinguer avant. Donc je n’aurai même pas eu un pigeon.
Marre.... Rien à retenir. Il me manque des courses, je n’arrive pas à trouver le rythme, je n’arrive pas à suivre les fortes et je suis frustrée. Voilà, je suis un agent frustré qui à galéré pendant deux mois pour finalement rater 4 balles et avancer à reculons en moonwalk. Je devrais pourtant être fraîche comme une rose mais j’ai l’impression d’avoir fané sur pied. C’est parce qu’il fait trop chaud. Et puis il fallait aussi que je chope la crève après la poursuite, j’ai eu pas assez de trucs pourris dans cette saison.... Quand je pense qu’en plus nos deux voitures ont déclaré forfait, je me dis qu’il y a des hivers où il faudrait mieux hiberner. Comme les ours. Mais on est d’accord, les voitures ça n’a rien à voir ici.
Bref, me voilà avec ma toux, mon nez bouché et ma course ratée et mes voitures cassées à broyer du noir sans chocolat pour me venger.
Marre marre marre.
Bon le seul truc bien sur lequel j’essaie de focaliser mon attention de mauvais poil ce soir, c’est que je suis qualifiée pour la mass start. Ouf, ras les pâquerettes mais j’y suis. Quand on parle de fleur, j’espère que j’aurai un autre niveau lundi prochain que ce soir sinon je vais finir en boulottant les pissenlits par la racine... 
Mais bref, c’est déjà cool.
Allez, il faut se remotiver, se remobiliser, retrouver le sourire, retrouver le positif.....

Le 11 février :
Boucherie deuxième mission. Haaaa que c’est dur. Haaaa que ça nous brûle les jambes. Les méchantes montées nous rentrent dedans. Les méchantes descentes nous font peur. Les ennemis ne ratent pas de cible. Haaaa pauvre de nous, agents pourtant pleins de bonne volonté !!
En plus dans la dernière bataille sur le champ de tir l’agent boucherie a fait tombé un bâton dans la fosse... A moins que ce ne soit le bâton tout seul qui n’avait plus envie de pousser, il a fait le grand saut. (Je pense que c’est plutôt ça). Toujours est-il que l’agent désemparé à longuement peser le pour ou le contre de descendre dans la fosse récupérer son bâton ou de repartir avec un seul.... Il a finalement opté pour la deuxième solution de peur de se faire disqualifier mais skier uniquement sur les jambes est trop dur pour lui, ses jambes sont trop fatiguée ensuite....
Il laisse des précieuses secondes dans cette dernière et terrible montée, il laisse sans doute passer l’occasion de rentrer dans les 10 premières. flute, merde, crotte, purée fait l’agent.
Et de dépit il insulta ce bâton fainéant. Ce qui n’est pas bien.

Le niveau est élevé, les courses sont belles à courir et sans doute à regarder, ce n’est pas passé loin pour l’agent hachoir, ça sera difficile pour l’agent boucherie. Mais loin du découragement, c’est la rage au coeur que nos justicières en mission regagnent leur lit en pensant à toutes les autres courses qui les attendent... Elles formatent leur jambes à souffrir encore plus car l’individuel sera dur, il sera long, il sera horrible mais la douleur est notre meilleur amie en ce moment !!! Nous l’apprivoisons et la corrompons en lui promettant des mensonges. Car il faut coûte que coûte que nous parvenions à la faire passer dans le camp ennemi. 
Patience, tout viens à point à qui sait attendre..... (et moi j’ai beaucoup attendu !!)
Merci à tous pour vos messages, à bientôt, demain repos, après demain repos et après après demain..... hhhhhhhhhh l’horrible individuel pointera le bout de son nez. Même pas peur !

Le 10 février :
boucherie au rapport stop.
ça y est stop. première course passée stop. mission accomplie pour l’agent riri stop. toutes les balles ont trouvées leur cibles stop.Ce qui n’était pas du tout gagné d’avance stop. D’ailleurs heureusement stop. Car sinon il aura fini dans les choux stop. 
L’agent est content stop. Il n’aurait pas pu faire mieux stop. Ses jambes sont encore faibles stop. Peut être se satisfait-il de peu point d’interrogation stop. Mais peut être est-ce un bon début tout de même stop. Les ennemis sont légion ici stop. L’agent «le hachoir» (nanass) a fait du bon boulot stop. Il va le terminer avec honneur mardi stop. Et l’agent boucherie va essayer de l’aider stop.
Pourquoi il faut mettre stop à la fin des phrases point d’interrogation stop. C’est un peu con finalement stop.
En tout cas ça fait du bien de reprendre du service stop. Et les émotions des courses sont grisantes stop. L’agent à pris le gout du combat stop. Il a hâte d’y retourner stop.
A bientôt chef stop. Comptez sur nous on va les démonter stop.Je dis ça sans agressivité bien sûr stop. 
Ce télégramme doit rester confidentiel stop. 
Vous pouvez l’avaler pour le faire disparaître stop. Ou le brûler c’est plus digeste stop.

le 6 février :
Aujourd'hui premier coup de fatigue... du coup la vie est moins rose dans les montagnes Caucasiennes. Pourtant ce n'est pas la faute de la météo puisque le soleil radieux brille aux éclats tous les matins.
Non, la faute à qui alors ?? Ben moi y en a pas savoir.
Pourtant l'agent boucherie est toujours très heureux d'être en Russie, mais il ne sait pas, il y a un petit quelque chose qui lui manque.....
Petit à petit l’éclat du village s’estompe pour laisser place à tous les petits défauts d’une construction faite dans l’urgence… des robinets qui ne marchent pas, des portes qui ne s’ouvrent pas, des ascenseurs en panne….. Ce qui n’enlève rien à la beauté du site mais permet de réfléchir sur le bien fondé de cette dépense astronomique qui sera peut être à refaire d’ici peu de temps pour cause d’usure prématurée…
Enfin, moi je dis ça, je dis rien...
Alors la faute à quoi ce petit coup de moins bien ?
Je crois que c'est la forme physique et le niveau du tir de la boucherie qui lui fait du chagrin, elle se rend compte qu’on ne rattrape pas deux mois de courses en trois semaines. A moins que….. Une machine à remonter le temps, voilà la solution !
Enfin, c'est ainsi, je vais devoir me contenter de ce que j'ai dans les pattes et dans le cerveau pour tirer un temps soit peu mon épingle du jeu. Et puis... C'est le jeu ma pauvre Lucette !!
Ce soir cérémonie d’ouverture… je suis sûre qu’elle sera très belle. Nous devrons nous contenter de la regarder à la télé, comme vous !!

Le 3 février :
Agents à destinations.
mission 1 : rester impassible devant le paysage qui nous accueille....
- «hhhhhhhhhh comme c’est beau !!!»
Déjà raté la première mission. Je marche le nez en l’air et la bouche ouverte. Heureusement il n’y a pas de mouches. Sochi nous offre dés le début un paysage à couper le souffle : les montagnes aux crêtes enneigées se découpent en rose sur le ciel d’un bleu sombre... Il est 19h ici. Le village «endurance» où seront logés fondeurs et biathlètes est terminé et en fait c’est tout simplement beau. 
Je continue mon expédition, les yeux fatigués toujours ouverts comme des soucoupes, avide de photographier le moindre détail de cette station de luxe. Les chalets très confortables où nous logeons sont organisés autour d’un bâtiment central qui tient lieu de restaurant, piscine extérieur verte (hé oui elle est verte, mais pas sale, juste verte pour faire beau. Et c’est réussit), bar etc... je n’ai pas tout exploré.

- «rrr agent riri, garde ton sang froid, garde l’oeil aux aguet et le pied vif, tout ça n’est pas être que tromperies, fourberies, mensonges, escroqueries....»
«ho non j’peux pas j’peux pas j’peux pas c’est trooooop bien, c’est trooooop beaaaaaaau et j’ai le ventre trooooop vide pour être objective». 
«grougrou» fait ce dernier. Effectivement, mes sucs gastriques sont entrain de m’attaquer personnellement.

Je me charge donc de calmer ces derniers en m’empiffrant de suchis, poissons, riz et autre viande. C’est étrange, moi qui n’aime pas ça d’habitude.... hum hum c’est louche. Tout en mangeant tout ce qui passe à proximité de ma fourchette, j’inspecte l’énorme (les énormes) lustre en verre (seraient-ce des diamants ??). Je ne parle pas. Personne ne parle. Tout le monde est coi. Ensuite, l’agent riri se promène sur les balcons ornés de sculptures de glace. Il inspecte ces dernières précisément, toujours la bouche ouverte mais toujours pas de mouches à gober -heureusement-.
«je décrète tout compte fait, après cette première inspection qu’il n’y a pas de piège. C’est juste beau et il est de notre devoir d’en profiter.» Observe tout haut l’agent riri la boucherie.

Puis, de fatigue sans doute, l’agent las se vautre dans son lit avec un grognement bestial très expressif, sur un patchwork coloré qui fait office de couette, qu’elle compte d’ailleurs voler à la fin de cette Olympiade pour avoir un souvenir (est-ce digne d’un agent ? Sans doute pas), à côté de l’autre agent tristement célèbre pour ces exploits au combat : Nanass le hachoir.

Il est seulement 19h mais c’est quand même bien d’être arrivé... aux jeux olympiques....


le 27 janvier 2014 :
Maintenant j’écris en télégramme. Avec une police à l’ancienne comme dans les polars américains qui accompagnent mes soirées quand je suis seule. Lorsque je m’introduit sous la couette et que j’allume la petite lampe. Celle qui n’éclaire pas. Et là j’ouvre mon polar et je frissonne déjà de plaisir au début et de peur à la fin. Parce que lorsque j'éteins cette lumière qui n’éclaire rien, il fait noir d’un coup et les personnages de mon livre s’invitent dans mon lit. Surtout les méchants, ceux qui tuent sans vergogne.
Bon en fait je raconte n’importe quoi et ça n’a rien à voir.
stop.
sacs faits stop 
chrono fait et à refaire, intervalles faits et à refaire, carabine nettoyée prête à l’emploi, passeport en règle normalement, moral gonflé presque à bloc check, condition physique check (enfin, je prend juste ce qu’il y a), chaussettes qui ne font pas de plis dans les chaussures et qui sentent encore bon check, chaussures de ski encore humides de ce matin check, petite culotte à fleurs visible sous la combinaison blanche check, livres en quantité considérables check, carnet de dessin pour caricaturer les coachs check, savons multicolore de princesse à paillette offerts à noël check, moustaches de Marie Laure pour changement d’identité on ne sais jamais check, fruits secs en cas de constipation majeure check, affaires de rechange froide chaudes noires blanches colorées check, peignoir de cérémonie très seyant lacoste check et enfin nounours tout doux pour quand je me sens seule check. Ha mince, ça il faut mieux pas le dire. Alors je change : pistolets à double pistons hydrauliques checks.
stop.
agent sur le départ stop.
destination : italie. 
plat principal : macaronis au fromage et pizza.
lieu du crime : bionaz
personne tuée : identité inconnue
agent sur le coup : riri la boucherie


le 20 janvier :
Moi je suis le chat noir de l'équipe de France. Ou non, moi je suis riri-la-boucherie agent secret mal en point presque guérit mais en revanche il y a un chat noir qui me suit de près. J'entend son ronron se moquer de moi lorsque je trébuche et me casse la cheville, je sens son poil mouillé me frôler dans le brouillard d'Anterselva. Il est partout !!!!
Il me guette de ses gros yeux jaunes, en quête d'un mauvais sort à me lancer le jour suivant. Il a de la ressource le bougre. Il pond une mauvaise blague à la minute. 
Ce chat il pue.
Il est méchant, il a un sourire fourbe et il s'acharne sur moi depuis le début de la saison.
C'est un chat fou. Comme celui d'Alice au pays des merveilles en pire.
Mais.... l'agent riri la boucherie va en faire de la chaire à saucisse. D'ailleurs, malgré tous ces efforts, il a perdu : je serai au départ de Jeux.
Bon ok, je le dis doucement car il risquerai de se venger.
En tout cas, en dépit de tous ces chats, je suis contente.
J'ai les doigts qui picotent et les yeux flous, je vois des anneaux partout (entrelacés les anneaux) et je vais faire des Jeux Olympiques. 
Et puis peut être que le chat n'ira pas lui, en Russie ? Il fait froid et c'est trop loin n'est ce pas gros chachou ??
Allez, laisse moi tranquille et trouve toi une autre souris....

Je m'excuse mais encore une fois je ne peux pas répondre à tout le monde..... Pour faire bref, mon programme est chargé en intenses, des chronos par-ci, des intervalles par là.... départ pour le stage de prépa en Italie mardi et ensuite DAAAA VAAAAAÏÏÏÏ !!!! et bonjour à la Russie !

Le 18 janvier 2014 :
Et bien voilà, ça y est. Je suis sur la bonne pente : celle qui remonte !
Maintenant je skie.... correctement. Je ne peux pas dire que j'ai retrouvé mes pieds d'avant, ni mes jambes mais je ressemble de plus en plus à une biathlète.
Et puis bien sûr, il y a toujours les douleurs. Plus ou moins fortes selon la poussée et l'angle de la cheville mais quand même, toujours présentes. Mais quand je regarde d'où je viens, je me dis "oulaoula, ne retourne pas la tête derrière les nuages ils sont tous noirs"..... je me dis que ce n'est pas si mal.
Donc l'Italie me réussit. Je ne sais pas si c'est les gressins, les pâtes, la course à pied dans la piscine ou les soins de Bruno notre kiné mais, finalement y a un truc qui a marché. (Je penche pour les gressins).
Je serai au départ du relais dimanche. J'espère juste que je serai à la hauteur de mes compatriotes.... que je n'arrêterai pas en plein milieu, que je ne raterai pas toutes mes balles, que je ne prendrais pas le départ en pyjama....
Maintenant il faut que retrouve la forme, de la force dans mes grosses cuisses et l'oeil du tigre affamé derrière mon pétard.... encore un beau challenge !


Le 11 janvier 2014 :
Je suis à Anterselva depuis une semaine pour des vacances bien méritées...!! Et devinez qui dors dans le même hôtel que moi ??! Martin Fourcade en personne, the big boss !!!
Je lui ai donc demandé un autographe ! Je plaisante, je suis en rééducation, profitant du stage de Martin à Antolz, je suis venue ici pour recommencer le ski et le tir en bénéficiant des soins kinés et balnéo. 
Je vais un peu mieux et je skie depuis deux jours. Ça reste encore douloureux et je ne peux pas pousser comme je le souhaiterai mais c’est un peu mieux qu’il y a une semaine. Je peux marcher sans aucune douleur et je descend presque les escaliers. Progression progression....
Voilà pour les nouvelles. 
En revanche pas question pour moi de courir la semaine prochaine, il sera trop tôt je pense, d’autant plus que je suis encore incapable d’affirmer que je serai au départ de Sochi. Cela va dépendre de l’évolution de ma cheville à l’effort. 
Hé oui, c’est long !!
A bientôt,

le 1er janvier 2014 :
Je vous souhaite une très bonne année 2014..!! J'espère que cette année vous profitera !
De mon côté........ jeeeeeeeee   s k i e !!!! Il faut le dire tout doucement évidemment pour ne pas qu'il s'envole, ce mot si fragile.... et je ne suis encore pas des plus efficaces sur ces planches instables (Rossignol il me faut des skis stables qui poussent tout seuls !) mais..... mais..... je suis quand même sur la neige.
J'ai toujours des douleurs qui m'empêchent de pousser correctement et pour le moment je ne fais que du plat les montées étant trop douloureuses.
Mais... mais.... je suis quand même dehors.....
Je suis riri la boucherie, agent sans pitié qui sans dire de reprendre du service ne renoncera jamais...!!
Encore bonne année à tous,

Le 24 décembre :
Alors pour les nouvelles... il n'y en a pas !!
La guérison est très lente et j'ai toujours mal à la cheville. De temps en temps la douleur change de côté, tantôt à droite, tantôt à gauche, devant derrière et de nouveau à droite... Ce n'est pas régulier et ça ne m'aide pas à déterminer si je progresse ou non. En ce moment, après 5 jours où je n'ai absolument pas bougé un orteil, je traverse une période de déni où je ne tiens pas compte de cette entorse. 
Bon, ok je n'y arrive pas et je trépigne, j'essaie mes chaussures de ski, je mime le mouvement du skating. Mais j'essaie de toute mes forces d'être sage et de rester tranquille !
En attendant, je me paie le luxe d'une heure de karacho tous les jours (une machine à bras infernale) agrémentée de ses abdominaux avec des petites pointes de fessiers et le tout sur un lit de vélo d'appartement onctueux. Et voilà, wonder woman est née !
D'ailleurs depuis quelques jours, la karacho à peur de moi, je le sens à son odeur de cramé.... (il faut dire que je suis devenue un véritable tank). Heureusement qu'il fait nuit tôt, quand mon mari rentre j'ai déjà emballé mes muscles dans des tas de vêtements amples. Il ne manquerait plus que je le fasse fuir, effrayé à la vue d'une telle bûche, que dis-je, armoire à glace !!
Bonnes fêtes à tous, profitez bien de la famille, amis, magie de nowel !
moi j'ai été gentille alors je voudrais bien que le père noël m'apporte des ligaments en tungstène de soude bilatéral interne ultra résistants et imperméables. 

Le 12 décembre.... 
Déjà le 12.... déjà 2 semaines pile que je me suis blessée et pourtant... je ne tiens toujours pas debout.
Mon état mental est finalement presque pire que celui de mon ligament. Je passe par des hauts très hauts où je ne doute pas un seul moment que je serai au départ de Sochi et dans la même journée, sentant une douleur monter du pied gauche, mon cerveau effectue une descente vertigineuse en enfer et je me dis que je n’aurai jamais assez de temps pour guérir....
Bref, c’est d’autant plus difficile que je sais tout le monde au Grand Bornand, famille, amis, supporter, mari.... mais pas de riri !!
La vie en béquille est nulle. 
Ça, je peux l’affirmer avec certitude, il y a de la glace partout sur les trottoirs, et je me rend compte que je ne peux pas porter de choses et marcher en même temps.
Je m’adonne donc à une activité que je déteste : la glandouille sur le canapé. J’ai même du mal à me concentrer sur mes cours, mon esprit rebelle s’imaginant toujours plus loin, dehors, skis au pied et nez dans le vent.....

Le 9 décembre :
Après ces deux semaines où tout allait de mal en pis, je rentre donc d'un rendez vous à Lyon pour une échographie qui m'apprend qu'une guérison en un mois reste possible. On m'a ensuite fais une injection de PRP (des trucs de mon sang qui "accélèrent" la guérison) qui d'ailleurs n'est pas du tout agréable...
Ouf ! C'est un soulagement pour moi et même si tout reste à faire car le ligament est atteint, j'essaie à présent de concentrer mon énergie à me soigner.
Le programme des prochains jours : du repos encore une semaine.... (où mon corps se transforme en immense fabrique de ligament) puis reprise du vélo, puis.. si les douleurs ne sont plus là.... reprise du ski pour Noël.
J'espère donc que le père Noël sera gentil car je suis une enfant sage et qu'il m'apportera une cheville toute neuve prête à en découdre avec la neige !!
Si tout va bien je serai de retour sur le circuit courant janvier.
Merci encore pour tout vos petits messages qui m'ont bien fait plaisir,
A bientôt et bonne courses au Grand Bornand pour ceux qui iront profiter de la fête.
(je n'y monterai pas car le médecin me conseille de rester vraiment tranquille encore une semaine).

Le 5 décembre :
IRM MAUVAIS :
Bonjour à tous,
Bon, comment dire....?
Si vous vouliez prendre un billet pour le Grand Bornand pour venir me voir... et bien vous verrez les autres qui j'en suis sûre ne manquerons pas de vous faire rêver mais ce sera sans moi.
Pour les Jeux, c'est difficile de se prononcer à l'avance mais il est possible que je les regarde également à la télé et que je brûle ensuite cette même télé de frustration.
De toute façon je ne regarde jamais la télé.

L'entorse est finalement grave, avec une rupture totale du ligament qui maintient le tibias et le péroné ensemble. (le nom savant c'est : rupture complète du ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur -non, je ne l'ai pas appris par coeur, j'ai le compte rendu sous les yeux- et des ruptures partielles d'autres ligaments par ci par là, car juste un seul ligament de touché ça ne faisait pas assez).
Bref, pour les non médecins comme moi : JA TOUT PETER BOUM ! et donc c'est difficile de skier lorsque mes os s'écartent (une histoire de couple encore !) l'un de l'autre, empêchant donc mon pied de prendre appuis sans douleur. Dans les cas les plus grave c'est 3 mois de repos. Mais.... c'est également possible qu'en un mois je sois de nouveau sur les skis.
En attendant c'est une mauvaise nouvelle qui blesse en même temps mon petit coeur fragile et me laisse recroquevillée sur mon lit. C'est la solution que j'ai trouvé pour ce soir au moins. 
Voilà. 
L'agent Habert, se retire du circuit. Interdite de mission à l'étranger, elle ausculte son lit. 
Elle va doucement se laisser aller, grossir, prendre pleins de médicaments, peut être se mettre à fumer et dans des accès de fureur noire tout brûler pour s'exiler ailleurs, au pays des rêves où les blessures se réparent en deux jours et où tout est permis....

Bises à tous et à..... je ne sais pas quand !
Marie

Le 4 décembre.
C’est décidément sans moi que la saison poursuivra son chemin en Autriche. Les progrès de ma cheville ne sont pas suffisants et en plus de l’entorse externe, une douleur à l'intérieur de l’articulation qui remonte presque jusqu’au genou m’empêche de skier.
Je rentre donc ce soir en France, le moral plus bas que terre sans savoir quand est-ce que je pourrais revenir sur le circuit.
Là bas, m’attendent vélo, natation (hé oui, je vais peut être changer de sport..?) et IRM afin d’affiner le diagnostic.
C’est difficile d’accepter la blessure, de regarder s’envoler les rêves de course, de se sentir en forme sans rien pouvoir faire. Déception, frustration... aujourd’hui j’ai du mal à être positive. Je ne suis pas faite pour être blessée. 
Dans l’attente de nouvelles un peu meilleures..

Le 27 novembre :
Du vent du vent de vent et encore du vent..... Le ciel a une couleur étrange et changeante : celle du vent. C’est un mélange de gris et de bleu, de soleil pâle et de nuages sans formes qui défilent à toute vitesse au dessus de nos tête, emportant avec eux des branches, de la poussière et les brumes mélancoliques de mes pensées.

le 17 novembre :
Nous retrouvons ce matin les aventures de l'agent dorin.
Concentré dans l'exercice de son art, il prend le départ de la mass start.
Mais le début n'est pas bon et l'agent fini par tourner en rond,
la faute à ses ses tirs couché bâclés avec trop de balles manquées.
Pressé d'en finir avec ses tours, il se ressaisit sur la fin du parcours.
Et c'est vautré dans un canapé que l'agent raconte son épopée.
Ha ! qu'est ce qu'on est bien quand la souffrance prend fin !
C'est ainsi qu'il s'épuise et continue de dire des bêtises,
Encore deux jours de répits avant le départ mercredi,
Ostersund en sera la direction et avec le début des compétitions....
affaire à suivre.

Le 16 novembre : sélections Norvégiennes

Premières violentes douleurs dans les jambes pour l’agent habert-dorin qui finit de monter sa dernière bosse à pied. En sortant du tir debout, notre agent français qui tournait sur l’anneau en quête d’indices, voit l’agent Norvégien Berger sortir en trombe du pas de tir, retournant la neige avec la spatule de ses skis, le regard fou et la mâchoire contractée pour filer à une vitesse formidable en direction de l’arrivée.
Il n’en fallait pas plus pour mettre la puce à l’oreille de l’agent habert. Persuadée que la Norvégienne détient là une information capitale, il se lance à ses trousse. 
Mais l’ennemi est trop fort et l’agent Habert paye soudain cet excès de confiance en haut d’une bosse interminable.
Et c’est ainsi que, laissant s’envoler l’espoir d’une avancée intéressante pour les services secrets français, notre agent fourbu terminera sa course tout courbatu... 
Malgré tout assez content de son résultat général, notre espion s’accordera quand même une après midi d’inactivité presque totale. Plongé dans une torpeur proche de la béatitude, il laisse à son corps le temps de se régénérer en passant l’après midi à compter les lattes du plafond. Il y en à 40. 
Mais son moral d’acier ne se laisse pas impressionné, et dés demain il aura à coeur de découvrir les secrets de ses compatriotes.

Le 12 novembre :
Agent Habert Dorin en activité en Norvège. 
Mission de préparation assez délicate qui nécessite beaucoup de discrétion. L’agent Habert n’est pas encore prêt à affronter les grands froids scandinaves et sa mission semble compromise. 
Il grelotte dés que le baromètre descend sous les zéro..... ce tremblement ne l’aide pas du tout dans sa recherche de précision derrière la carabine. Aussi, animé d’une détermination farouche, il essaie de se familiariser avec cette nouvelle matière blanche, froide et glissante qui semble remplir l’air de paillette gelées : la neige.
L’agent récolte, sniffe, goute, analyse et espionne cette substance inquiétante. 
Il chausse ses pieds de planches de bois afin de se déplacer plus rapidement pour effectuer ses prélèvements. 
Au dernières nouvelles, il n’est pas le seul agent sur place. Il semblerai que beaucoup de nation s’intéressent aux secrets de la neige. 
Mais grâce à son ingéniosité, il a découvert avant les autres que la neige était constituée... d’eau !!!!
Incroyable découverte ! L’agent Habert s’imagine déjà prix nobel.
Quelle prétention !

Le 29 octobre :

Après avoir défait, lavé, rangé les affaires, le sac (qui sera de nouveau de sortie dans un avenir très très proche) etc....
Petite période de trêve où je laisse mon corps récupérer de tous ces mois d’entraînement passés. Pour le moment il proteste (le pauvre n’arrive déjà pas à se faire au changement horaire), il gémit, ne veux pas se lever, essaie de marchander un apport de chocolat contre le moindre effort de sa part. 
Je résiste mais ma volonté s’effrite assez rapidement....
Et puis il ne serait pas dans mon intérêt d’alimenter un conflit entre mon corps et ma volonté n’est ce pas ? Mieux vaut alimenter mon corps qui alimentera mon esprit ensuite ? La questions serait alors : qui va manger quoi en premier ?
Donc je réfléchis pour le moment à ses propositions intéressées.

L’automne est bien arrivé en France, faisant flamboyer les forêts. Il est temps de rentrer plus tôt le soir, au chaud.... c’est toujours une période qui a du charme je trouve.
Nous repartons le 7 pour la Norvège et nous ne rentrerons que... le 16 décembre..... j’espère que d’ici là j’aurai retrouvé une totale communion du corps et de l’esprit et commencé la saison de manière honorable....


L’agent Habert- Dorin n’est plus disponible, il dort. Il s’entraîne en secret entouré de couettes et d’oreillers, les yeux fermés il visualise ses prochaines missions. C’est très fatigant.

le 18 octobre :
Oberhof ne me fais pas mentir et c'est sous la pluie que nous sommes arrivés dans la ville, c'est également sous la pluie que notre première séance de tir de la semaine s'est déroulée et sous la pluie que depuis deux jours nous passons (subissons) l'entraînement après midi.
Voilà. Ce matin il fait presque beau (un carré de ciel bleu -aurais-je rêvé ?- se dessine à l'horizon). Je resterais volontier de bonne humeur si je ne savais pas que tout ceci n'est que subterfuge pour nous attirer dehors.... pour mieux nous noyer ensuite.
Heureusement qu'il y a le tunnel : immense structure blanche remplie de neige dont je connais le moindre recoin par coeur et où je ne parviens même plus à compter le nombre de tours que nous répétons inlassablement.
L'avantage de cet endroit réside essentiellement dans le fait que l'absence de ciel nous épargne deux heures durant de la rincée quotidienne... 
Bon, c'est vrai également que ça fait du bien de rechausser les skis, que les sensations de glisses sont toujours aussi agréables à retrouver et que le contact de la neige me fait dresser les poils des bras et battre le coeur un peu plus vite car son odeur rappelle celle bien connue de l'hiver et des compétitions....!!!
A bientôt,
Marie

Le 31 septembre :
De retour à la maison après une virée dans le Tyrol, à gambader dans les prairies verdoyantes et toutes propres d'Aubertilliach, à regarder perplexe les tas de fumiers bien rangés en carré parfaits, à observer encore plus intrigués les gens entrain de transformer des piles de bois en oeuvre d'art impeccables, à oublier toutes ces visions d'ordre pour grimper dans les montagnes qui se dressent tout autour du site, à tourner en bourrique sur la piste de ski à roulette pendant des heures et des heures en pensant aux énormes tablettes violettes de milka toutes neuves qui nous attendent dans l'épicerie du village... bref, après deux semaines de stage sans heurt, c'est bien de retrouver son petit chez sois douillet. 

Pour valider tout le travail de l'été, les premières courses de ski à roulette se sont déroulées à Arçon en fin de stage. Tout s'est bien passé pour moi, je continue tranquillement comme si de rien n'était, comme si je n'avais jamais eu mal au dos, comme si j'étais sereine et finalement, on dirait que ça marche bien..!
CoOOol. Je peux me reposer, je peux arrêter de faire semblant d'être blessée puisque ce n'est visiblement plus le cas. Il va quand même falloir que je trouve un autre moyen de pression pour que je continue à me faire dorloter. Je travaille donc à l'élaboration d'un plan visant à créer une nouvelle petite blessure bénigne qui me ferai gagner des courses cet hiver.... (si elle existe bien sûr).

Mission d'octobre pour l'agent Dorin-Habert : 
- deux semaines à la maison, entraînement, reprise des cours, papiers etc....
- Départ à Paris présentation des équipes de france de ski.
- Voyage à Oberhorf depuis Paris. 
- Arrivées à Oberhorf sous la pluie.
- Allumage des feux anti brouillard pour repérer le camp de base.
- Débarquement des affaires dans la boue.
- Entraînement sous la pluie.
- Mercredi pluie
- Jeudi pluie
- semaine pluie
- début de transformation en homme grenouille. 
- retour en france avant l'arrivée des branchies.


Le 17 septembre (déjà !) :

Demain départ pour Obertilliach en Autriche. 
Et ce, avec un dos tout neuf qui crie partout qu’il est content de reprendre l'entraînement comme avant (y’en a qui ne doutent de rien). Il reste encore le vélo qui pose problème ainsi que la position assise en général, ce qui annonce de très longues journées de voyage, à commencer par celle qui m’attend demain.
Cela dit, c’est quand même bien de ne plus devoir se tenir droite tout le temps, qu’est ce qu’on est bien avachit comme un truc mou sans squelette !!!
Non contente d’avoir un dos neuf, ma carabine à également profité d’une petite mise en plis : ponçage, grattage, vernissage... elle ronronne de plaisir !
Bref, moi et toutes mes nouvelles acquisitions sommes très heureux de partir en Autriche !!

Le 26 août :

Stage à Font Romeu : je reprend doucement. Ce n’est pas encore ça et il faut que j’adapte l’entraînement à mes disques. Je peux néanmoins reprendre la préparation et le premier travail en intensité s’est plutôt bien passé. Donc un bilan positif.
Mais c’est trop lent à mon goût et j’ai toujours beaucoup de mal à accepter d’en faire un peu moins, à prendre des positions bonnes pour le dos (balais dans le c..., droite comme un i, etc...) qui sont souvent inconfortables et sollicitantes musculairement.
Mis à part ces petits problèmes tout se passe bien, j’ai même gouté au plaisir de nager en altitude, chose qui se révèle encore plus dure que d’ordinaire.

Le 9 août :
Divers : Depuis le mois de mai dernier, j’ai le plaisir de faire partie du «Team Allianz Sotchi» en compagnie de Florent Amodio, Tessa Worley et Kévin Rolland avec pour marraine Florence Masnada. J’espère être à la hauteur de tous ces champions... affaire à suivre !

En attendant, je prépare ma reconversion dans la natation puisque c’est le seul sport que je peux faire en ce moment... 
Attention les yeux, ça décoiffe. Un vrai crustacé au fond de la piscine...... 
Après les Mondiaux de natation où ma participation a été scandaleusement oubliée, je compte bien faire de l’ombre à ces poissons humains. 
Cela dit, bravo aux nageurs, car je découvre un sport où on ne peut pas respirer lorsqu’on le souhaite. Très déstabilisant pour moi qui après avoir vidé une piscine, essaie de ne pas ouvrir la bouche sous l’eau.
A bientôt !!!

Le 6 Août:
Bonjour à tous,
Je viens de faire des examens et tout va bien (ou plutôt tout n'est pas si grave). Il n'y a pas d'hernie discale, juste des fissures dans les disques des lombaires. En bref, c'est bénin mais le temps de cicatrisation reste long pour une sportive (un petit mois). 
Je suis donc au repos depuis une semaine déjà, je recommencerai à faire du home traineur tout doucement à partir de jeudi et progressivement je reprendrai les diverses activités qui composent notre sport avec en dernier bien entendu la reprise de la course à pied et de la musculation.
Autant vous dire que je me sens inutile et que mes bras ballants me gènent, que mes jambes me démangent et que ma cervelle tourne à plein régime en essayant de persuader mes disques de se remettre un peu plus rapidement.
J'imagine que c'est sans doute un mal pour un bien et j'essaie de mettre à profit cette période de repos forcé.
Je m'essaie à la philosophie du genre "rien n'arrive par hasard" "ton corps avait besoin de repos sans doute" "écoute ton corps il te le rendra" "mange du chocolat si tu n'y arrive pas" (oui, celle ci est de moi).
J'espère que ce petit contre temps n'aura pas d'incidence sur les courses de cet hiver, je garde le regard fixé au loin sur un avenir proche, j'essaie de positiver mais pas trop, finalement, j'ai bien le droit de me plaindre non ??
A bientôt.

Le 30 juillet :
Bonjour tout le monde.
Finalement les courses du Blink festival se feront sans moi. 
Mon dos bloqué samedi dernier se résorbe mais un peu trop doucement et je ne pourrais pas prendre le départ des petits shows, à ma grande déception.
Je préfère donc rentrer plus tôt afin d'éviter de trépigner d'impatience et d'embêter mon entourage en attendant que ça passe. Je suis très mauvaise élève lorsqu'il s'agit d'être sage et de rester calme. 
Allez Marie, au repos, sois sage et accepte de ne rien faire !
A bientôt à tous,

Le 27 juillet :
Bonjour à tous,
Nous voici en Norvège, éternel recommencement, les années passent et l'endroit reste toujours aussi calme, apaisant avec toutefois une variante cette année car moins humide (pour le moment).
Nous découvrons donc la Norvège sous le soleil. C'était déjà très beau sous la pluie et ça l'est encore plus lorsqu'il fait beau. Quoique, les couleurs soient un peu moins vives, en particulier le vert qui passe du pomme granie à l'olive !! (il faut bien que je trouve un défaut !)
Après 5 ans de stage ici, nous avons enfin découvert un petit sentier qui fait le tour d'un lac pour aller courir l'après midi. Magnifique. Juste un peu difficile de regarder le paysage et courir en même temps (je ne suis de toute manière pas très douée pour faire deux choses en même temps, on dirait presque un garçon !!) car le sentier est étroit et dame nature tend des pièges avec ses différents matériaux qui peuvent se transformer en véritables armes lorsqu'il bondissent sournoisement sur nos chevilles.
Sinon la préparation suit son cours, pas toujours dans la facilité mais toujours avec autant d'envie.
Je m'offre même le luxe de siestes de plus d'une heure et demi, à baver comme un saint bernard sur l'oreiller. Chose qui ne m'arrive que rarement. 
Bref tout va bien. 
Je me suis bloquée le dos ce matin et mon côté hypocondriaque à imaginé toutes sortes de maux incurables comme une hernie discale, une sciatique, une cruralgie, une inflammation des os, bref, un truc grave qu'il fallait opérer. Mais rassurez vous, il s'agit juste d'une petite contracture musculaire de rien du tout. ok. Pas de soucis. Je continue donc. Mais si vous pouviez me plaindre un peu, je suis sûre que ça passerait plus vite !
A bientôt à tous, j'espère que tout le monde va bien, 

Le 17 juillet :
Bonjour à tous,
Les heures défilent, les jours se suivent, le temps glisse sur moi déplaçant en silence les aiguilles de ma montre.....
Rien à signaler.
L'entraînement suit son cours, jour après jour, minutes après minutes, et, inlassablement, le temps file et les aiguilles tournent, nous rapprochant à chaque changement de chiffre de la nuit qui arrive, du jour qui s'ensuit, des années qui passent, de Sotchi......
Seul mon corps marque ces heures d'entraînement chaque jour répétées, le soleil rougissant ma peau, l'effort accélérant mon coeur avec pour métronome la sueur qui coule le long de mon cou au goutte à goutte.
Prochaine étape la Norvège

Le 18 juin :
Hello tout le monde (je dis « Hello » car contre toute attente, j’ai eu une bonne note en anglais alors je me sens un peu bilingue –que dis-je, je suis bilingue-).
Nous voici brutalement en été sous 30 degrés bien frappés après un hiver qui, vorace, a légèrement empiété sur son petit frère : le printemps.
Je trouve donc qu’après avoir eu trop froid, j’ai maintenant trop chaud !!
En stage qu’entre filles pour 15 jours (sauf le staff désespérément trop « couillus », pardonnez moi l’expression, pour faire partie de la gente féminine), nous découvrons un nouveau site : Bormio. C’est très biau Bormio, avec des belles montagnes, des pins, des cols, des bonnes pâtes « al dente » et un gros soleil qui brille très très fort et qui est très très chaud !! Ma che bella italia !!
Les pistes de ski à roulette sont chouettes, sinuant entre les pins et les petits habitants des forêts : les biches (premier jour, déjà aperçu deux biches). En revanche, la reprise du tir aérobie n’est pas évidente et je m’énerve déjà sur ma carabine qui de bonne heure, est bien décidée à n’en faire qu’à sa tête. Le pouls haut à cause de la chaleur et du voyage d’hier n’a pas aidé non plus à stabiliser mon canon et à oxygéner mes muscles…. Dur dur !!

Le 06 juin : 
L’été arrive !! Ma maladie s’en va. Hé oui, en fait je m’aperçois seulement maintenant que j’ai une pile à énergie solaire. C’est pour ça que lorsqu’il pleut trop longtemps je dépéris. Mais si un petit rayon vient toucher ma recharge... c’est repartiiiiiiii, cette riri est regonflée à bloc et tel un ressort à double piston hydraulique bouge à un rythme infernal.
Le mois de juin à commencé. J’aime bien cette période. L’entraînement à repris, le corps se plie de nouveau à nos exigences sans trop d’effort ni de courbatures, je regarde avec passion mes muscles pousser, il ne fait pas encore trop chaud, Les séances ne sont pas encore trop violentes, il y a des fleurs partout et les cerises et les fraises fleurissent dans ma bouche, puis très rapidement se perdent dans les limbes de mon estomac. 
Bref tout va bien.

Le 19 mai : 
C’est dingue !! Je me surprend moi même : je suis déjà entrain de râler après seulement deux semaines de reprise..... Ça promet une Marie en forme !!
En effet, rentrée de vacance toute dorée, regonflée à bloc, motivée comme jamais, remplie d’intentions toutes plus ambitieuses les unes que les autres.... la reprise s’avère plus dure que prévue. 
Deux semaines de pluie, de froid, de neige, de courbatures à cause des premières séances de muscu entament ma motivation qui fond à vue d’oeil....!!!
Même mon cerveau, vide après un hiver passé sans utiliser ses capacités pourtant monstrueuses se trouve à présent tout courbaturé par la reprise de mes cours à la fac. 
C’est vous dire !! J’aurai du rester en vacances, je le savais.
J’attend donc que le soleil pointe le bout de son nez pour arrêter de grincher comme une vieille bique. Une chose est sûre : c’est pas gagné !

Le 13 avril : 
J’AI ENFIN FINI MA SAISON, JE VAIS ENFIN POUVOIR RIEN FAIRE, JE VAIS ENFIN POUVOIR ME LAISSER ALLER, JE VAIS ENFIN ARRETER D ECRIRE SUR CE BLOG, JE VAIS ENFIN VOUS LAISSER TRANQUILLE, JE VAIS ENFIN POUVOIR BIENTOT REPRENDRE L’ENTRAÎNEMENT.... JE VAIS ENFIN POUVOIR PROGRAMMER À LA SAISON PROCHAINE, JE VAIS ENFIN POUVOIR STRESSER TRANQUILLEMENT EN PENSANT AUX JO.... JE VAIS ENFIN POUVOIR FUMER DES CLOPES (MAIS NON JE RIGOLE), JE VAIS ENFIN REPRENDRE MES COURS, JE VAIS ENFIN APPRENDRE L’ANGLAIS, JE VAIS ENFIN FIN FIN...... 
FIN

Le 8 avril :
Après une petite visite éclair de Moscou pour la «Champion’s race» que je prend toujours plaisir à courir pour la troisième année consécutive et  pour cette fois ci.... avec les skis d’Olga Zaitseva (qui a été bien sympa de nous les prêter) car les nôtres sont arrivés trop tard dans la journée... merci air France !!
Je crois que vais me reconvertir pour ne faire plus que des shows !!! J’aime bien l’ambiance de fin de saison, de camaraderie et de jeu qui y règnent. Ici pas de pression de résultat, juste du plaisir et une manière ludique (quoique un peu brève) de visiter une ville et ses habitants.

Je suis en ce moment en Autriche pour courir le tournoi des douanes mercredi et jeudi. Il neige.........!!!! Haaaaaa, je pensais trouver des conditions de fin de saison, soleil, neige béton, gros grain, lunettes noires et compagnie.... je me suis peut être un peu plantée !
Dernier effort à fournir, dernière semaine à skier, dernière nouvelles pour cette saison !!!!
A bientôt,
Marie

Le 26 mars :
Bonjour à tous,
J'ai retrouvé le drapeau français et les montagnes du Vercors mais aussi la grisaille du mois de mars...
Les dernières courses de Kanthy Mansyisk en Sibérie se sont bien passées. 
Je dirais même plus, elles se sont très bien passées ! 
Lors de la poursuite, je remonte de la 18ème place de mon horrible sprint à la 4ème... aidée par une très bonne glisse, des jambes heureuses d'appuyer sous les skis (pour une fois) et par une carabine de bonne humeur. 
Le lendemain, sur la mass start je pioche le même trio gagnant (bonsskisbonnesjambesbontir) et je m'offre le luxe de monter sur le podium pour la troisième fois de la saison, fière comme Artaban et contente de finir sur une bonne note ces coupes du monde. 
Au final, je termine à la quatrième place du classement général. (Place qui m'a suivit un peu toute la saison...) Je suis bien satisfaite de ce classement et c'est ma meilleur saison en terme de résultats avec un niveau très régulier sur l'ensemble des coupes du monde. La seule bête noire restera les mondiaux de Nove Mesto où je n'ai pas su rester moi même et gérer mon propre stress ainsi que celui de mon entourage.

Le retour de Kanthy Mansyisk s'est fait sans encombre, avec une arrivé à Bardonex sous la pluie, sans batterie dans les voitures et enfin pour monter à Prémanon, de gros flocons bien mouillés nous ont bloqué en plein milieu de la montée de St Cergue juste exprès pour nous faire regretter d'avoir quitté le froid Sibérien.... Heureusement, des douaniers suisses très sympathiques nous ont sauvés d'une mort certaine en nous remontant au CNSN.
Le lendemain, avec Marine et Alexis, changement de décor..... troquant notre blouson d'athlète contre celui de moniteur nous avons passé une semaine de formation à Prémanon afin de terminer le Brevet d'Etat ski de fond.

Quelle vie trépidante !!!

Samedi, le lit avait revêtu son habit le plus attrayant : celui des oreillers moelleux et d'une grosse couette en plume. (je crois que dimanche il portait le même). (Et j'ai l'impression qu'il ne s'est toujours pas changé).

Bref, à présent retour au bercail, entraînement le reste de la semaine afin de préparer les Championnats de France (ce qui n'est pas chose facile lorsqu'il s'agit de skier sous la pluie), le show de Moscou et le tournoi des douanes en Autriche. Encore 5 courses donc avant la trêve. 
Ho non !!!
Je plaisante, les courses qui restent sont la cerise sur le gâteau, la vie supplémentaire d'un jeu vidéo, le point bonus, etc....
Merci à tous pour vos encouragements tout au long de cette saison (et oui, même si ça peut paraître un poil narcissique, c'est très plaisant de se sentir soutenue !!) A bientôt à tous,
Marie

Le 14 mars :
Bonjour à tous,

Vous ne savez pas comment rater un objectif ? 
Vous avez peur de trop bien faire ?
Vous désirez savoir comment jouer derrière ?
Marie Dorin répond à toutes vos questions et trouveras une solution pour vous permettre de rater votre but. Ne cherchez pas midi à 14 heures, la vérité est beaucoup plus simple !! Retrouvez moi sur marie.com.

Ja déçue, ja froid, ja glagla, ja vouloir rentrer, ja avoir gelé mon cerveau, rectification : ja avoir gelé mon neurone (dommage l'unique), ja du coup encore plus envie de rentrer, ja avoir raté ma course, ja peut être avoir enterré ma carabine dans un trou, dans les bois, abandonné et coupé en morceau et brûlé et défoncé et défenestré, mais la bonne éducation me rattrape (héritage familial) donc ja pas céder à mes pulsion assassines. Bon, qu'est ce que ja pouvoir encore dire pour me plaindre ? 

Ja être bête ja être moche ja être pas contente ja avoir le nez crochu ja avoir les yeux qui louchent.... ja être et avoir des millions de trucs encore.
Haaaaa, ja me sentir mieux après ce petit moment d'auto flagellation !!
A bientôt, vivement dimanche ou plutôt lundi quand l'avion posera ses roues à Genève et quand ma tête se posera sur l'oreiller moelleux (l'épaule de mon mari).


Le 10 mars :
Après le sprint si dur, si mouillé, si tard, si dur, si dur, si dur, sidursidursidur. Hé bien c’est qui qui n’a pas dormi ??? C’est riri !!
La saison est presque finie et je crois qu’à présent je tiens uniquement sur les nerfs. Du coup je passe des nuits agitées remplie de cauchemars, de labyrinthes et autres rêves loufoques qui me laissent fatiguée le matin au réveil.
Mais bon, il ne reste plus que 4 courses. Allez riri allez riri allez riri !!

La course d’hier s’est bien passée. Je termine 4ème (encore !!) et j’ai décidé d’inventer le concept d’un podium à 4 places pour l’an prochain. Mais cette fois ci je suis contente de cette place car je n’aurai de toute façon pas pu faire mieux étant donné que je tire à 10 et je suis presque morte sur les skis. Les autres sont plus fortes c’est tout. 

Après une première partie de la semaine très ensoleillée où nous avons pu découvrir le paysage magnifique qui encadre ce lieu, nous avons à présent de la neige, puis du brouillard crasseux, puis aujourd’hui de la pluie. C’est bien, nous auront eu toutes les conditions !!!
Le public était très sympathique hier soir et nous a bien aidé à grimper les murs verticaux qui nous servent de montée...! 
Ici plus qu’ailleurs, je crois que nous avons tous besoin d’encouragements !!
Aujourd’hui relais, tard encore et demain voyage direction «Kanthy la magnifique» pour les 3 dernières coupes du monde de la saison, aglagla car je crois qu’il fait trèstrès froid la bas.... (du moins 25 apparemment).


le 7 mars :
Bonjour à tous,
Petit aperçu du site des futurs Jeux...... un site magnifique quand il fait beau ; et depuis deux jours, un soleil radieux fait étinceler les montagnes qui nous entourent, parant de diamants leurs manteaux blancs et s'offrant à nos yeux sous leur plus beau jours. 
La piste est aussi belle que difficile. Des bosses des bosses et re des bosses, de quoi rendre jaloux les chameaux !!
Le mot : "montagnes russes" est complètement approprié à cet endroit.

La course d'aujourd'hui était tout simplement un enfer du début à la fin. Je crois qu'environ 100m après le départ, j'ai commencé à avoir mal aux jambes... autant dire que les 5 tours ne sont pas bien passés et que physiquement, j'étais plutôt dans une journée off...!! Côté tir, c'est moyen, pas vilain, pas magnifique, pile au milieu !!! 
Enfin, maintenant j'essaie de forcer mon corps à récupérer. Il n'y a que 3 heures de décalage horaire mais j'ai l'impression d'être somnambule ! Je dors pourtant plus de 10 heures par nuit -dormir est un grand mot mais je reste au moins allongée dans mon lit- et pourtant mon cerveau un peu tourneboulé m'envoie des rêves saugrenus. 
Du coup je ne récupère pas extrêmement bien.  Du coup ja fatiguée. Du coup ja avoir mal aux jambes. Du coup ja être collée dans les montées.
Allez, avant que je ne dérape dans des délires farfelus, à bientôt et bonne nuit....
Marie

Le 4 mars :
bonjour,
Merci à tous pour vos messages !
Oslo s'est effectivement bien passé pour moi et j'espère que cette "chance" va tenir jusqu'à la fin de la saison...
Nous sommes à Sotchi, c'est bizarre. 
Une ville fantôme construite à la place de rien, des bâtiments luxueux poussant comme des champignons au milieu de la gadoue brassée par les machines, la terre creusée partout, des employés fatigués (exploités ?). Tout est grand, tout est vide, tout ça me met mal à l'aise. 
Après une journée de voyage pénible, des heures passées à attendre dans l'aéroport, dans des halls à montrer trente fois son passeport, à se faire photographier successivement la tronche et la carabine, tout est classé on ne sais pas trop pourquoi ni comment ni où ni à quoi ça sert....
Dame patience aide nous !!
A présent nous sommes dans des chalets en bois magnifiques, tout en haut d'un téléphérique à côté du stade. 
Je ne sais pas comment tout cela va évoluer pour l'an prochain, je trouve juste que ce gaspillage d'argent n'est pas vraiment en accord avec l'idée que je me fait de l'esprit des Jeux.
Poudre aux yeux. 
A bientôt,
Marie

Le 1er mars : 
Bonjour à tous,
Aujourd'hui reprise des courses et dernière ligne droite avant le repos du mois d'avril.... 
Oslo est une très belle ville et l'hôtel où nous logeons un château digne d'un roi, et je me sens princesse en regardant ses toits pointus, sa couleur rouge brique et surtout sa vue imprenable sur la baie d'Oslo. 
Le temps nous fait honneur, un beau soleil brille depuis le début de la semaine, nous communiquant ainsi sa douceur et une paisible bonne humeur qui me rends toute amoureuse.
Les couleurs de la fin d'après midi sont celles que je préfère et avec les couchers de soleils rouge et mauves auxquels nous assistons tous les soirs, mon côté romantique soupire d'aise et se prélasse sur un air de Nina Simone....
Bref, je me sens calme. Pour l'instant du moins...

La course d'aujourd'hui s'est bien passée, même si, même si.... toujours ses "si" comme une éternelle ritournelle, comme si on pouvait changer quelque chose !! Je termine donc 4ème, la place qui a la particularité d'être belle et moche à la fois ! Mais je suis contente et je profite de ce retour sur le devant de la scène après mes mondiaux un peu décevants. Côté tir, c'est devenue pour moi une source d'angoisse que d'arriver sur le tir debout mais je travaille, je travaille et je retravaille. Ça tombe bien, j'aime bien travailler !!
Demain une poursuite, chouette !!

Bises à tous et à bientôt,
Marie

Le 16 février :
Bonjour à tous,
Je tiens juste à vous remercier pour tous vos mail et vos sms qui m'ont remonté le moral, fait plaisir, rire et oublier que le ciel est gris ici !!!
Ne vous inquiétez pas, j'ai toujours réagis de manière un peu excessive lorsqu'il s'agissait de relais, mais c'est parce que cela me tiens à coeur, beaucoup plus qu'une course individuelle. Un relais c'est toujours un moment de partage, hier c'était un mauvais moment... mais il y en a aussi eu des meilleurs et ils sont tellement bons à vivre. 
Bref, c'est vrai qu'hier j'étais très déçue car malgré le fait que ce format de course soit l'addition de quatre performances individuelles, malgré les mauvais départs de mes compatriotes, malgré tout ça nous étions lors du dernier tir debout, (je parle de l'équipe de France) toujours en mesure de jouer une belle place. 
Et à ce moment, je suis seule sur le tapis à sortir mes balles et à laisser passer cette occasion de partager un bon moment avec toute une équipe. C'est cela même qui m'a rendu triste.

Voilà tout. Sur ces mondiaux j'ai l'impression qu'une corde a cassé, que je m'étais fixé des objectifs trop élevés et qu'il est d'autant plus dur de se relever et de tourner la page à chaque course, même si c'est ce que j'ai essayé de faire tous les jours avec plus ou moins de réussite !! J'ai eu l'impression de devoir endosser un rôle que je suis pas prête d'assumer, de devoir jouer à la place d'une personne que je ne suis pas (comme quoi je ferai une mauvaise actrice !!). Bref, de devoir porter le sac à dos de leader alors que cette place ne sera jamais mienne car je ne suis pas faite pour ça. Je suis et resterai une outsider et les performances viendront (ou pas) dans la simplicité, le jeu et le plaisir de courir. 

Mais j'apprends....!! Cela fait partie du jeu. Comme dit Polo : "si on est pas prêt a accepter l'échec, il ne faut pas prendre le départ" ou encore "Il n'y a que les personnes qui ne tirent pas de balles qui n'en ratent pas". Alors oui, c'est comme ça pour cette année. 

Il faut à présent que je retrouve du plaisir dans des choses simples, dans l'effort, dans le jeu, dans la vitesse, dans un bon résultat, dans une vie que j'ai choisi et que je trouve très belle, dans des relations qui sont souvent fortes, dans les mots d'encouragements de vous tous, dans ma famille, dans mes amis, dans toutes les valeurs qui comptent à mes yeux et que j'essaie de respecter.
Allez, il reste encore une course !!!
Grosse bises,
marie

Le 12 février :
Bonjour à tous,
Pour aujourd’hui et l’individuel de ces mondiaux, je vais faire simple. C’était une course bien difficile dans des conditions peu glissantes et où les difficultés de la piste ont rempli de plomb nos jambes fatiguées…. Côté physique donc c’était un peu moins une partie de plaisir que sur les courses précédentes. En tir en revanche, c’est un peu mieux. Même si un 18 sur 20 n’est bien entendu pas suffisant, on va dire qu’avec les premières courses que j’ai raté je positive un peu plus.
Une 9ème place somme toute, une grosse fatigue ce soir et le moral qui stagne un peu. 
Il reste encore deux courses, les mondiaux passent vite !

le 9 février :

Pourquoi changer une équipe qui perds ??!!! Chaque jour est un nouveau jour avec toujours plus d'anneaux de péna !!
Dans la famille neuneu, j'ai pioché la fille....!! 

Bref, encore une course à mettre du côté de côté, encore un tir trop incertain, piégé par une mauvaise gestion de la force du vent....
Mais bon, c'est ainsi ! La forme est toujours là (c'est bête, pour une fois que je la conserve trois courses durant !!!) et le public est adorable, gesticulant et hurlant à qui mieux mieux pour nous pousser à nous dépasser sur la piste. 
Bref, c'est de beaux mondiaux et je me trouve tout de même bien chanceuse de participer à un tel évènement, dommage que je ne profite pas de l'aubaine pour allier l'utile à l'agréable !!
Après 2 petits jours de récupération, de restructuration mentale et de remotivation (si si j'insiste) nous serons de nouveau dossard sur le dos mercredi....
A bientôt,
marie 

Le 9 février : 
Bonjour à tous,
Je crois qu’il n’y a pas grand chose à dire après ce sprint des mondiaux. Je suis évidemment déçue et j’aurai souhaiter rendre une copie parfaite, seulement voilà, deux fautes sur le tir debout entachent ma feuille et la note qui en découle est forcément mauvaise.
Je crois que j’essaie trop de provoquer le résultat que j’espère atteindre, sauf que pour l’instant je ne fais pas partie des personnes qui assument un possible podium. Penser à la manière, toujours à la façon de réaliser une belle action, un beau tir, un ski relâché etc… Si c’est facile à dire, l’effectuer est parfois plus compliquer et mon cerveau se comporte comme un adolescent en quête d’indépendance… (ma carabine aussi d’ailleurs). Les mondiaux ne sont pas finis et la seule chose qui est rassurante c’est que je me suis fais plaisir sur les skis. 
A bientôt

Le 7 février :

Salut à tous,
Tout d’abord, merci pour vos nombreux mails auxquels je ne vais pas pouvoir répondre… Je suis désolée. Les mondiaux ont commencés. Et plutôt bien commencés. Mais savez vous réellement ce qui s’est passé ?
Comme j’ai un peu de temps, je vais vous raconter comment tout est arrivé. Car moi je sais. Et pour cause ! J’y étais !! 
J’étais dans cet avion, direction Nové Mesto à environ 600 km/h piquant droit sur le stade, le cœur battant à tout rompre recyclant à toute vitesse mon sang vicié d’adrénaline. Pourquoi ?? Vous me demandez pourquoi ??! La réponse est dans ma phrase voyons !! Et faire de la chute libre en avion, sans parachute, croyez moi, c’est assez stimulant !! Mais commençons par le commencement :
-	«  Les filles, attachez vos ceintures, ça va secouer ». 
La voix de Martin me sort de la douce torpeur dans laquelle mon esprit s’enlisait depuis quelques minutes. La mission s’était plutôt bien déroulée jusqu’alors et nous avions réussi à obtenir les informations nécessaires au bon déroulement des 10 prochains jours. Les chefs seront contents. Je commençais à envisager avec plaisir l’eau du bain qui m’attendait, chaude, délassante…… Mais l’alerte donnée par Martin me fait sursauter. 
-	« Qu’est ce qui se passe ?? »  Marie Laure, visiblement dans le même état que moi devance ma question. 
-	« Regarde derrière, je crois qu’on est pas les seuls….. !! » 
Alexis, l’œil noir nous indique une petite vingtaine de formes sombres et profilées qui nous entourent en autant de promesses funèbres. 
-	« La vache ! Comment ils ont fait !!! On était sensé quitter la base sans attirer l’attention des forces ennemies !! » 
-	« Trop tard pour se poser la question Marie, on va devoir se la jouer serré…. »
Je reconnais bien là mes deux compagnons… les yeux brillants, la mâchoire serrée, les muscles bandés, ils ressemblent à des loups en chasse… on dirait presque qu’ils sont contents d’avoir un challenge à relever. Ils sont tarés ces mecs !! 
Je jette un œil à Marie Laure. Elle aussi est déjà dans l’action, concentrée, pâle, son regard bleu empli d’une détermination farouche. Merde. Il n’y a que moi qui stresse ou quoi !!!! Allez, reprend toi Marie, ce n’est pas la première fois quand même… Du calme, respire, respire ! 
-	« Allo tour de contrôle, ici commandant Martin. On est suivit, je répète, on est suivit. »
-	« Martin, ici tour de contrôle. Prenez les dispositions nécessaires. Nous vous guiderons. Vous avez carte blanche, je répète, vous avez carte blanche. » La voix de Steph résonne dans le petit habitacle.
-	« Tour de contrôle, bien reçu. »
-	« Martin, rajoute Steph, vous devez absolument atterrir dans les 3 premiers, je répète, atterrir dans les trois premiers. La piste sera complètement bousillée pour le 4ème avion et vous ne pourrez plus vous poser sans casse. Je répète les 3 premiers »
-	« Ok Steph, bien compris » 
C’est parti. 
-	« Alex, prend les commandes. Marie, charge les missiles. Marie Laure, tiens toi prête à faire feu dés que tu vois un avion dans ton viseur. » Martin donne des ordres, parfait dans son rôle de chef de file. 
Et la danse commence.  Notre petit avion valse, glisse sans bruit dans les airs et décrit des arabesques sous les doigts habiles d’Alexis. Les techniciens ont fait du bon travail la machine répond bien et fend les airs à la vitesse du vent. 
Après un virage plutôt bien négocié, Marie Laure décide de lancer une première slave aussitôt imité par d’autres appareils ennemis. 
-	« Bien joué Marie Laure !! » Lance Martin, « tes cinq balles ont fait mouche! Au prochain tour tu remets ça et on va leur faire mordre la poussière !! » 
On est au coude à coude avec les Russes et les Norvégiens, ça s’annonce serré. Marie Laure est concentrée, entièrement absorbée par son objectif. Je recharge. L’avion effectue une série de courbes afin de pouvoir retrouver un angle de tir favorable. On est passé de la valse au Rock and Roll….
-	« Marie Laure, prête ? FEU !! » 
La mitraillette crache son feu mais elle n’est pas la seule. L’avion Norvégien a opté pour l’attaque furtive… je reconnais là la griffe de Tora Berger, prompte à dégainer, toujours aussi agressive, toujours aussi précise, toujours aussi rapide….  Merde merde merde…
-	« On est touché !! » 
Les mots d’Alexis sont précédés d’une violente secousse. Je m’agrippe au siège de toute mes force. La danse s’accélère. On est passé du Tutti Frutti de Little Richard au Demon’s Eye de Deep Purple. Du lourd quoi.
-	« Enfin un peu d’action !! » Alex, un sourire cruel au lèvre s’amuse, il choisi ses trajectoires avec soin, les jointures des mains blanchies vissées sur la manette de direction. 
Les gars et leur passion pour les jeux vidéo !! Je lève les yeux au ciel puis me reconcentre sur les mouvements saccadés de notre appareil en essayant d’anticiper le prochain virage, la prochaine secousse. 
-	« Alex, essaye de reprendre de l’altitude, si tu peux aller te planquer dans ce nuage un peu plus haut, ça nous laissera le temps de recharger les munitions » 
Martin, toujours aussi pragmatique commande son équipe d’une voix neutre.  Mais soudain, l’avion Norvégien surgit sur notre flan droit et fait feu sur nous sans plus d’explications.
-	« Redresse Choup, redresse !! 
Martin perd son calme, pour qu’il appelle Alexis par son surnom, c’est qu’il y a urgence… BOUM ! Nouvelle embardée, l’avion perd de l’altitude, tête en bas. Marie Laure, surprise par la violence du choc se heurte la tête contre la paroi de notre petit appareil malmené par les Vikings. On dirait qu’ils en ont après nous ceux là… !! 
-	« Marie Laure est blessée !! » Je hurle, paniquée en essayant de réanimer ma camarade qui, inconsciente à reçu un gros coup sur la tête. 
-	« Putain Choup, redresse !! »
-	« C’est bon, déstresses, on a perdu le moteur droit, je passe en mode furtif » 
Destresse ?? Il en a de bonne lui !! Cela dit, il rétablit un semblant de trajectoire rectiligne. On est 6èmes. Devant nous, les Norvégien s’envolent vers la piste d’atterrissage suivis par les Russes, les Polonais, les Slovaques les Italiens et les Allemands. 
-	« Marie, à toi de jouer ». 
Haaaa enfin !! Je retrouve mon calme et, jubilant intérieurement, je passe à l’action et sort la grosse mitrailleuse à double piston hydraulique bilatéral interne. Ouais. Deep Purple c’est du passé, on est passé à Rage against the machine. 
De toute façon moi, les fusils précis de sniper c’est pas ma tasse de thé, je laisse ça à Marie Laure. Par contre les gros trucs de bourrins j’ADORE !! Je décale doucement Marie Laure toujours inconsciente (ne vous inquiétez pas, elle respire), l’attache à son siège et commence à arroser au pif nos ennemis d’un jus de poudre à canon resplendissant. 
- «  Putain Marie, applique toi bordel !! » 
Martin s’énerve de seconde en seconde. La tension monte. Grossier personnage il pourrait dire « s’il vous plait » !!  J’ai quand même réussi à toucher un ou deux appareils ennemis qui tombent comme des mouches en chute libre vers le sol. Puis d’un coup, tout s’arrête.
- « Plus de munitions !!! » Oups. Mon joujou est enrayé. 
- « Prend ma place », me dit Martin, « Je vais essayer de réparer tout ça ».
Je change de place à regret et me retrouve à l’avant, à côté de Choup qui, imperturbable reprend du terrain sur nos adversaires. 
-	«  Mais je sais pas piloter moi !! » Je panique un peu. 
-	« T’inquiètes, c’est moi qui pilote, toi tu as juste à appuyer sur les boutons. Tiens, presse donc le gros sur ta droite, on va remettre les gaz et les mystifier sur place ! » Choup se veut rassurant. 
Le gros bouton sur ma droite ?? C’est où déjà la droite ? Là où tu as ton pousse à gauche nargue une voix dans ma tête. Un peu septique (j’ai toujours eu des soucis avec ma droite), j’enfonce un gros bouton rouge et entend un clic derrière moi.
-	« NOOOONNNN Marie, l’autre droite !!! Tu viens d’éjecter Marie Laure !!! » 
Choup hurle, Martin aussi. Pour ne pas être en reste, je me mets à hurler à mon tour. « HAAAAAAAAAA ! » Ça sert à rien mais ça défoule. Mais je me ressaisis. Je n’ai plus beaucoup de choix et décide de laisser les garçons gérer la crise.
-	« Ok, c’est bon les gars, je vous laisse, bonne chance pour la suite » 
Je sais ce qu’il me reste à faire. J’enfile un parachute, et saute à mon tour dans le trou de la coque par lequel Marie Laure a disparu. Adios amigos !!! Plongeant dans la nuit, je repère ma collègue loin sous moi. Je stabilise ma chute désordonnée et fonce comme une torpille, bras et jambes bien droit contre mon corps pour rattraper ma bêtise (et Marie Laure par la même occasion). Autour de moi, je me rend compte que je ne suis pas la seule à avoir quitté les avions… il pleut des filles de toute nationalité, certaines, parachutes déjà ouverts tombent doucement, d’autres en plongée les dépassent en attendant le moment propice pour ouvrir leur voile. D’autres encore ont confondu le parachute avec un parapluie…. Et puis il y en a qui n’ont rien du tout et se contentent de tomber…. Comme Marie Laure en ce moment !!!
Le sol arrive à grande vitesse et je distingue même ce foutu stade sur lequel on était sensé atterrir. Waouh, y a du monde !! 
Ça y est, j’ai presque rattrapé Marie Laure. Dans un même geste, je tend la main, agrippe ma copine par les bretelles et ouvre mon parachute. Ouf !!! Il était moins une !! La grande voile retient nos deux corps et c’est en douceur que nous touchons le sol, sous les holàs du public. Steph et Thierry accourent vers nous.
-	« Tout va bien les filles ?? » 
-	« Oui, ça va. » Marie Laure, se redresse, son saut au grand air lui a visiblement fait du bien. 
-	« Les gars en sont où ??? » 
-	« On était 5ème lorsque j’ai quitté l’appareil mais je crois que Choup  a rattrapé la tête regarde.
En effet, Nous sommes en troisième position, juste derrière les Norvégiens (toujours eux !) et les Russes. Haaa, ils sont forts nos p’tits gars !! Je savais bien qu’il fallait pimenter un peu notre course poursuite… Les mecs, si on ne les laisse pas croire que tout dépend d’eux, ils s’endorment et passent à la trappe !! C’est pour ça qu’on existe nous les filles !!! Pour leur faire croire qu’ils sont indispensables !!
Mais maintenant notre travail est fini et on assiste, impuissantes, au combat qui se livre dans le ciel. Notre avion virevolte, évitant les tirs ennemis avec aisance, éliminant certains de nos poursuivants avec grâce sous une pluie de missiles. Un vrai feu d’artifice. Que c’est beau !! 
Je stresse pour eux. 
Stupeur et consternation !! Notre moteur gauche vient de prendre feu à son tour, exterminé par une slave Tchèque trop précise. J’aperçois une personne qui s’éjecte de l’appareil. ; C’est Alexis qui quitte l’habitacle pour faire perdre du poids à notre avion. En fait en guise d’avion il n’a plus d’ailes et plus de moteur, c’est plutôt un planeur maintenant !!
Martin est donc seul contre tous. Notre avenir dépend de lui désormais. Rapide, il fonce vers l’avion Norvégien. Précis, il détruit avec application l’appareil des Tchèques, puis celui des Rouges. Mais celui-ci est déjà vide, Svensen s’est éjecté de son avion et fonce à toutes berzingues  vers l’arrivé. Notre dernier relayeur saute à son tour, plonge, tournoie… et atterrit en deuxième position, juste derrière son ennemi juré.
Ouf !! Tout le monde est sauf !! Avec Marie laure et Alexis, on court féliciter Martin qui franchi la ligne avec son calme légendaire. 
-	« Bravo les jeunes !! » 
Toute l’équipe est là, des sourires contagieux sur les visages, partout des gens nous félicite, nous complimentent. C’est le moment de gloire, j’en profite pour décompresser. Je repense à mon bain…. Quand Steph, Polo, Thierry et Sig, nos entraineurs, questionnent d’une même voix :
-	« Vous avez les informations ?? vous avez les listes de départ pour les courses individuelles ?? 
Ho ho…. Problème… Je regarde Alexis, puis Martin… ils ont l’air tout aussi désemparés que moi !! 
-	« Heu, Je crois qu’elles sont restées dans l’avion…. » Dis-je d’une petite voix.
Tout le monde est consterné. Tout ça pour rien ???!! 
-	« Surprise !!! » Marie Laure, sourire aux lèvres déclare pétillante : « Heureusement que je suis là non ???!! » Puis elle sort de sous sa veste lesdits papiers pour lesquels nous nous sommes battus une heure plus tôt.
Bon, tout est bien qui finit bien alors !! Le soulagement est général. Ces deux semaines s’annoncent bien finalement ! Puis, pendant que les techniciens réparent l’avion qui s’est craché un peu plus loin. (Les pauvres, ils ont du pain sur la planche !!) Thierry nous annonce :
-	« C’est bien les filles, au lit maintenant ! » Puis, Polo rajoute – « Ben oui, reposez vous, on remet ça samedi ». Je regarde Marie Laure, interloquée…. Quoi ??! Déjà Samedi ??!! Dans déjà deux jours !!! Je suis fatiguée d’avance.
Mission à suivre.

Le 13 janvier.
Bonjour à tous,
Aujourd'hui, la mass start de Ruhpolding : enfin une vraie course où tout n'est jamais joué jusqu'au dernier tir, bien que ce soit souvent les mêmes qui gagnent, nous avons souvent la brève illusion de tenter notre chance !! Des fois ça passe, d'autres fois ça casse !!

Moi aujourd'hui je n'ai pas trop eu d'illusion de ce genre mais je vais vous raconter pourquoi car tout s'explique assez rationnellement : ce matin, je suis sortie respirer un peu d'air frais et me dégourdir les jambes avant la course comme d'habitude.
Sauf que, au détour d'un chemin, sous le manteau neigeux, j'ai aperçu cinq pierres étranges.
Pas de doute, c'étaient des pierres à fées.
Aussitôt, j'ai été en proie à un affreux dilemme : les soulever en espérant tomber sur des bonnes fées, les soulever et repartir avec un mauvais sort sur la tête ou encore partir sans rien soulever du tout, rongée de remords à l'idée d'être passée à côté d'une occasion de m'octroyer facilement un don gratuit.
Curieuse de nature j'ai longuement observé les pierres une par une et en utilisant la fameuse règle du "plouf plouf ça sera toi que je prendra" (oui, il faut que ça rime à tout prix c'est la règle) j'en retourne une illico.
Pas de chance.

Pouf,
Une fée carabosse miniature jaillit de la pierre en ricanant -"gningningnin, je te jette un sort : tu perdras un bâton dans la bataille"
Haaa !! du coup pour ne pas la laisser parler plus longtemps, je repose précipitamment la pierre dans son trou d'origine. Bon, un bâton, ce n'est pas très grave, je prends le risque d'en retourner une autre et opte pour un beau galet gris et vert bien rond à l'aspect particulièrement inoffensif.
Pouf,
La soeur de la fée carabosse en sort avec un rire tout aussi grinçant que la première et sans plus d'imagination répète à quelque différence près la terrible sentence da sa frangine -"gningningnin, je te jette un sort : tu perdras un panier de bâton dans la bataille"
Rehaaaaa je repose la pierre sans précaution cette fois et tant pis si je lui ai cassé le nez à cette vieille morue.
Qu'à cela ne tienne, il reste trois pierres, je vais bien en piocher une avec une bonne fée dessous !!
Cette fois-ci je choisis la plus vilaine, une grosse moussue et pleine de terre noirâtre.
Pouf,
La grand mère de carabosse apparaît cahin-caha et me crache au visage -"gningningnin, tu ne glisseras pas, tu ne glisseras pas, tu ne glisseras pas, tu ne glisseras pas, tu n..."
Rerehahaaa, je jette cette fois-ci la vieille pierre et sa propriétaire dans le ruisseau jouxtant la route comme si elle m'avait brulé les doigts.

Du coup, j'ai plus trop eu confiance en ces pierres bizarres, j'ai plus trop eu confiance en ma chance du jour. Je suis rentrée en me disant que les fées, ça n'existait pas en vrai et que je ne risquais sans doute pas grand chose.
L'heure de la bataille est arrivée, dans le premier tour une canne m'a été volée, dans le deuxième j'ai perdu mon panier, et au fil des tours mes skis j'ai du pousser. Ce n'était sans doute pas ma journée !!!

Allez, je plaisante, ne tirez pas cette tronche de huit pieds de long !! Ce n'est pas grave, ce n'est que du biathlon ! Et puis, vous savez bien de toute manière que j'aime me plaindre, hé oui, je fais partie du genre humain que voulez-vous !! Et en plus française.... c'est vous dire qu'au niveau râlage, je bats tous les records !!!
Demain, départ à Antolz, pays du soleil et des montagnes accrochant des nuages à leur cou pour parader en reines à la semaine de fête qui se prépare : la coupe du monde de biathlon !!
bises à tous, à bientôt

Le 12 janvier.
Bonjour à tous,

Aujourd'hui j'ai le temps de vous raconter une petite histoire, alors installez-vous confortablement au coin du feu, sous une épaisse couverture en laine et un bol de chocolat chaud réchauffant vos main. Fermez les yeux et écoutez donc.... Il était une fois...... 

Il était une fois, dans un nid de mousse émeraude sous les frondes bleues et vertes des vieux arbres d'une lointaine forêt, une petite fille ouvrit ses grands yeux étonnés.
Patiente, elle attendit le retour imminent de sa mère sans faire de bruit, bercée par le doux bruissement de la végétation alentour.
Elle attendit.
Un ange passe.
Deux anges passent.
Une armada d'anges passe.
Mais personne ne venait s'occuper de la petite fille et de ses grands yeux étonnés. Alors, pour attirer l'attention et manifester son mécontentement, elle se mit à pousser de grands cris stridents et de longs gémissements intolérables. Hurlant à qui mieux mieux comme un cochon qu'on égorge, elle finit par attirer effectivement l'attention de certains habitants de ces bois : les fées. 

Les fées sont des êtres bons ou mauvais, ça dépend de quel côté de la route on se trouve ou de quelles pierres du chemin on retourne (il faut donc faire très attention et bien choisir les pierres).
Elles aiment la musique douce des clochettes qui tintinnabulent dans le vent, le plicploc mélodieux des gouttes de pluie sur les feuilles, le léger sifflement du zéphyr dans les branches, et de temps en temps, quand elles oublient qu'elle sont des fées, elles dansent jusqu'à perdre haleine sur du RNB, du hard rock et de la techno mais c'est rare.
Aussi, lorsque les oreilles sensibles des fées s'emplirent du hurlement strident de la petite fille, elles s'empressèrent de trouver l'origine de ce bruit si désagréable.
Arrivées au chevet de l'enfant et attendries par son visage rougi, congestionné d'avoir tant crié et tant pleuré, elles firent cercle autour de la petite fille et se mirent à parler toutes en même temps.
- "Mais d'où vient-elle ?" - "Mais que fait-elle ici ?" - "Mais où est sa maman ?" - "Mais pourquoi pleure-t-elle ainsi ?" - "La pauvre enfant, elle doit avoir froid !" etc etc etc etc etc etc....
Je vous passe les milliers de questions sans réponses que peuvent se poser des fées en ébullition. Mais après ce long échange à sens unique, elle décidèrent toutes d'une même voix :
- "La place de cette enfant n'est pas dans cette forêt !! Renvoyons-la dans son vrai monde !!".
Et, avant de la renvoyer dans le monde des hommes, elles lui donnèrent toutes un cadeau. Car les fées sont très protocolaires et il est bien connu que toute fée se penchant sur le berceau d'un nouveau né se doit de lui donner un présent.
La petite fille se vit donc offrir toutes sortes de dons, certains utiles, d'autre moins.
- "Je te fais don d'une carabine" lance une fée. -"Et moi d'une paire de skis" fit une autre. -"Moi je t'offre des yeux qui verront même dans le brouillard" ; -"Et moi la capacité de ne pas fondre lorsqu'il pleut" ; -"Quand à moi, je te donne la faculté d'aimer la compétition" ; -"je t'offre une culotte porte bonheur" ; -"Moi je te fais don d'une motivation sans limite".......
Mais d'un coup, les fées se retournèrent en silence, et s'éloignèrent craintivement du berceau de mousse laissant la place à la nouvelle venue, grimaçant de plaisir sous ses verrues purulentes.
-"Gnin gnin gnin", grinça la méchante fée carabosse, -"vous ne m'aviez pas prévenue chères collègues de la présence de cette enfant dans notre belle forêt...." -"Voyez-vous mes amies, je dormais paisiblement lorsque j'ai été tirée de mon sommeil par des cris stridents et désagréables à entendre pour mes oreilles si délicates. Je me suis donc levée de fort méchante humeur" (beaucoup de fées pensèrent en silence "comme d'habitude affreuse mégère").
-"Moi aussi je vais faire un don à cette charmante enfant " reprit-elle avec un sourire grimaçant -"Je te fais don de souffrir dans les montées et de gémir dans les descentes, je te fais don de baver comme un crapaud lorsque tu skieras et de rougir comme un lampion lorsqu'il fera froid, et enfin, je te donne l'impossibilité de monter sur le podium, de toujours espérer réussir à gravir les marches qui mènent à la victoire sans jamais y parvenir" et, avec un geste théatral, elle fit volteface en éclatant d'un rire machiavélique -"ha hahhahahhahahhahahah hahaha ha"
Et pouf, elle disparut.
Et repouf, l'enfant fut projeté hors de la forêt enchantée et se retrouva à Laval gazouillant sous l'oeil attendri de son papa et de sa maman. Les années passèrent et elle eut effectivement une carabine et des skis, animée d'une motivation sans limite, elle commença la compétition et enfila sa culotte porte bonheur. Rien ne semblait pouvoir arrêter sa progression vers les sommets, pas même la pluie qui ne la fit pas fondre. Mais, car il y a toujours un mais, elle arriva en coupe du monde et connut la souffrance atroce des montées et serrant les dents durant celles-ci, elle utilisa les descentes pour exprimer sa douleur en gémissant. Le visage rougissant sous une épaisse couche de bave, elle tira dans le mille, n'économisa pas ses efforts sur les skis mais passa la ligne d'arrivée en 4ème position. En 5ème position, en 6ème position, en 9ème position, et de nouveau en 4ème position. En 5ème position, en 6ème position, en 10ème position et de nouveau en 4ème position. Et ainsi passèrent les années et se ressemblèrent les compétitions.

The end

Voilà ma petite histoire. Toute ressemblance avec des personnages connus est un pur fruit du hasard le plus hasardeux. L'histoire n'est bien sûre pas finie (je n'ai pas encore relaté l'arrivée du prince charmant, ni la mort de l'affreuse fée carabosse) et je vous laisse imaginer la suite, si toutefois vous êtes parvenus jusqu'à la fin de ce très long mail un peu ennuyeux (mais bon, j'avais le temps alors..).
Merci pour tous vos messages !! A très bientôt pour de nouvelles aventures féériques et enchantées !!

Le 6 janvier.
Bonjour à tous,
Le retour à la dure réalité du tour de pénalité a été terrible. C'est que j'y suis beaucoup allée : 5 fois en tout, la honte.
Mais maintenant c'est fini Oberhof !! J'aime toujours ce moment où, les jambes fatiguées, les habits détrempés et pleins de boue sale on part d'Oberhof sous un brouillard maussade qui ne nous a pas quitté... Adieu ville sainte du biathlon !! Adieu brouillard humide, et surtout, à l'année prochaine !!
A bientôt à tous, merci pour vos encouragements

Le 5 janvier.
Bonjour à tous,
L'an passé sur cette même course, j'essuie 6 tours au total et une vilaine 70 ème place.
Cette année, le vent a un peu tourné et hop, comme un magicien et son lapin blanc, je sors un 10 sur 10 de sous mon chapeau sous les holas de la foule qui ne s'adressaient peut être pas à moi mais je les ai pris comme tel.
Satisfaite de ma farce, je caracole, je parade, et le public est bluffé mais pas Andréa Henckel qui me montre qu'elle sera toujours meilleur que moi et me colle 4 longues secondes qui m'éjectent du podium comme une vieille peau de banane !!
Haaaa, je vais malheureusement devoir fournir un effort demain pour essayer de réussir un nouveau tour de magie... pauvre de moi !!
Alors à demain ou Abracadabra ?

Le 3 janvier.
Amis du soir, bonsoir !
C'est au milieu du brouillard, aux prémisses d'une nuit bien noire que les françaises au parloir ont négocié cette première course presque sans déboires.
Et la course commence, oh désespoir, Marie-Laure se laisse choir, poussée par l'ennemi qui défend son faire-valoir ! Heureusement notre compagne a de l'énergie dans son réservoir, et c'est au tir qu'elle nous montre l'étendue de son savoir.
La course continue, il n'arrête pas de pleuvoir et les françaises remontent au comptoir poussées par Anaïs sortie de son nichoir, elle écrase tout sur son passage, gare à vous, Nanass veut nous émouvoir !!
Sur cette lancée pleine d'espoir, notre cadette Sophie descend de son perchoir et se fait un devoir d'envoyer l'ennemi à l'abattoir.
Bien vu, bien vu, mais c'est à mon tour de quitter le trottoir, pas le temps de m'admirer dans un miroir tout juste celui d'oter mon peignoir, j'ai bien trop peur de décevoir mes amies de ce soir. La piste est dure, et j'ai du mal à concevoir l'arrivée qui semble reculer dans ce foutoir car vouloir n'est pas pouvoir ! Mais enfin, le podium commence à s'entrevoir et moi j'ai juste envie de m'assoir au fond du couloir.
Ha quelle course !! sortez les mouchoirs ! des larmes de joie remplissent l'arrosoir !
Ce soir, c'est la fête au manoir !! Mais non, il est trop tard et je dois à présent regagner mon dortoir.... et mettre mes vêtements au séchoir....
A bientôt à tous

Le 1er janvier 2013.
Bonjour à tous,

Alors...... bonané !!!
Nous voici à Oberhof, sous le vert sombre des sapins et le gris venté des nuages, la nouvelle année s'annonce belle comme un ciel d'orage !!
Après un petit détour par Schalke et ses 50 000 spectateurs, son stade immense et un show très sympathique malgré la blessure de Martin sur le dernier tour ; nous revoilà dans l'arène de la Mecque du biathlon : la bioutifoul Oberhof !!
Et comme j'ai une panne sèche d'inspiration en ce dernier jour de l'année 2012, je vais faire comme tout le monde et vous souhaiter tout simplement une belle et heureuse année 2013 !!
A très bientôt à tous

Le 18 décembre.
Bonjour à tous, dernier mail de cette année 2012...!! 

La fin du monde approche et je me dépêche d'envoyer un dernier mail, dernière trace, derniers bilans...!!
Ce mois de décembre me laisse bien fatiguée physiquement et mentalement mais également satisfaite des deux derniers weekends.

Je crois que pour la peine, je vais tomber malade tiens ! Un petit laisser aller général qui me permettra d'embêter une énième fois le médecin des équipes de France avec un rhume-qui-dure-deux-mois. AAAhhhh ça fait du bien !

Après un mois et demi d'absence, c'est toujours un plaisir de retrouver un vrai bon matelas, une énorme couette écrasante, des légumes frais dans mon assiette, un mari tout neuf dans mon lit, l'absence de réveils.... (quoique, courant le soir je ne préfère pas dire à quelle heure je me lève d'habitude... mais sachez juste que là c'est pire !)
Enfin, le bien être de simplement se retrouver chez soi.

Je tire de ces 3 premières coupes du monde plusieurs choses : la première c'est que sur la première série d'Ostersund, j'ai eu des sensations physiques incroyables. La preuve : je ne m'écrasais même pas sur la ligne d'arrivée ; signe de forme. Et ce qui change un peu par rapport à l'an passé c'est que ces sensations sont restées très bonnes durant quatre courses d'affilée, chose qui ne m'était que rarement arrivée.
En revanche, je n'ai absolument pas su mettre à profit cette forme physique et j'ai préféré aller tourner en bourrique sur l'anneau de pénalité comme une grosse neuneu.

Les deux semaines suivantes : Hochfilzen en Autriche et Polkjluka en Slovénie sont totalement différentes puisque les deux composantes de notre sport s'inversent. En gros, au lieu de frimer à faire des phrases compliquées, j'ai très bien tiré et très mal skié !
J'ai eu du mal à finir toutes mes courses sur les skis, avec des jambes un peu lourdes et molles qui m'ont donné envie d'en râper un steak ou deux afin d'être plus légère sur mes appuis, des bras du même style et des poumons rétrécis. Mais par contre un tir qui me réconcilie avec ma carabine. Deux sprints à 10 sur 10, ce qui me permet d'être placée sur les poursuites, chose qui m'a manqué toute l'année dernière. Et hormis le relais qui reste une course ratée (et je m'en veux) je suis contente de toutes ces courses. A choisir, je préfère mal skier et bien tirer plutôt que de bien skier et mal tirer, non pas que j'apprécie la douleur à l'effort mais juste parce que ça paye plus sur la feuille de résultat.

Bref, ce dernier weekend me donne envie de repartir à fond pour le mois de janvier.
La trêve est courte (une semaine et demi) et nous repartons déjà le 28 avec Martin pour Shalke. Je n'ai jamais eu l'honneur de courir ce show de renom et j'espère que mon partenaire ne sera pas trop nul pour une fois...!!! hahahaha !

Joyeux noël à tous et bonnes fêtes de fin d'année

Le 15 décembre.
Ce soir j'ai presque envie de crier hayayayaya mais par peur de rendre jaloux Tarzan, je vais m'en tenir à un petit "ouf" plein de modestie !
Ouf !
Je suis bien contente, bien soulagée... ce podium qui m'a depuis un an et demi nargué toute la saison dernière et qui s'offre à moi comme un cadeau de noël en avance !! Délicieux
Ouf ouf ouf !! Enfin !
Je n'aime pas trop la pluie mais si à chaque fois qu'elle tombe je termine à cette place là.... je veux bien me faire saucer toute la saison.. quoi qu'à ce rythme, il ne resterait plus beaucoup de neige en fin de compte ! Humide
Double ouf ! Triple enfin !!
L'après midi est donc belle, un beau tir, des skis bien glissants malgré les conditions plutôt lentes, des mauvaises sensations physiques mais qui sont oubliées dés la ligne d'arrivée franchie. Cramoisie.
Fou ! Nifne
Je n'ai certes pas les jambes d'une Miriam, Tora ou Kaïsa et je ne les aurais sans doute jamais, mais même avec les jambes toutes pourries d'une Marie, j'arrive à monter sur une marche !!! incroyable. Il m'en reste encore deux à gravir..... Impossible
Re ouf !! re enfin !
C'est fait. C'est fait, c'est fait, c'est fait et quoi qu'il arrive j'aurai au moins un podium à mon actif !! Sourire
Dernier ouf, dernier souffle
Quoi qu'il arrive cette année je me serais ridiculisée au moins une fois en anglais lors de la presse conférence d'après course (je suis sûre que mon baragouin leur manque). just fun
Certes il reste encore une course demain.... mais ce soir j'ai la banane en Slovénie !! (elle vient de loin)

J'ai un petit secret.......... mon trèfle à quatre feuilles ambulant est dans la place !! ("- mais de qui s'agit-il ?? - Moi je sais !")

Le 14 décembre.
Après quatre jours de beau soleil et de neige béton,
de glisse incroyable et de bonnes sensations,
petit retour à la réalité...
la trêve est terminé,
avec une course sous une neige velue,
avec des jambes (quoique non velues celles-ci) perdues,
mais un bon tir sans faute non plus,
qui me permet de faire une belle course ici,
sur le site de Polkjluka en Slovénie. 

Demain place à l'imprévu,
sous une météo on ne peut plus ardue,
saisir sa chance et aller droit au but,
Faire fi de la douleur et des montées pentues,
Serrer les dent, le ventre et le trou du c.... 

bises à tous

Le 1er décembre.
J'ai hâte de partir d'ici. 
Course ratée avec un tir debout complètement nul où je ne suis même pas sûre d'avoir réussi à tuer un pigeon. J'aurai raté un éléphant dans un couloir, et pas que à cause de mon affection pour les pachydermes. Je l'aurai raté car je ne suis pas capable de mettre une balle debout en ce moment.
Pour moi les tapis sont glissants et j'ai perdu beaucoup de mes repères déjà fragiles à l'entame de la saison. L'adaptation n'étant pas mon fort, c'est la dure loi de la sélection naturelle. Je n'ai malheureusement pas su acquérir de caractères dérivés me permettant de changer de mode de vie et je suis donc déjà entrain de disparaître, merci Darwin.
C'est dur dans la tête, c'est dur dans les jambes, c'est dur pour l'égo, c'est dur de décevoir, c'est la fin de marie (individu) haberitus (variété) dorinus (race) homo sapiens (espèce) homo (genre) et pour le reste, je ne me souviens plus de mes cours de bio.... c'est le début de la fin. 

A bientôt 

Le 29 Novembre.
Il bien tard pour faire un compte rendu de la course !
Mais après avoir fait 15 km en poussant sur les jambes, en tirant sur les bras, en soufflant à qui mieux mieux, en souffrant, en donnant le meilleur de nous même avec toutes dans nos coeurs la même envie d'exister, de croire au miracle, de rage de vaincre, de se prouver qu'une nouvelle saison commence et que l'entraînement ne sera pas vain....
Et bien après ce 15 km.... pas grand chose en fait.
Juste envie de tourner la page et d'en écrire une nouvelle samedi prochain, juste envie de trouver quelques excuses afin de ne pas tirer de conclusions hâtives, juste envie de prendre du recul et de se persuader que la saison est longue..... toutes ces phrases sont vraies mais celle-ci l'est aussi : "je suis 19ème avec 3 pénalité et à 2 minutes de la tête en ski".
Douche froide.
Le résultat est ce qu'il est : un nombre. Je n'ai d'ailleurs pas fait tout ce qu'il fallait pour aspirer à mieux avec des tirs imparfaits et surtout une dernière balle debout qui est allée se loger dans un corbeau. Mais malgré tout, je me sentais bien sur les skis. Et c'est d'autant plus difficile d'accepter de perdre 2 minutes sur la tête.

Enfin, ce n'est qu'une course et je ne veux pas non plus noircir le tableau alors qu'il n'y a pour l'instant qu'une seule ligne d'écrite, le sport c'est aussi ces moments d'humilité où la remise en question est de rigueur, où le travail ne paie pas toujours, où les échecs font partie intégrante de la performance, où la solidarité d'une équipe à le pouvoir de faire passer les mauvais moments pour des bons.... le sport est formateur et toutes les leçons sont bonnes à prendre.
A bientôt et merci pour tous les encouragements de ce début de saison.

Le 26 Novembre.
Bonjour à tous,
La première course est à présent derrière nous.
C'est toujours un moment important qui me fait penser à un barrage qui pète : l'eau contenue se déverse d'un coup avec toute la folie furieuse dont elle est capable, sans se soucier de ce qui se passe devant ni de ce qui viendra derrière.
Ici, ça c'est passé à peu près de la même manière pour moi : je suis partie vite sans penser à rien et j'ai essayé de tenir le rythme. Malgré un tir debout difficile, un peu crispé et surtout très glissant... j'ai l'impression d'être dans l'allure, même si l'histoire reste encore à écrire.
Le résultat est ce qu'il est, ce n'est après tout qu'un chiffre parmi les nombres et si on est capable de mieux, on aurait pu faire pire !!!
A présent la saison est commencée, il neige, il fait froid, c'est comme si le coup de feu du départ avait aussi sonné le début de l'hiver.
Vivement jeudi !!!! Mais un peu de repos ne nous fera pas de mal non plus !

Le 23 Novembre.
Hé oui, les loups sont dans la place et depuis une semaine et demi déjà, la Suède n’a plus de secrets pour nous !!
Je plaisante. La Scandinavie n’a toujours pas changée depuis l’an passé : toujours aussi mystérieuse avec ses étendues de forêts marécageuses, ses lacs, son brouillard et ses longues nuits sombres... Ça dégage un certain charme : le charme du début de saison.

Le stage d’Idre s’est bien passé. Coupée d’internet, j’ai pris des vacances !! On a même pu observer Jupiter ses satellites et ses bandes colorée à la jumelle de tir. Par contre, pas d’aurore boréale ; pas d’étoiles filantes donc pas de voeux mais de grosses quantité de patates.  Les conditions étaient bonnes, le ski la nuit effrayant mais je m’en suis sortie vivante. 
Nous sommes à présent sur le lieu où se dérouleront les premières hostilités, lieu où la France déclarera enfin la guerre au reste du monde connu avec pour seules armes des skis et des bâtons (et des carabines accessoirement). Autant dire que la bataille risque d’être rude.

Moi comme à chaque début de saison, je me liquéfie entièrement rien qu’à l’idée de prendre le départ et je me maudis d’avoir choisi un sport aussi traumatisant. Mon cerveau est en constante ébullition, j’ai mal nulle part et en même temps j’ai l’impression d’avoir mal partout, je suis en forme mais très fatiguée, mes mains tremblent, mes jambes sont raides, je transpire abondemment dessous les bras et sous les pieds (vous êtes je suppose ravis de l’entendre), j’ai le coeur qui bat tellement fort que je suis agitée de soubresauts qui m’empêchent de dormir. Ses symptômes ressemblent beaucoup à ceux d’une jeune fille amoureuse... ce doit être cela alors qui me pousse à continuer ce sport : j’en suis tombée amoureuse !!

Alors vivement dimanche... et le premier départ.

Le 4 Novembre.
Il a neigé. L’hiver est arrivé brutalement sans crier gare au plus grand bonheur de tous les skieurs de la région..!! C’est comme ça que dimanche dernier nous avons pu chausser les skis.... en plein centre de Villard de Lans, et sur la route car les chemins trop encombrés par la neige empêchaient notre progression ! 
Tempête de neige dimanche dernier, grand beau lundi avec une sortie paradisiaque à Corrençon puis le damage sur le site de Gève nous a permit de renouer avec les choses sérieuses et de continuer l’entraînement dans de super conditions.
Hier soir vent du sud..... assassin de tout ce qui est blanc, il détruit notre petit paradis hivernal à grand coup de souffle chaud... La neige est partie à Villard de Lans.... mais le ski continue sur Autrans car Gève est protégé de ce vent violent. Demain stage de 4 jours à Gève puis départ pour le grand nord le 14 novembre.

Le 22 octobre,
Petit retour sur le weekend d’Arçon d’où je repars avec la sensations d’avoir validé certaines choses. J’avais en effet besoin de me tester, tant au niveau du tir que sur les skis, car les deux derniers mois (août et septembre) n’ont pas été très rassurant lors des entraînements (forme assez moyenne et tir debout pas terrible). Je suis donc -et c’est rare- satisfaite (mais quel est ce mot étrange ?! je vais l’écrire plus gros pour une fois que je le pense !) SATISFAITE (en gras aussi, ça fera encore mieux, et peut être même en rouge) SATISFAITE de ces petits chronos et j’aborde le mois de novembre un peu plus sereine.
A présent, nous sommes dans les starting-blocks, à l’avant garde de la saison !!! L’envie de skier est de plus en plus forte, l’envie d’avoir froid aussi (c’est toujours plus facile à dire lorsqu’il fait chaud !) et l’envie d’en baver commence à se faire ressentir (hé oui, dés fois on est un peu maso !). 
Bref, tous les voyants sont au vert et j’espère qu’il le resteront jusqu’à la fin de la saison... qui n’a pas commencé !
Rendez vous à Prémanon pour un «micro» stage début novembre avant le départ en Scandinavie prévu le 14.
A bientôt !

Le 20 octobre :
Nous terminons le stage sur les course d’Arçon, en ski à roulette, comme chaque année à cette période. Pour certains se sont des courses de sélection, pour d’autres un entraînement de qualité qui nous permet de valider certaines choses ou de continuer à en travailler d’autre. 
Pour moi, plus qu’un entraînement, ces deux chronos sont une manière de me tester et après la course d’aujourd’hui, de reprendre une confiance qui ces deux derniers mois avait tendance à s’effriter un peu !
J’ai donc pris le départ ce matin avec la boule au ventre, l’expérience des années sur la maîtrise du stress s’étant envolée soudainement, et n’ayant pas mis de dossard depuis un petit moment j’avais perdu l’habitude de ressentir cette montée de je ne sais quoi propre aux compétitions (puisque je n’ai pas pu courir aux Plans d’Hotonne le mois derniers). Ma dernière course remonte donc au stage de Prémanon, avec des sensations plutôt mauvaises ce jour là. 
Mais ce matin, tout s’est passé «comme sur des roulettes» (c’est le cas de le dire) et je retrouve mes jambes en bon état de marche. Côté tir, tout va bien aussi et malgré une pénalité sur le tir couché, je fais un beau tir debout, me rassurant ainsi dans cette position qui m’a posé quelques problèmes durant la préparation estivale.

Donc voilà, tout reste à faire mais ce qui est pris est pris ! Je me suis plus ou moins rassurée aujourd’hui et j’envisage désormais l’hiver un peu plus sereinement même si les résultats d’un mois d’octobre ne sont pas forcément révélateurs de la saison à venir.
Demain, poursuite. Objectif : finir le travail.

Le 10 octobre,
Haaaaaaaaa, sus aux microbes !!! Gare à vous ou plutôt devrais-je dire : gare à moi puisque dans l’histoire je dois être un hôte sympathique et propice à la vie de ces parasites indésirables. Je commence donc un stage de la même manière que j’ai fini le dernier...

Hé oui, le métro parisien ne me vaut rien,
Les courants d’air m’emplissent d’un univers bactérien,
Qui s’intègre allègrement à mon quotidien,
Me réduisant au silence et aux mouchoirs en lins,
Mais que dois-je faire pour me débarrasser de ces êtres malsains ????
Qui m’empêchent de préparer l’hiver qui vient...

Voilà, je suis donc en quarantaine dans une chambre seule avec une tonne de mouchoirs que je ne prend même plus la peine de ramasser. Nous sommes à Oberhorf, endroit froid et glauque mais aussi plein d'infrastructures incroyables qui permettent de faire des séances de qualité. Je n’aurai jamais cru pouvoir un jour regarder le tunnel avec envie... mais c’est pourtant ce que j’ai fais ce matin en regardant les autres prendre leurs skis et changer leurs pointes de ski à roulette pour les remplacer par des paniers de skis. Moi j’ai repris mes ski à roulettes et mes paquets de mouchoirs pour aller «nifler» sur la piste en ronchonnant que la guerre bactérienne avait bel et bien commencée et que je n’étais que la première d’une longue série d’innocentes victimes.
Il faut donc que je m’aseptise, que je me désinfecte, je vais manger du monsieur propre, boire de l’eau de javel, me badigeonner de mercurochrome, m’asperger de biseptine et on verra bien après tout ça si les microbes sont toujours là !!!
LA GUERRE MICROBIENNE A COMMENCÉ, LES BACTÉRIES SONT NOS ENNEMIES, TUEZ LES, MANGEZ LES, RÉDUISEZ LES EN BOUILLIE !!!!

Le 19 septembre,
Un stage de plus s’achève, le temps passe vite lorsqu’on est dans un bel endroit et que le ciel est clément. Il est déjà l’heure de refaire les sacs direction les plans d’hotonnes et les courses de ski à roulette. Les jours précédents se sont ressemblés sans jamais être pesants et j’aurai pu rester encore quelques journées de plus sur ce site. Entre les belles marches aériennes sur les dolomites, les chemins de vtt, le confort de l’hôtellerie autrichienne et le site de biathlon qui est un des plus beaux, il y a de quoi faire du sport dans de bonnes conditions et surtout de se faire plaisir !!!
En revanche le voyage est long et je n’ai pas hâte de poser mes fesses dans le bus du retour et de compter les minutes qui défilent comme des heures.
En ce moment des phrases défilent dans ma tête. C’est assez pénible pour s’endormir par exemple, «de l’homme ou de l’hombre, qui suit l’autre ?»

Le 12 septembre : 
Arrivés à Obertilliach hier dans l’après midi après un voyage à crever de chaud derrière les vitres du bus fédé inconfortable au possible, à regarder avec envie le paysage défiler sous un beau ciel d’azur..... Je croyais qu’avec les années, j’allais m’habituer à rester assise longtemps, à prendre mon mal en patience etc... mais rien n’y fait. Les voyages sont de plus en plus pénibles et quel que soit le moyen de transport je râle à qui mieux mieux. Mais si j’ai la force de râler, ça doit être signe que la forme est revenue !!

Réveillés ce matin sous un ciel gris et menaçant. A travers la fenêtre, les dolomites sont emmitouflées dans des nuages gris et lourds de pluie.....c’est donc avec appréhension que j’hésite entre un T-shirt ou un ciré mais mes craintes sont vaines car nous avons passés une première séance de ski à roulette au sec. La piste est vraiment bien et pour une fois, je ne regarde pas ma montre toutes les deux minutes en ayant l’impression d’en avoir passé 10... le temps s’écoule relativement vite et les heures d’entraînements paraissent moins dures (pour l’instant). Mon coeur bat un peu fort, 3 raisons possible à cette hausse soudaine de pulsation: le voyage long et pénible d’hier, l’altitude un peu plus élevée ou la présence de beaux garçons ? Mais comme les garçons sont moches ici, je penche plutôt pour une des deux premières raisons.

Réveillés cet après midi, une pluie glaciale battant le carreau de la fenêtre. La deuxième séance à été nettement moins marrante et j’ai regardé les minutes défiler avec une lenteur inouïes. Résultat : mon seul K-Way trempé, pas de chauffage pour le sêcher, des chaussures imbibées, la goutte au nez. Bref super Obertilliach !!


Le 23 août,

Il paraît que le mois d’août est une période difficile pour les biathlètes...? Je ne suis pas loin de donner raison à ces dires. Nous sommes en ce moment en stage à Prémanon sur le nouveau stade, depuis 3 semaines le programme à un peu changé et nous travaillons beaucoup musculairement avec des circuits training de musculation intenses, du travail bras et jambes séparés en spécifique et des seuils, rien de bien nouveau en somme mais cela nous demande un grosse implication physique sous un soleil très chaud..... Sans oublier le tir, ce serait trop simple ! 

On ne se rend pas toujours compte de l'énergie à fournir pour BIEN tirer tous les jours, j’insiste sur le bien.... car ce n’est pas toujours le cas. Le tir est un exercice qui peut être rébarbatif, qui peut devenir routinier à force de répéter toujours les mêmes approches, de viser toujours le noir depuis maintenant 10 ans.... Ce n’est pas évident de trouver des séances qui bouleversent nos habitudes et nous forcent à nous adapter à des situations nouvelles. Le tir, comme le physique fait partie d’un cycle. Il y a des moments où les balles semblent attirées par le centre et d’autres périodes où réussir à blanchir une cible paraît difficile. Pour moi le tir doit rester un jeu, mais je peine cette semaine à m’amuser avec ma carabine. Nous ne sommes pas en de bons termes toutes les deux, elle craint la chaleur et n’est pas d’humeur à jouer. Madame ne veux pas se plier à ma volonté et envoie des balles un peu partout sauf au centre. C’est très frustrant.

Le tir est un travail sur soi, une éternelle remise en cause, il faut accepter de ne pas être toujours en forme, de ne pas avoir toujours de bonnes sensations derrière la carabine, accepter l’échec.... Bref, il faut une bonne dose d’humilité, on est que des hommes.... pas des machines.

Le 31 juillet :

Après l’effort, le réconfort...Adieu la Norvège, bonjour la France, et hop petite semaine de décompression dans le Diois, paradis du VTT et des petites rivières pleines de piscines !!! Une semaine «récup» qui m’a fait du bien, au soleil bien entendu, à écouter les bons conseils de mon cher époux sur les chemins à suivre, à pester sur cette même personne quand le chemin indiqué se révèle impraticable, à prendre sur soi quand au lieu de remonter le mauvais chemin nous nous engageons dans une falaise avec les vélos sur le dos, à se manger des rochers dans les tibias, à taper le vélo car forcément il préfère le fossé au chemin forestier, à maudire les ronces qui, mécontentes d’être dérangées, s’incrustent dans ma peau ..... les vacances c’est le pied !!!
Je rentre donc sur le Vercors pleine d'égratignures mais contente de cette petite semaine de décompression !

Et puis les jeux d’été ont commencés, ma télé qui est rarement allumée tourne presque toute la journée. De sportive, je me transforme en supporter sédentaire et j’apprécie aussi d’être de l’autre côté des caméras, bien enfoncée dans mon canapé à siroter une petite bière (non pardon, c’est en trop, à siroter un jus de citron) !!. J’imagine que c’est moi qui cours là bas, comme beaucoup de monde je frissonne, je rigole, j’ouvre des yeux ronds, je découvre d’autres sports, bref, je me fais emporter par la magie des jeux, cet évènement sportif qui fait rêver beaucoup de personnes. Car c’est un moment particulier, un moment magnifique à partager, un moment qu’on attend parfois toute une vie et qui ne dure qu’un instant. 
Alors je les envie ces coureurs de Londres,  je les envie de pouvoir vivre ces trois semaines magiques et j’espère qu’ils en profiterons bien !!! Allez les gars, allez les filles, allez la France !
Puis, sous l’effet d’une montée d’adrénaline, je suis surmotivée à mon tour, je me gonfle à l’hélium, fais trois fois le tour du monde et me projette jusqu’à Sotchi où j’espère moi aussi, dans 1 an et demi -ou dit d’une autre façon, presque demain- pouvoir porter haut non pas les couleurs de la France mais mon chignon mal coiffé volant au vent..... à toute allure.... jusqu’au Graal : la médaille !!
Bons J.O. !!! A bientôt.

Le 20 juillet :
Le stage de Norvège touche à sa fin. Nous sommes à présent à Sandness où nous participons comme chaque année au Blink festival qui a débuté aujourd’hui par la fameuse monté du fjord sans nom, (je ne sais plus comment il s’appelle). Une montée aussi horrible qu’elle en avait l’air avec ses 7 km ses 600m de dénivelés et ses 40 milles lacets. J’en tremble encore et je suis bien contente qu’elle soit passée. 
Il m’est donc difficile de clamer «waou je me suis trop fait plaisir aujourd’hui !» tant le goût du sang reste longtemps dans la bouche et les jambes gorgées d’acides peinent à nous emmener au lit.... Néanmoins, pour une première course cette saison, les sensations n’étaient pas si mauvaises, d’autant plus que nous sortons d’un stage et que nous n’avions pas préparé cette montée. 
Enfin voilà, après avoir passé presque 40 minutes à voir des étoiles en plein jour, à guetter le moindre panneau nous annonçant le décompte des kilomètres, à se re-motiver à chaque virage en chassant tant bien que mal les idées saugrenues d’abandon, de pétage de canne, de simulation de malaise et j’en passe (si le diable existe, il doit trouver un malin plaisir à semer le trouble dans nos cerveaux déjà abrutis par l’effort), eh bien, après toutes ces épreuves aussi dures que les 12 travaux d’Hercule, je suis arrivée en vie mais le souffle court en haut du fjord. Et pas pressée de recommencer !!!
Mais le jeu en vaut la chandelle car les paysages sont toujours aussi incroyables, des falaises de granit plongent droit dans l’eau vert sombre du fjord, délices de verticalité ponctuées de cascades d’un blanc éclatant. Le long de la route sinueuse (qui nous a servit de piste aujourd’hui) des dégradés de vert sont parsemés du violet des digitales ou des épilobes et du blanc des moutons. Tout ça sous un ciel tout en nuances de gris mais sans pluie. Bref, de belles images à conserver !!

Demain concourt de tir, on va enfin pouvoir s’amuser (seulement si ma carabine est d’humeur joueuse...)
Le 10 juillet :
Arrivés en Norvège depuis 2 h. Les années passent et se ressemblent...!! 
Ici, il s’agit plus d’une ambiance, d’une impression donnée par le paysage et renforcée par le temps. Car dans cet univers minéral où les déclinaisons de verts et de gris ne manquent pas, les vieilles légendes refont surface et on s’imagine facilement au pays des fées, parachutés dans une histoire magique insensée. Le brouillard et la pluie sont source d’inspiration et le monde végétal qui nous entoure recèle de mystères. 
ici pas beaucoup de bruits liés à l’homme, on entend juste le chuintement de la pluie et l’écoulement des ruisseaux qui ne manquent pas, c’est reposant. De temps en temps lorsqu’un rayon de soleil arrive à percer la couche de nuages tout brille, les arbres accrochent des diamants dans leurs feuilles et les nombreux lacs ordinairement gris se teintent de bleu. Bref, c’est juste beau.

Et c’est dans cet univers là, toujours dans la même chambre depuis maintenant 4ans (car nous logeons dans un internat fait de petits chalets en bois rouge de 8 places agencés autour d’un terrain de beach volet -sable mouillé oblige- avec des chambres individuelles) que j’arrive à supporter la pluie pendant deux semaines. Alors bien sûr, j’imagine que je vais râler un peu pour la forme mais n’empêche, j’aime bien ce stage au pays des fées. Mon imagination fantaisiste trouve ici un catalyseur !!! 
J’espère quand même que nous auront la chance de faire des séances sans pluie....
Pour une fois nous allons retrouver l’équipe des fondeurs c’est toujours sympa de faire des stages en commun.

Le 25 juin 2012 :
Et voici encore un stage de fait. Une belle semaine, bien remplie un peu difficile sur la fin car en altitude je ne dors pas très bien. Mais les choses se mettent en place doucement avec le groupe, Thierry prend ses marques, nous aussi, chacun s’habitue à l’autre et les nouveaux discours sont souvent source de motivation.
Les Pyrénées sont vraiment une belle chaîne de montagne que je ne connais pas beaucoup (car c’est vrai que c’est un peu loin !) nous sommes par exemple montés en haut du mont Carlite en partant du lac des Bouillousses et les paysages sont magnifiques. 
Le mois de juin est déjà presque fini... l’été passe trop vite décidément ! Nous sommes maintenant 15 jours chez nous avant de repartir pour la Norvège. Je m’applique donc à stocker du soleil en prévision pour être à même de contrer les seaux d’eau que nous allons prendre sur la tête !!

Le 20 juin 2012 :
Nous jonglons depuis deux jours entre l’Espagne et la France. Au pays de l’ours, ancêtre probable de Martin, Simon, Marie Laure et Laure (faut croire que les ours sont doués pour le sport ?) (Et avoir des ancêtre ours peut expliquer par la même occasion certains comportements ?). 
Le stage se passe bien, les premiers jours en altitude ont été pour moi difficiles à gérer. Le coeur n’est pas habitué au manque d’oxygène et ne bat pas assez fort, les muscles en pâtissent. Mais après deux jours d’acclimatation la formidable usine à faire du ski : marie’s industrie fonctionne de nouveau à plein tube !!
Nous avons ici repris le tir aérobie, ce matin séance de ski à roulette dans un col superbe au profil impeccable, les gens sont gentils, le pays est beau.... tout baigne !! Une jolie piste de ski à roulette est en construction et promet d’être belle.
J’adore l’été. J’adore m’entraîner, et encore plus cette année (va savoir pourquoi je dois couver un truc).
Je me sens bouillonner d’un sang nouveau, tous mes sens en ébullition, très consciente de la chance que j’ai de vivre cette vie et désirant plus que tout la mordre à pleine dent. J’ai sur les lèvres des milliers de mots, j’ai dans les yeux des paysages fantasques, j’ai dans la tête des milliers de projets, j’ai dans les doigts de quoi les réaliser et j’ai de la chance de pouvoir vivre des milliers de rêves qui pour l’instant se concrétisent doucement.
Je suis l’amoureuse délurée d’un futur incertain. (Je vous avait bien dis : c’est louche. J’écris des phrases qui ne veulent rien dire,  je vais probablement bientôt tomber malade).
A bientôt, fin du stage samedi.

Le 15 juin 2012 :
Les choses sérieuses ont repris, en commençant par la musculation. Entraînement que je n’aime guère mais qui par ce temps, n’est finalement pas si désagréable. Au moins, dans la salle et par ce mois de juin pluvieux, nous sommes au sec.
Les muscles, c’est important. Alors j’ai décidé d’en avoir des plus gros possible pour pousser le plus fort possible cet hiver. A l'instar de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf, je fais pousser mes muscles avec application. 

Pour m’instruire, j’ai commencé par regarder l’ancien clip de Mr Manatane sur les muscles. 
Ensuite, je les fait pousser :
Ma méthode :  je fixe la barre de développé couché de mon regard spécial «yeux révolver»  pour l’intimider un peu. Et surtout histoire de ne pas me laisser impressionner par les poids qu’elle à mit exprès pour me faire peur. Par contre, quand je la prend en main, je me demande avec appréhension si elle ne risque pas de se casser sur moi ainsi chargée...(non je rigole ça ne risque pas !).
Je répète ce même stratagème avec la presse, la machine à ischios, la machine à truc, la machine à pousser les bras, la machine à faire mal aux muscles, toutes les machines à torture de la salle...
Au final, mes muscles poussent correctement.

J’essaie aussi de me distraire un peu pendant ces séances qui sont parfois longues (peu de répétition, beaucoup de charge et surtout beaucoup de temps d’attente entre les répétitions). Alors j’observe les autres : je regarde attentivement chaque étape de la transformation de Simon en Golgoth (forme qu’il finit par prendre lorsqu’il sort du développé couché), j’écoute Martin se vanter de sortir 80 kg et Jean Guy le traiter de menteur, et enfin, je regarde Loïs essayer de rattraper ses anciens muscles en vain !

Sinon les séances de ski à roulette ont aussi repris (par contre sous la pluie celles-ci) et je commence à me lasser du tir au repos sur carton, même si c’est la base de tout entraînement de tir et que ça me fais un bien fou.
J’ai beaucoup de mal à rester concentrée sur 30 balles couché et 30 balles debout. La précision est un exercice très coûteux en énergie mentale !!!! Et finalement je n’ai encore jamais réussi à enchaîner que des bons cartons debout. J’ai au final, toujours 5 balles qui n’en font qu’à leur tête et me coûtent par la même occasion beaucoup de points. 

(Nous faisons en ce moment ce que l’on appelle un 30/30 - 30 balles couché et 30 balles debout- sur des cartons à point qui sont marqués en plusieurs cercles concentriques : le centre représente 10 points et un tout petit cercle et plus on s’éloigne du centre, plus les points diminuent et les cercles grandissent. Par exemple, le diamètre du couché sur une cible biathlon représente le cercle de 8 points (et inclue le cercle de 9 et le cercle de 10) et le diamètre du debout représente le cercle de 4 points (et englobe tous les autres cercles jusqu’au 10). Le score maximum est donc de 600 points. Les meilleurs biathlètes font un score de 540 à deux ou trois points près. Mon record personnel est de 527, ce n’est pas excellent. Dans le groupe c’est Marie Laure qui à le record le plus élevé chez les filles. 
Cet exercice nous permet de passer plus de temps derrière la carabine et d’essayer de travailler le mental en restant concentré pour envoyer des balles les plus centrées possible.
C’est pour cela que pour moi, il est difficile d’enchaîner mes 30 balles debout sans «péter un boulon» !! Mais c’est un très bon exercice).

Bref, si la Corse avait un goût de fin de vacances, nous voici à présent à l’attaque d’une nouvelle saison !!
Prochain stage lundi à Font Romeu dans les Pyrénées. 
J’espère que nous auront un début d’été (enfin).

Le 3 juin 2012 :
De retour de stage en Corse.
Bilan : du vélo du vélo du vélo du vélo. 
Mon vélo et moi, une grande histoire d’amour. J’en garde même à présent le tatouage de ma selle incrustée sur les fesses. 
C’est indélébile.
La semaine s’est bien passée, en commençant par un petit tour de vélo le lundi et en finissant par un petit tour de vélo le dimanche. Entre les deux ? ben juste des petits tours de vélo. Ce soir j’ai voulu manger mon vélo par amour mais je n‘y suis pas arrivée.
C’est indestructible.
Sinon entre la montagne et l’eau, par monts et par vaux, parmi les cochons et les veaux, en mouillant le maillot, le soleil grillant notre peau, et tout ça à vélo, mais la Corse qu’est ce que c’est beau !!!
C’est irréversible.

Le 1er mai 2012
«En mai, fais ce qu’il te plais !»
Moi je fais un nouveau site,
Une nouvelle saison d’entraînement,
Des nouveaux yeux sans lunettes,,
Un nouveau programme,
Des nouveaux objectifs, 
Avec des nouvelles chaussettes.
Mais d’abord je vais en vacances car il ne faut pas que j’oublie de faire ce qu’il me plait comme le dit le proverbe.

Saison 2011-2012 :
Salut à tous,
J'entends la cloche de la fin de saison qui sonne son carillon......!!!!
Il ne reste plus que les Championnats de France, ce weekend à Bessans avant de mettre les skis en mode veille, nettoyer la carabine et poser le cerveau un petit peu !!!
Je subis déjà les affres de la décompression !!! Et le beau temps qui nous accompagne depuis une semaine n'arrange rien à l'impression de vacances anticipées !!! 

Petit retour sur cette saison de coupe du monde : une saison régulière avec un niveau de ski en légère progression par rapport à l'an passé et relativement stable tout au long de la saison, sans pic de forme mais sans grosse méforme non plus. En revanche un niveau de tir en légère baisse surtout en position debout. Je crois qu'il faudra surtout que je travaille un peu le mental pour éviter de me crisper sur ma carabine lorsque je sens que le tir est décisif !!!
Enfin voilà, au niveau des résultats, je termine 9ème mondiale ce qui est un peu moins bien que l'an passé avec toutefois plus de points au total (le niveau est-il monté ?). Je reste assez frustrée de ne pas avoir réussi à monter sur le podium une seule fois cette année, en revanche je suis bien plus régulière que l'année passée car je suis rentrée 16 fois dans le top 10 comparé à 8 fois sur la saison 2010-11.Bref, il y a du bon et du moins bon !!!
Petite anecdote, j'ai toutes les places dans le top 20 à mon palmarès sauf la première !!! Il me manquait en début de saison la 8ème et la 4ème... du coup j'ai eu l'impression d'avoir fait huitième toute la saison !!! Alors j'espère bien avoir l'impression de faire première toute la saison prochaine !! 

C'est à présent l'heure des bilans et de la reprogrammation pour l'année à venir. 
Ensuite je retourne ma veste et laisse les muscles au repos au profit du cerveau qui va reprendre une activité toute autre : les études !!!!!
Les vacances ne sont pas encore prévues tout de suite, peut être mi mai mais pas avant !! 

La bonne nouvelle c'est que la prochaine fois que j'écrirai un petit mot ce sera sur mon nouveau site !! Et oui, je me suis décidée à changer un peu les couleurs et le design du site, alors surprise !! Il sera sans doute en ligne début mai. 

La mauvaise nouvelle c'est le départ de Loïs qui quitte le monde de la compétition et me laisse toute seule contre tous (quel ingrat !!) ; je vais donc devoir lutter seule contre les aléas du sportif : la non envie d'aller s'entraîner les jours de pluie, la non envie de manger du fenouil car c'est bon pour les sportifs, la non envie de se faire mal partout lors des compétitions, la non envie de prendre l'avion pour manger des patates dans des pays hostiles, la non envie d'avoir froid, la non envie d'avoir chaud, la non envie de progresser, l'envie de râler pour le plaisir... quoi que celle là, je peux la faire toute seule !!
Enfin, c'est la vie, l'arrêt de carrière est un choix difficile et une période de changement plus ou moins gros de la manière de penser, de vivre, de manger, de dormir...!!!! 
Loïs est le tout qui m'empêche d'être rien et comme ça va me faire trop bizarre de l'abandonner toute les semaines, je vais essayer de lui trouver une petite place dans mes valises pour l'an prochain et l'emmener en douce avec moi en coupe du monde. Pour l'instant il ne faut pas trop le dire car il y aura sans doute un excédent de bagage à payer par la fédération française de ski, sauf si je décide de ne plus le nourrir pour qu'il perde du poids et pèse moins lourd dans l'avion. Bon, j'ai encore 6 mois pour trouver une solution qui me permettra de ne pas être trop seule ou d'avoir un bagage trop lourd.... 

A bientôt à tous pour une nouvelle année de ski......


News du 17/03/12

Bonjour à tous,
Il s'agit à présent de finir sur une bonne impression donc la course de demain aura un fort impact sur mon mental d'attaque pour l'an prochain !!
Je ne me mets pas du tout la pression, au contraire, j'attends d'être demain soir pour la boire !
Non je rigole, les sportifs ne boivent pas. 

J'aimerais vraiment finir la mass start sur une bonne note et surtout sur un bon tir.
La course d'aujourd'hui m'a fait du bien, mentalement, physiquement, bref, c'est amusant de voir que j'accueille cette huitième place à bras ouverts alors que la semaine dernière j'aspirai à mieux !!! Ca doit être mon double qui me joue des tours. Il ne se rend pas compte que rentrer dans les 10 premières en coupe du monde n'est jamais un cadeau et qu'il faut toujours l'apprécier à sa juste valeur. 
En tout cas aujourd'hui le double est bouclé dans un recoin de mon crâne et il n'a pas le droit à la parole. C'est donc une Marie soulagée qui va au lit ce soir avec le sourire et qui attend avec impatience que la cloche de fin de saison sonne ses douze coups...!!! 

A propos, il y a ici des objets factices qui ne servent à rien, par exemple pour aller au stade nous devons passer un portique gardé par des militaires en service. Je crois que j'ai fait sonner le portique à chaque fois (je dois peut être avoir une ou deux balles qui se baladent dans le sac) mais je ne me suis jamais fait arrêter. Autre exemple, nous avons des luminaires au plafond de notre chambre mais l'interrupteur reste introuvable..... le bouton d'arrêt du radiateur ne semble pas non plus être fonctionnel.... c'est étrange ces tous ces objets inutiles !!!
A bientôt,


News du 16/03/12

Bonjour à tous,
Je vais faire un mail qui peut sembler étrange aux yeux de certains, mais plus parlant aux yeux d'autre et qui pour une fois sera un peu plus sérieux (il était temps !).
Je voulais surtout m'excuser et revenir sur cette phrase que je répète inlassablement : "je suis fatiguée". 
Il est vrai que j'ai cette sensation de lassitude à peu près toute l'année dès lors que je quitte le doux confort de mon lit (et encore) et je ne me fais pas prier pour le dire à qui veut bien l'entendre. 

Et je comprends que quelque part cela puisse me desservir, que je perde l'attention de mes entraîneurs ou de mes proches, et qu'au bout du compte les gens finissent par ne plus prendre en considération mes plaintes perpétuelles ! Voire pire, que moi même je puisse "fatiguer" mon entourage rien qu'avec les mots (on dénigre souvent le pouvoir des mots, mais voici peut être une preuve de leur réel potentiel de persuasion !) 

Pour dire vrai, je crois que je suis trop à la recherche d'une sensation parfaite, et que j'ai du mal à accepter le fait de me sentir "diminuée" dés lors que je chausse les skis, les chaussures de course à pied, le vélo etc... Je suis quelqu'un qui ne fonctionne qu'à la sensation et je suis sans doute trop à cheval là dessus, ce qui me dessert aussi de temps en temps. 
Mais il est sûrement légitime de se sentir fatiguée après une journée d'entraînement, avec l'enchaînement des compétitions ou au fil de ces années de sport "intense". Le corps n'est pas une machine et il a des limites ; celles-ci avant de se déclarer "physiquement" par une blessure ou une maladie, avertissent notre cerveau par des messages dont fait partie cette sensation de lassitude que j'appelle la fatigue. 
J'imagine que ces messages d'alerte dépendent aussi de chaque personne. Et tout cela sans compter la capacité "mentale" de chacun, sa tolérance à l'entraînement et sa capacité de récupération. J'ai tout simplement des récepteurs à la douleur qui marchent trop bien !!!
Pour ma part, je n'ai pas une récupération très efficace et je me bats souvent contre mon corps qui refuse de se laisser aller à un sommeil réparateur. Mais je ne suis pas la seule sportive dans ce cas. Et comme on dit, "trop de sport nuit au corps !" (je ne sais pas trop si on le dit en fait, c'est peut-être une expression que je viens d'inventer !).
Bref, nous sommes des grands malades et tellement à l'écoute de notre corps et de nos sensations qu'on en oublie parfois le côté "logique" et dramatise systématiquement toute situation que l'on juge anormale. Et là, je parle surtout pour moi ! 

Donc en gros, je pense que tout le monde est assez souvent fatigué et que cette sensation est le lot de tout sportif qui se respecte (sauf Neuner ou Martin ou Domracheva ou Sansan mais eux c'est parce qu'ils sont nés avec une jambe et un coeur supplémentaire).
Mais pour moi, la différence c'est que je le clame plus fort que les autres !! 

Alors voilà, je suis désolée de me répéter et d'avoir la fâcheuse tendance à dramatiser mon état de forme. Mais je vais essayer de modifier mes propos et sans verser dans un optimisme démesuré, ne me déclarer fatiguée uniquement que lorsque ce seuil dépassera une valeur inacceptable !!!! Ou plutôt ne donner mon ressenti physique seulement après une compétition car je pense que c'est seulement avec le dossard sur le dos et lorsque l'on pousse notre corps dans ses retranchements que l'on peut juger de son état de forme. 

Aujourd'hui nous avons vécu le dernier sprint de la saison et vous savez quoi ?? Je me sens fa.....ée !!!!!! Bon je rigole. Je pense que les résultats parlent d'eux même. Il est temps de finir et de prendre un peu de repos après toutes ces émotions !!! 
En tout cas merci à tous ceux qui me suivent, prennent sur leur temps pour m'envoyer des petits mails, j'essaie de répondre à tout le monde mais je ne peux pas le faire systématiquement ! Quand je serai célèbre, je me payerai le luxe d'un "gestionnaire" (je ne trouve pas le bon mot) afin qu'il prenne le temps de vous répondre et de satisfaire tout le monde !! 
A bientôt

Bises à tous


News du 14/03/12

Bonjour à tous,
Nous voici de retour en Russie, à Kanthy Mansiysk. J'ai l'impression d'avoir quitté cet endroit hier ! 
De retour dans ce pays immense et tellement différent de la culture européenne. 
Je ressens le poids d'une tension qui pèse doucement sur mes épaules, mes paupières sans pour autant arriver à dormir. Avec le décalage horaire ça n'arrange rien.
Enfin, couchée dans mon lit à la couverture dorée (russe quoi), dans une chambre où le chauffage est à fond et les fenêtres sont grandes ouvertes, entourée de murs en cartons qui laissent filtrer les bruits des ronfleurs du dessus, je réfléchis à la soudaine maladie qui est en train de me terrasser petit à petit (j'essaie de prendre un ton dramatique pour qu'on me plaigne un peu).
Le corps est une machine avec un potentiel incroyable mais à ressources finies. Où le mental joue finalement un rôle prépondérant. Mes questions existentielles reviennent me hanter, aussi je me dis que ça doit être incroyable d'étudier le cerveau humain. Je me dis aussi qu'il doit y avoir des millions de trucs à découvrir en science et des millions d'histoires à raconter ou à écouter.
C'est dingue !
Pourquoi les Russes sont si étranges ?
Bon, dans deux jours on rechausse le dossard et on enfile les skis à nouveau pour trois courses consécutives. Des objectifs ? Oui. Lesquels ? Bien finir. C'est un peu vague tout ça ! Mais je n'ai pas envie d'être déçue alors je ne veux pas me fixer d'objectifs en termes de résultats, d'autant plus que je ne suis pas sûre de ma forme physique pour espérer faire des merveilles donc je vais tout miser sur mon potentiel d'adaptation et j'aviserai au moment voulu !
à bientôt,


News du 12/03/12

Bonjour à tous, 
Les championnats du monde sont bel et bien terminés. Je pense que c'était de très beaux championnats, forts en émotion pour tout le monde et qu´on soit coureur, membre du staff ou spectateur, chacun gardera un bon souvenir de cette quinzaine.
En ce moment nous sommes à l'aéroport de Munich, en attente du vol direction de la Siberie où il nous reste trois courses avant de finir ce circuit de coupe du monde.
Pour ma part, je suis fatiguée et lasse, j ai hâte de ranger les skis et la carabine pour cette année !!! La saison est longue et il est difficile de rester toujours à son meilleur niveau physique et mental.
Les mondiaux ont été fatigants pour moi mentalement et j'ai du mal à préparer ces dernières courses !!
Enfin, il ne reste plus grand chose alors autant tout donner !!
Merci encore à tous pour vos nombreux mails,
A bientôt


News du 10/03/12

bonsoir à tous,
On dit que l'argent ne fait pas le bonheur... mais aujourd'hui on fait mentir les proverbes !!! car là il nous satisfait, nous réconforte, nous console, nous sourie, nous exalte, nous transporte.... bref ouf ! yes, youpi !!
Comme il est tard et que je suis fatiguée, pas d'interview pour ce soir, de toute façon mes deux personnalités se sont mises d'accord pour savourer cette belle médaille partagée à 4 d'abord mais aussi avec tout le reste de l'équipe. Les relais c'est le pain des français, c'est le bonbon, le ponpon ou la cerise sur le gâteau bref, en tout cas c'est du bonheur partagé et c'est tout ce qui compte.
Merci à tous, 
demain mass start, ça va faire mal !!!


News du 06/03/12

Bonjour !
Il paîrat que quleuqe siot l'odre des mtos dnas une prhsae tant que le pemreir et le dreiner snot les bnos on airvre à lrie snas porbelme.
Alors est-ce vrai ???
Mais comme ça me prend beaucoup plus de temps à écrire... je vais opter pour les mots classiques de cette bonne vieille langue française !
Aujourd'hui nous avons couru l'individuel des mondiaux.
Et après cette sacrée course pleine de surprises, vous avez de la chance d'avoir Marie Dorin en direct, profitez en pour lui poser quelques questions avant qu'elle ne reprenne son emploi du temps très chargé :
- Madame Dorin, un petit mot après cette course ?
- ja déçue.
- Ho mais vous ne pouvez pas dire ça, c'est quand même une quatrième place !!!
- ja savoir mais ja déçue quand même. 
- Peut être mais vous vous êtes bien défendue ? 
- ha bon.
- Vous n'êtes jamais contente !! Vous pouvez au moins admettre que vous avez bien tiré aujourd'hui.
- non ja manqué une cible. 

Bon, pas très loquace cette fille. Finalement elle pas super sympa. Et surtout pas très drôle, peut être aurons nous plus de chance avec Madame Habert ? La voici qui arrive, profitons en pour lui poser à elle aussi des questions : 

- Madame Habert, un petit mot après cette course ?
- Avec plaisir !
- Que pensez vous du déroulement de votre course ? Etes vous satisfaite ?
- Oui, je suis contente de cette course qui s'est quand même bien passée même si j'ai cru à une possible médaille, ce n'est pas une si mauvaise place, y en a de toute façon plus derrière que devant !!
- Et le dernier tir !! quelle vitesse d'exécution !!! Et le dernier tour, quelle vitesse gestuelle en ski, impressionnant !!!
- vous me flattez !! je vais rougir (encore plus que d'habitude) ! Oui, j'ai décidé d'attaquer mon dernier tir car j'avais les jambes qui commençaient à trembler alors je me suis dit "quitte ou double" ! Et puis en ski, je n'étais pas dans mon meilleur jour mais j'ai essayé de tout donner dans le dernier tour. Ca n'a finalement pas suffit pour un podium mais au moins je dormirai bien ce soir car maintenant j'ai mal aux jambes et j'ai l'impression que ma tête va exploser d'acide.
- Vous êtes tellement belle aussi, c'est incroyable toutes ces qualités, mais quel est donc votre secret ?!
- La conversation prend un tour un peu gênant monsieur, je vais donc arrêter là, vous oubliez que je suis mariée.
- Merci quand même Madame, mes hommages Madame. 

Ha, elle est partie. C'est un peu Docteur Jekyll et mister Hyde cette fille, on ne sait jamais sur quel pied danser ! L'une est déçue alors que l'autre est contente. La pauvre, ça ne doit pas être facile tous les jours avec cette double personnalité !! 

En effet ce n'est pas facile ! mais au moins ça me permet de m'auto interviewer ce qui vous me l'accorderez, n'est pas donné à tout le monde !!
Merci beaucoup à tous pour tous vos messages d'encouragements, ça me fait vraiment plaisir ! Nous avons beaucoup de chance d'être entourés par des supporters qui nous encouragent jusqu'au bout dans les victoires mais aussi dans les défaites ! Bravo à Marie Laure qui mérite sa belle médaille, les filles ne rentreront pas bredouilles ! La quatrième place est un mélange de satisfaction déceptive ou de déception satisfactive, c'est comme on veut !! A nous de choisir si c'est une belle place et de la savourer ou alors de se flageller le cerveau qui mérite pourtant un peu de repos !!!
Merci encore à tous
A bientôt,
Marie Dorin Habert l'agent double


News du 04/03/12

Bonjour à tous,
Je viens de rentrer de la remise des prix (pour entendre la marseillaise composée exprès pour Martin !) ça m'a donné des frissons partout et surtout l'envie d'être parmi ces médaillés !!
mais bon c'est comme ça ! Ce n'est pas pour moi !
Encore aujourd'hui, je ne fais pas une mauvaise course avec un 19 sur 20 au tir mais des jambes plus lourdes et le souffle plus court... et puis je me suis mis une bonne gamelle juste avant le dernier tir qui m'a un peu sonnée !!! Enfin, ce n'est pas grave, plus de peur que de mal, un peu des bleus, un bâton cassé et deux chargeurs errant dans la nature. Je termine donc encore 9ème. Pour la 5ème fois cet hiver (entre la 8 et la 9....). Bref, je n'arrive pas à gagner ces secondes qui seraient bénéfiques pour mon mental !!!
Une première partie de ces mondiaux est donc déjà écrite.
A nous d'écrire la suite, j'espère avec talent.
A bientôt


News du 03/03/12

Bonjour !
Les mondiaux sont déjà bien entamés avec le relais mixte et à présent le sprint de passé.
Encore une fois, c'est une place honorable, un de mes meilleurs temps de ski mais une balle de trop sortie du but..... et encore une fois je vois s'échapper les chances de podiums autant sur le sprint que sur la poursuite de demain.... Je ne suis pas déçue de cette course, je me reproche juste d'avoir manqué une cible, ce qui est arrivé trop souvent je trouve lors de cette période hivernale. Et puis finalement au vu du résultat du relais, j'aurai préféré échangé mes tirs avec ceux de jeudi dernier !!
Enfin, une neuvième place est toujours bonne à prendre !!
Au passage, félicitation à Neuner qui réalise une course parfaite, chez elle pour ses dernière courses... c'est vraiment une grande championne, souriante, simple et tout simplement parfaite aujourd'hui (dans le changement de mon prochain prénom, j'hésite entre Magdalena ou Martin).
D'ailleurs beaucoup de filles ont été parfaites aujourd'hui : dans les 12 premières il n'y a que deux balles ratées dont la mienne et celle de Berger !!! (j'ai bien choisi mon jour pour la mettre dehors !!) 
Mais maintenant le biathlon féminin c'est ça : des tirs sans faute avec un ski rapide, fini le bon vieux temps où les filles fortes se permettaient des bonnes vieilles craquantes sur des tirs debout, pauvre de nous, condamnées à faire 10 sur 10 et à attendre une défaillance de leur part. Les meilleures à ski sont celles qui tirent le mieux alors bon, que nous reste-t-il ???!! 

Je n'oublie pas non plus Martin (je vous avais bien dit que ce prénom entraînait de bons résultats) qui gagne avec une facilité déconcertante !! Et le retour d'une Marie Laure au meilleur niveau avec un tir parfait comme elle sait si bien le faire !! 

Heureusement aussi pour moi, nous avons bénéficié aujourd'hui de skis particulièrement glissants (sinon je ne serais peut être pas restée dans les 10) !! Ca fait plaisir d'autant plus que les conditions de neige sont difficiles car il fait très chaud et que ça brasse partout ! 

J'ai donc passé une après midi à suer comme une vache. Ca tombe bien comme ça ce soir j'ai le droit de manger un fondant au chocolat spécialement conçu par notre cuisinier national (et même si je me sens un peu énervée par cette balle ratée, j'en mangerai deux). Hé oui, y 'en a qui ont la vie dure !!!
Sinon l'ambiance du groupe est plutôt au beau fixe, espérons que ça dure. Moi je fais la grève du cerveau en ce moment : je ne travaille plus mes cours. Au lieu de cela, je passe mon temps à bailler aux corneilles en écoutant des musiques romantiques telles que "Ain't no sunshine de freddy king" ou encore "le clair de lune de Debussy" (un de mes objectifs pianistiques impossible à réaliser pour moi). 
Et oui, la vie des guerriers est très difficile à gérer. 
Sans compter le stress du combat... l'affutage des lames, les peintures de guerre, bref.... demain, on va sortir l'artillerie lourde et ça va ch....!!! (les guerriers sont souvent vulgaires mais comme ils jouent sans arrêt entre la vie et la mort, on leur pardonne leur écarts de langage). 

Allez, à demain
Marie la guerrière à la fleur au fusil !!


News du 01/03/12

Bonjour à tous,
Bon, le but étant de réussir notre entrée sur ces mondiaux... le résultat n'est pas vraiment atteint !!!
Nous avons donc décidé de marquer ce jour maudit d'une croix noire et je pense que désormais tous les ans nous brûlerons un cierge en mémoire de cette journée où les dieux nous sont tombés sur la tête !!!! 
En attendant nous avons déjà brûlé Simon sur une croix ! Non je rigole, le relais est une course d'équipe et nous sommes tous solidaires les uns envers les autres car chacun sait que personne n'est à l'abri d'un tir raté et de balles perdues dans la nature !! On a tous et toutes déjà raté un relais (et je parle en connaisseuse !) et ce n'est jamais très agréable, il faut donc faire dos rond et attendre patiemment que ça passe (en laissant monter la moutarde et enfler une vengeance qui promet d'être sanglante !!). 

Voilà, j'espère que l'équipe va rebondir et que les bons résultats vont venir...? Pour moi, c'est plutôt encourageant mais comme rien n'est acquis et que tout le monde a l'air en forme, la performance passera par le tir et beaucoup de chance.
Envoyez moi donc tous vos grigris, mais rechargez-les d'abord pour que les dieux me soient favorables durant cette quinzaine !!! 

Merci pour tous vos messages, je ne pourrais malheureusement pas répondre pendant le séjour Allemand...


News du 29/02/12

Salut à tous,
Nous y sommes (je suis pas encore sur la ligne de départ mais je m'imagine déjà les skis au pieds). Comment expliquer le ressenti du moment...??
Ben un peu comme une recette de cuisine : une louche d'excitation, une dose de tension, un brin d'envie, une pincée d'espoir.... 
j'espère que c'est la recette de la réussite, que je ne vais pas me tromper dans les proportions que surtout que ce n'est pas la recette d'un gâteau cramé et raté (comme je suis très capable de les faire !). 
Allez, plus qu'une nuit à cauchemarder et à attendre (heureusement que Nanass veille sur mes rêves et vérifie que personne, pas même un monstre, ne vienne perturber mes minutes de récupération). (même moi je n'oserai pas provoquer Nanass). Demain ce sera à moi de défendre nos vies contre tout ce qui n'est pas français !! (quel privilège et quelle responsabilité !!) 

Mais ne soyez pas dupe, sous mes airs de fille décontractée, je ne le suis pas du tout.
A demain !!!


News du 13/02/12

Bonjour à tous,
Suite et fin de ce weekend finlandais : une poursuite mieux en ski mais pas à la hauteur en tir puisque je rate encore 4 balles essentiellement debout. Je remonte donc à la 15ème place et perds l'occasion de rentrer dans les 10 à cause de ces deux tirs debout.
Maintenant nous rentrons à la zonzon !!!
C'est avec plaisir que j'envisage le repos et le calme à la maison durant 3 jours avant de repartir en préparation pour les mondiaux.
La saison est longue et un peu de lassitude commence à se faire ressentir dans les troupes !!! 
Mais cette mini repréparation va nous faire du bien. 
à bientôt à tous et merci pour tous vos messages.


News du 11/02/12

Bonjour à tous,
Petit compte rendu d'un sprint de plus !
je n'ai pas de connexion internet donc pas de mail réfléchi et rien de bien extraordinaire ce soir. 

Cette semaine nous avons essuyé du moins 28 qui pique les joues, blanchit les cils et brûle les poumons. Froide la Finlande, froids les doigts, froides les jambes, froid le corps, froid partout et rouges les joues !! Donc des entraînements un peu bizarres, pas très longs à cause des températures trop basses. 

Mais aujourd'hui nous avions seulement moins 14 donc ça va, pas trop de dégâts de ce côté là. Pour moi une course "bonne" hormis le résultat : je rate une balle avec des tirs un peu trop lents et je me sentais en forme sur les skis. Pourtant le résultat ne colle pas trop à ces sensations puisque je termine 23ème assez loin des dixièmes places. Je suis déçue. 

J'ai en fait l'impression que je n'ai pas le niveau que j'aurai voulu avoir cette saison. J'ai pourtant la sensation d'avoir progressé un peu physiquement et sans viser les premières places (chose que j'ai abandonné depuis longtemps) j'aurai vraiment souhaité accrocher un ou deux podiums à mon palmarès juste en récompense du travail de l'année. Je sais bien que les choses ne se passent pas comme ça et qu'il ne suffit pas de souhaiter un résultat pour le concrétiser. Mais avec toutes les places précédentes que j'ai faites cette saison, je voulais juste me prouver que j'étais capable une fois ou deux (en fonction des courses de mes adversaires) de décrocher une 2ème ou 3ème place. 

Ce moment n'arrive pas. Ce n'est pas une fin en soi et j'ai tendance à tout remettre en question dès que les choses ne se passent pas comme je le voudrais. Mais bon. Il y a un sentiment d'inachevé depuis le début de la saison. Je commence à me lasser de croire en des choses qui n'auront peut être pas lieu. Peut être suis-je trop gourmande ? C'est vrai qu'il est dommage de ne pas arriver à profiter des belles places et à tout le temps vouloir mieux, on se brûle les yeux (comme Francis Cabrel !!?). Enfin, la saison n'est pas finie. Je vais essayer de reprendre du poil de la bête (en prenant une grosse bête pour avoir un gros poil). Mais je me pose des questions. Ais-je fini ma progression ? Arriverais-je un jour au niveau d'une Zaitseva ? 

Allez, à trop réfléchir, je vais finir par tourner en rond !
Bonne soirée à tous,
A bientôt,


News du 04/02/12

Le P de Poursuite, le P de Perdant, Pas de Pitié pour les balles Perdues qui me font Perdre des Places. 
J'ai Pourtant Pris du Plaisir à Parcourir ce 10 km en Partant en Pole Position, mais le Podium Passe Par un tir Parfait ou un gros Potentiel et je n'ai Pas su Performer et surPrendre le Public en Piquant la Place des Premières... 
Au lieu de ça je me suis fais Prendre au Piège par le froid et j'ai Pourrie cette Poursuite par des Pénalités en trop. 
PréciPitation, imPrudence, Panique, Palpitations et manque de Précision sont les mots fards de cette aPrès-midi déPrimante. 
Peut être que je n'arriverai finalement Pas à saisir les oPPortunités qui me sont Présentées sur un Plateau et ne jamais Palper le Podium de l'année ?
J'esPère Pouvoir un jour connaître le Plaisir de la course Parfaite, à défaut d'aPProcher de la Perfection des grandes de la disciPline !!
En étant Pragmatique je Prend le Positif car j'avais le Power sur la Piste, mais attention à ne Pas Péter Plus haut que son PoPotin !! 

Cette Prose est moins Pertinente que la Précédente, je fatigue et Perd ma Précieuse imagination. Remarque il ne serait Peut être Pas si mal de laisser les belles Phrases au Profit de la Performance...? 
A bientôt


News du 02/02/12

Quelle eXpérience eXcitante j’ai vécu aujourd’hui !! 

Entre l’eXténuation ressentie par mon corps eXacerbée par l’eXhalation d’air froid ; et l’eXaltation éprouvée tout au long de l’eXercice, je finis sur l’eXécrable sensation de ne pas arriver à fournir l’eXcès d’énergie nécessaire à l’eXécution d’une course eXemplaire…. 

Je me fais donc eXpédier à la quatrième place par l’eXcellence mondiale. Et c’est avec des yeux eXorbités que j’accepte l’eXode !! Car se faire eXclure ainsi du podium tant attendu ressemble fort à un eXil !! 
Quand vais-je enfin pouvoir eXaucer mes voeux de victoire??!!! 

Vous me direz sans doute que je suis bien eXigeante et que j’eXagère de ne pas me satisfaire de cette quatrième place que je n’avais pas encore eXpérimentée. Mais pour approcher l’eXcellence mondiale, il me faudra justement rehausser ce niveau d’eXigence dans l’eXécution et repousser encore plus loin l’eXcédant d’acide qui me parcoure les jambes. Enfin alors, je pourrai peut être eXister au sommet de mon art et ainsi connaître l’eXotisme d’une victoire !! 
Mais je suis malgré tout très satisfaite de cette petite eXcursion à l’eXtérieur et cette course reste une eXception et un eXercice fort enrichissant qui approche de l’eXploit !! 

En attendant, je reste toujours aussi eXubérante !! Mais je m’eXplique : l’eXistence est courte et avant d’eXpirer mon dernier souffle, je veux rire et plaisanter avec eXagération, aussi il faut prendre avec humour et recul toutes les eXtravagances de mon corteX !! 

Pour conclure, je vous présente d’emblée mes eXcuses pour tous ces X dans le teXte… ce n’est pas très sérieux tout de même !!!
A bientôt,


News du 23/01/12

Bonjour à tous,
Voici donc un dernier petit compte rendu pour terminer ce mois de janvier et surtout cette dernière semaine à Anterselva. Cette semaine italienne a décidément été riche en émotions avec un sprint raté pour l’ensemble des françaises, un relais incroyable et une mass start finie sur les rotules !!
Il faut dire que nous sommes plutôt fatiguées dans l’ensemble (hormis Nanass, notre soldat increvable) après ces deux premiers mois de compétition. Pour ma part, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu aussi d’aussi mauvaises sensations durant une compétition et c’est assez frustrant de se sentir ainsi diminuée. Ce n’est pas tant le fait d’avoir mal aux jambes qui est désagréable, mais surtout de se rendre compte que cela ne sert pas à grand chose !! 

Enfin, ce n’est sans doute qu’une fatigue plutôt mentale qui empoisonne l’esprit et finit par se répandre dans tout le corps pour enfin venir saturer les muscles et le sang d’acide. 

Mais samedi dernier tout s’est justifié d’un coup : le mal de jambes, le mal de crâne, les 6 mois d’entraînements, les hauts, les bas, les milieux, la pluie, la neige, tous les trucs bien et moins bien de l’année passée. Samedi dernier on a gagné un relais de coupe du monde au nez et à la barbe de toutes les autres nations…coup de bluff, coup d’état, coup de tête, coup de chance… ? Mais le résultat est là et tout compte fait on se fiche pas mal de savoir comment il est arrivé sur nos têtes, pour faire sourire nos lèvres pendant une nuit entière et briller nos yeux… de plaisir !! 

Une victoire en équipe, décrochée avec le cœur, les jambes et l’envie, la passion de chacune d’entre nous et encouragée par tout le staff (et même par certaines autres nations qui nous ont beaucoup encouragées sur la piste, sans doute car les françaises sont belles, très belles, très très très belles c’est bien connu !). 

Enfin, ça y est une victoire, j’arrête ma carrière ! 

Non, ça m’a trop plu. Je continue encore un peu. Ne serait-ce que pour entretenir le suspense jusqu’au bout dans les derniers tours de relais, pour laisser la pression monter un peu (sinon la victoire est moins belle et surtout grâce à moi les spectateurs restent regarder la course jusqu’à la fin, en fait j’ai fait exprès de ramer sur les skis).
Je continue aussi pour encore avoir la sensation de mourir sur les skis (c’est assez douloureux mais au moins je découvre des muscles encore inconnus qui me font ressentir leur dette d’oxygène de manière brutale) et pour encore m’écrouler sur la ligne d’arrivée et me faire secouer par les copines comme un prunier (comme si elles devaient évacuer tout le stress de la course et se persuader de la réalité du résultat en me maltraitant alors que j’essaie de faire entrer de l’air dans mes poumons, dans ces moments là, l’animalité prend le dessus sur l’humanité !!!). 

C’était juste trop bien. Partagé et savouré à 4 d’abord et à plein ensuite. C’est pour ça que je vais finir mon compte rendu de la dernière semaine et du mois de janvier entier là dessus, juste pour me remémorer encore une fois le sourire de Sophie, les yeux brillants de Marie Laure et les fossettes de Nanass. Merci les filles, merci à toutes et à tous. Encore encore encore encore encore encore encore encore des victoires on en veut tout plein… !!!
A bientôt


News du 19/01/12

Bonjour à tous,
Approche la fin d'une période que je ne suis pas fâchée de terminer...
Autant le mois de décembre avait bien fini (ou bien commencé), autant ce premier mois 2012 n'est pas vraiment satisfaisant. Je suis très déçue de tous les sprints de janvier qui décidément ne sont pas à prendre en exemple. Encore aujourd'hui, je termine à la 31ème place avec deux tours de pénalité. Une course usante mentalement, physiquement et pour finir, moralement. Je partais pourtant très motivée, avec l'envie de prendre une revanche sur les sprints précédents. Une revanche préméditée puisque cela fait trois jours que je retravaille mes tirs avec détermination, que je retravaille la technique sur les skis et surtout une revanche mentale, juste pour moi, pour me prouver que je peux arriver à faire un bon résultat entraînant confiance et satisfaction. Mais là.... à une minute et 40 secondes du meilleur temps de ski et deux tours de pénalités (un sur chaque tir) sans parler de résultat, ce n'est pas vraiment la feuille que je voulais rendre et je suis loin de la confiance attendue !!
Il est difficile de rester positive même si bien sûr ce n'est que du sport ! 

Je ne suis pas à plaindre, mais la déception est vive et l'intensité de la préparation mentale et physique que je pensais avoir travaillée cette semaine ne se retrouve pas sur cette maudite course. Je me demande comment font les filles de devant pour n'avoir que très rarement des moments de faiblesse !!! 

Les victoires se cultivent et se construisent bien avant le portillon de départ. Les échecs font parfois partie intégrante de la performance. C'est une phrase souvent entendue et qui, à mon avis, existe finalement uniquement pour rassurer les personnes qui viennent de rater leur course !!! 
Mais bon, il y aura d'autres mauvaises courses, (sûrement plus que des bonnes en réalité !) et il y aura beaucoup d'autres déceptions. Il faut donc prendre avec du recul la performance du jour et essayer de rebondir pour la suite.
La saison est longue, j'ai pour l'instant pris tous les départs, je suis sans doute un peu fatiguée mentalement et cela se ressent sur le physique maintenant. J'espère que sur la fin de la semaine j'arriverais à serrer les dents et reprendre des couleurs !!
A bientôt tout le monde


News du 13/01/12

Bonjour à tous,
Finalement j'aime pas ici !!!
Résultat des courses, heu, comment dire.... peut être que si je le dis plus vite ça passera mieux ? Voilà : "j'aifais5tourdepénadont4audeboutjesuisvertecommeunsapinetsijepouvaisjecasseraibienuntrucdustylemacarabineprexemple" 
D'autant plus que je n'ai plus la pitrouille depuis fin décembre. Alors entre un problème de réglage la semaine dernière et le vent d'aujourd'hui, je vais croire que quelqu'un s'amuse à planter des aiguilles dans une figurine à mon effigie !! enfin bref, une autre course à mettre à la poubelle pour moi (décidément l'année 2012 ne me porte pas chance sur les sprints). 

Aujourd'hui, dans le jeu de carte, il fallait faire une bonne pioche. Moi pas de chance, j'ai eu un deux ou un trois (bref une carte pourrie qui ne sert à rien). 
Mais comme on dit "pas de chance au jeu, de la chance en amour !!" et puis comme de ce côté là je suis fournie (la poignée d'atout), je ne me plains pas trop. 
N'empêche, c'est un peu dommage de faire des courses à la chance. Surtout quand il y a une poursuite derrière. J'espère que dimanche me siéra mieux au teint (en ce moment j'ai le visage d'une horrible couleur verdâtre -de dépit-, moi d'habitude si rouge, ça ne me va pas du tout).
Enfin, nous verrons bien. En attendant il faut digérer les tours de pénalité qui sont ma fois très longs, surtout quand on en fait 4 d'affilés.
A bientôt à vous, envoyez moi des ondes de chance, des trèfles et des grigris, ici tout est permis et j'en aurai bien besoin !!!
bises


News du 11/01/12

Bonjour tout le monde !
Après avoir changé 10 fois de décision depuis hier matin et embêté tout mon entourage (et oui, les sportifs ne sont pas toujours faciles à vivre…) j’ai finalement pris le départ de l’individuel de Nove Mesto. Et tout compte fait, heureusement puisque j’ai bien tiré et que je termine à la 8ème place.
Certes, physiquement je n’étais pas en super forme mais bon, c’est un bon entrainement pour la suite autant sur la gestion de la course que sur la concentration au tir. 
Sinon ici ce que qui me plait c’est qu’il y a plein de pistes de ski à proximité de l’hôtel. Tracées dans les champs, à travers les bois, des fois damées pour le skate, d’autres fois juste une simple trace de classique… bref, c’est un bonheur d’aller skier toute seule entourée par ces couleurs hivernales : le blanc de la neige, le gris du ciel (car il ne fait pas très beau), et le noir des sapins… Ambiance, on se prend vite pour un explorateur intrépide !! Remarquez, je fais la maligne mais je préfère y aller accompagnée en fin de journée (mieux vaut deux intrépides que une imbécile) car on ne sait jamais ce qui peut arriver seule dans ces bois obscurs. Et puis ça m’a toujours rassurée de savoir qu’on serait au moins deux à mourir au cas où. 
Hier, la seule bête féroce que nous avons du affronter (nanas et moi) était une petite biche aux yeux luminescents réfléchissant la lampe frontale. Demain, nous allons pouvoir skier dans les bois en guise de récupération. Rendez vous après le sprint de vendredi.
A bientôt


News du 10/01/12

Bonjour à tous,
Nous voici à Nove Mesto en République Tchèque. Il y a de la neige, beaucoup de vent et je ne suis pas encore allée voir le stade et la piste.
Depuis hier matin, je suis un peu malade, le nez qui coule et la gorge enflée, rien de grave mais une bonne crève qui m'enferme dans cette chambre d'hôtel surchauffée. Je ne serai sans doute pas au départ de l'individuel demain (sauf si ô bonheur j'entame une guérison éclair d'ici demain 14 heures). 
Voilà ! au lit la marie... je suis bien déçue de rater encore une course, ça va finir par faire beaucoup...!
à bientôt


News du 08/01/12

Bonsoir !
Bon, je me suis débarrassée du démon du tir couché. Ouf, j’avais peur qu’il ne me suive pendant toute une période que j’aurai sans doute jugée un peu longue…
Aujourd’hui je me suis aussi débarrassée de la course la plus dure de la saison : la mass start d’oberhorf. (du moins une des plus dures) et c’est donc avec plaisir que je me détends en mangeant une énorme plaquette de chocolat. Non en fait c’est pas vrai, je suis un peu malade depuis 4 jours et j’évite donc tout ce qui est susceptible de m’alourdir l’estomac.
Donc pour reprendre ma première phrase : c’est avec plaisir que je me détends en buvant une tisane au thym. 
La course a été fidèle à mes attentes : longue et laborieuse. J’ai eu du mal à finir en ski et je rate deux balles en tout. Je suis contente de cette 8ème place car j’avais un peu d’appréhension au tir et que hormis le dernier tour où je n’étais pas très vaillante, je suis régulière par rapport à la tête de course. Là, j’ai mal aux jambes, mal aux bras, mal à la tête alouette. 
Nous reprenons la route demain matin pour aller un peu trop loin à mon goût : Nove Mesto… et pour courir un peu trop tôt à mon goût : mercredi… une course un peu trop longue à mon goût : un individuel. Bref, il va falloir que je change de goût pour une semaine.
Bises à tous.


News du 06/01/12

Salut à tous,
Bon… par où commencer ? Par le commencement : le 0, la bulle, le cancre, la mauvaise élève…
0 comme zéro balles dans la cible couché,
0 comme nulle, comme insignifiante, comme inexistante, comme passer à travers,
0 comme zéro points marqués aujourd’hui,
0 comme jamais rien n’est acquis,
0 comme excès de confiance : ça ne mène à rien. Nous faisons un sport où l’humilité est reine, où il faut sans cesse repartir de zéro et se mettre à nu pour performer.
0 comme remise à zéro, comme travail sur soi à partir de demain. 
0 comme je l’espère, zéro balles manquées pour la mass start de dimanche….?
Mais pour cela, il va falloir régler certaines choses entre ma tête et ma carabine.
A bientôt


News du 04/01/12

Bonsoir à tous ! 

L’année 2012 commence plutôt bien pour les françaises !!! Avec une troisième place durement gagnée à la sueur de notre front, à la glisse de nos skis, au bon vouloir de nos carabines (il ne faut pas croire, ce sont elles qui décident) à l’oxydation de nos muscles et aussi un peu à l’acuité de nos yeux. Nous sommes une équipe, toutes réunies en une seule, toutes différentes mais muées par la même envie de bien faire et….. de temps en temps, ça fait des bonnes places ! (je le redis, il faut faire attention : on n'est jamais à l’abri d’une perf). 
Donc voilà, c’est assez encourageant pour la suite. 

Ici, il n’y a pas beaucoup de neige, mais par contre il y a du vent, de la pluie (sauf aujourd’hui) bref, c’est du grand Oberhorf (je ne me ferai malheureusement jamais aux conditions climatiques). Le public est toujours au rendez vous (ce qui m’étonnera toujours) et la piste est toujours aussi dure (ça me surprendra toujours). 

Allez, il est tard : « rideau » pour cet acte là !! Applaudissement du public, salut des acteurs, la suite pour demain.


News du 02/01/12

Bonjour à tous !! 

Bonne Année 2012 !
Plus que 11 mois et 21 jours à vivre si on se fie à la légende inca… alors autant en profiter le mieux possible ! A la recherche du bonheur, à chacun sa définition. 

Pour nous, c’est reparti, la tournée de janvier commence, une nouvelle ére approche… tintintin !!! Sonnez les cloches, les français sont dans la place à Oberhof !! 

Nous sommes arrivés aujourd’hui à Oberhof sans surprise, sous un temps humide. Les grands sapins sombres nous guettent depuis le mois d’octobre et les chambres glauques aux hauts plafonds attendaient notre venue avec impatience. Le stade déjà éclairé, la pluie déjà battante et le brouillard déjà opaque !!! 

Bref, tout est là pour le spectacle de mercredi soir, il ne manque plus que le vent et les gladiateurs (nous) pour combler l’aréne. Et bien sûr, le public, fidéle à son poste et justifiant à lui seul notre venue ici. Car c’est un vrai spectacle et un honneur de monter sur scéne devant autant de personnes. J’espére que nous serons à la hauteur de leurs encouragements… ? 

En attendant le rituel du guerrier recommence : entrainement, récupération, entrainement, récupération, entrainement….. la routine familiére reprend sa course et nous berce inlassablement jusqu’au portillon de départ où nous serons alors seuls à pouvoir jouer avec le temps… 
C’est un peu solennel n’est ce pas ?!! Mais n’oublions pas que c’est le premier jour d’une belle année pour tous ! 

A trés bientôt.


News du 13/12/11

Suite au relais de dimanche : Jeux de cartes…
Aprés toutes ces années, je ne vous ai même pas présenté mes coéquipiéres de relais, de course, de stage, de ski et dans la vie…
Et si gagner une course se comparait à une partie de cartes ??
Si les coureurs étaient des cartes ? Toutes les cartes ont leurs faiblesses, toutes ont leurs atouts et surtout chaque carte a son utilité propre dans un jeu. 

Alors maintenant je vais vous présenter notre « main », en commençant par une carte qu’on adore voir apparaître dans son jeu : 

- L’as = Marie Laure. L’as est une carte qui rapporte toujours des points. A la belote par exemple, les as sont toujours prisés car ils rapportent gros, peuvent faire des plis lorsque l’atout n’est pas demandé car ils sont maîtres ; et même à l’atout ils représentent une carte qu’il vaut mieux avoir en main. Bref, l’as est la valeur sûre, à l’image de Marie Laure, constante au plus haut niveau. Monstre de travail et de rigueur, notre premiére relayeuse de dimanche dernier a été à l’image d’un as du tir et du ski. 

Mais il ne suffit pas d’avoir un as pour remporter la partie. Car lorsque l’atout est demandé, il s’agit d’avoir de la ressource : 

- Le valet = Nanass. Cette carte, il vaut mieux la laisser tranquille et surtout ne pas provoquer son courroux. Sinon elle se met en colére et lorsqu’on demande l’atout, elle sort le grand jeu en coupant tout sur son passage !! Nanass, ça passe ou ça casse !! Maître à l’atout, elle est un allié incomparable lorsqu’il faut s’appuyer dessus. Et lorsque l’atout n’est pas demandé, elle rapporte toujours des points. Donc cette carte est essentielle, dans la vie comme sur les skis, on aime aussi l’avoir avec soi !! 

- Deux cartes pour une même personne : la belotte et la rebelote. La dame et le roi = Sophie. S’il y a bien deux cartes qui rapportent toujours des gros points à l’atout, c’est ces deux là. (et même si on se les fait prendre !) Quel plaisir de pouvoir annoncer « belotte » (et toc, 20 points de plus) et « rebelote » !!! Dimanche dernier, c’est ce que les coachs auraient pu dire au bigo aprés le relais de Sophie : « belotte » (5 sur 5 couché) et « rebelote » (5 sur 5 debout) et bim, hop, projection en tête de course !!
Sophie a toutes les qualités pour devenir une « dame » de la discipline, laissez lui le temps et elle régnera sur son trône, maître du jeu !! 

Avec une main comme ça, difficile de ne pas faire de bonnes courses ensuite !! Il suffit d’un peu de chance, que les adversaires abattent une carte au mauvais moment et hop ! Coupé !! 
Sinon dans l’équipe, nous avons encore plein de cartes, plein de jeux différents… Au tarot, on retrouve bien sûr Martin avec le 21 d’atout, imprenable. Alexis et le petit d’atout : si on le méne au bout, il rapporte trés gros….
On a surtout souvent un carré d’as avec les techniciens (et ça, ça fait trés trés mal aux adversaires… !!) en fonction des jours, on a aussi des cartes changeantes, par exemple un 9 d’atout, un dix ou un cavalier… le neuf d’atout peut faire mal et tout remporter si le valet est déjà tombé… Idem pour le dix, quand aux habillés, ils rapportent toujours des points. Il ne faut jamais négliger une carte, toute carte posée… est jouée, il faut donc bien réfléchir et ne pas se précipiter. 

Mais surtout, dans l’équipe, nous avons des Jokers. Pleins de jokers qui attendent leur tour, le jour où ils prendront la place d’un valet à l’atout, d’un as, du 21, etc… bref, le jour où ils créeront la surprise et bouleverseront le jeu en gagnant la manche !! Je pense donc à Marine, Laure, Simon, Loïs, Jean-Guillaume, Vincent et toute l’équipe. On n’est jamais à l’abri d’un joker !!! Ce sont eux qui compliquent le jeu et qui aménent la surprise !! 

A présent, le plus dur : Reste aux coachs le rôle de tirer une bonne carte et de l’abattre en disant :
-« Bonne pioche !! »"


News du 10/12/11

Bonjour à tous,
Voici donc aprés coup les impressions d'une star (moi) aprés les deux "entrées en scéne" d'hier et d'aujourd'hui. 
Oui oui, vous êtes étonnés je sais (ça surprend toujours les accés de confiance de cette envergure - mais peut être est-ce un besoin urgent de reconnaissance ? ou une envie féroce d'exister dans ce monde de brutes dont je fais partie ?(des brutes)-, bref, ce soir je m'octroie le droit de parler de moi comme d'une chose précieuse et fragile : une star) 

Je suis donc une star mais une pas trop connue, et aussi sans doute une star qui ne sera jamais connue. Mais ce n'est pas grave, souvent les stars passent à la trappe, comme dans tous les systémes élitistes, il faut beaucoup de pseudo star pour faire une méga star. J'en suis donc là, au statut de minuscule pseudo star et je trouve que c'est une raison suffisante pour faire parler de moi. 

Enfin bref, voilà, ma tournée de cette semaine se situe en Autriche, un petit pays coincé entre l'Allemagne et.... bon, passons, je suis une star inculte. Ma chambre heu non, ma suite est d'une immensité incroyable et mes repas me sont fournis directement dans la piéce où je mange avec toute ma troupe (des gens qui gravitent autour de moi comme la terre autour du soleil bien sûr, ils veulent tous profiter de ma lumiére, je les comprends). 
Bon, je passe, la semaine a été occupée par les répétitions assez lassantes ma foi...
Et le jour de monter sur scéne est arrivé bien assez vite.. comme d'habitude. Bien entendu, j'ai eu le trac. Lors de la représentation appelée "le sprint", un spectacle fort distrayant et assez nouveau, j'ai su garder mon flegme et j'ai réussi un beau 10 sur 10 sous les holas du public (ils savent reconnaître le talent à l'état brut !) par contre, le trac des comédiens m'a un peu pris de court et je me sentais un peu diminuée physiquement. 
Bref, à l'agence internationale de notation des stars (l'IBU) je termine 12éme. Je suis satisfaite mais comme toutes les grandes de mon époque, je n'en ai jamais assez !! 

Donc aujourd'hui, j'ai décidé de remettre ça. D'abord, j'ai voulu qu'on s'occupe un peu de moi alors je me suis bloquée le dos (exprés, mais il ne faut pas le dire au reste de ma troupe car j'ai mobilisé tous les kinés au détriment des autres personnes présentes ici) ben quoi ?? on a tous nos caprices de star pour réussir, ça fait partie intégrante de notre métier ! Donc voilà, panique totale (sauf de ma part puisque c'était du bluff) et recollage, rafistolage, consolidage, bref, bricolage de la pseudo star en 20 minutes plus 10 autres minutes juste avant de partir au combat. 
Je suis assez fiére de mon imitation de cris de douleur (ça impressionne les adversaires) et de mes grimaces horrifiantes (frissons garantis). Enfin, finalement, je décide de jouer mon rôle de biathléte dans la piéce : "poursuite" acte II, scéne 1. Et je me suis donnée à fond, soufflant, grondant, poussant, tirant, bavant à qui mieux mieux, les yeux exorbités par l'envie de bien faire et les poumons prêts à exploser. Aujourd'hui, pour me récompenser de mes efforts, l'agence de notation internationale m'a octroyé une belle 7éme place dont je me gargarise en gonflant bien haut mon jabot coloré jaune et noir salamandre. 

Ce soir, j'attends Johnny Deep, il doit normalement me remettre un oscar (je crois). 
Voilà, c'est surprenant n'est ce pas ? je dirais presque : incroyable mais vrai. 

Bon, assez parlé de star, je me suis donc un peu fais mal au dos, sans savoir comment ni pourquoi. Rien de grave, juste un poumon perforé et 10 côtes cassées mais ça va.
Ce soir, avec une bouillotte dans le dos tout va retrouver sa place (je consolide trés vite et j'encaisse trés bien comme genre de fille).
Demain, le relais, le premier de la saison et je sais que la pitrouille va reprendre sa place dans mon estomac comme une bonne vieille copine !!
A demain donc, n'oubliez pas de toucher du bois, d'invoquer le dieu des tréfles à quatre feuille, enfin bref de penser aux françaises qui vont essayer de se battre contre l'univers entier.
Bises à tous


News du 06/12/11

Bonjour à tous,
La nouvelle a déjà dû faire le tour mais comme il y a toujours des personnes qui ne "surfent" pas sur les différents sites internet... 
La coupe du monde du Grand Bornand est annulée. La décision est tombée hier et nous sommes bien tous déçus de rester 2 semaines en Autriche au lieu de parader devant une foule de spectateurs déchaînés (vous) en France. Mais bon, on ne joue pas avec dame nature et ses caprices. Autrement dit, la neige on ne peut pas la pondre. 

Nous sommes donc coincés ici, en Autriche, parachutés depuis hier soir d'un avion et fatigués à la suite d'un voyage un peu long. Mais au moins les oreiller autrichiens sont super : moelleux à souhait, ils n'attendent que le moment où nous posons notre tête (pleine de vide) sur eux afin qu'ils nous expédient dans les bras de Morphée. (souvent le ventre plein de chocolat milka) (souvent aussi les jambes pleines d'acide lactique). 

Pour en revenir au Grand Bornand, c'est une petite déception mais au regard de la météo de cette année, ce n'est pas une grosse surprise non plus. Il faudra donc patienter deux ans avant de venir vous égosiller devant les sportifs fainéants que nous sommes....!!! 

J'espére que l'Autriche me portera chance, que je vais tirer à 10 sur 10, que je vais être super forte sur les skis, et que ceux là glisseront mieux que tous les autres. Une petite phrase bien naïve mais que tout le monde se répéte le soir (oui oui, tout le monde, je sais, je viens de détruire un mythe).
Mais je vais arrêter de vous confier les secrets des sportifs car aprés vous n'allez plus croire en nous, plus nous vouer un culte, plus brûler des cierges... bref, nous priver de cette admiration sans limite qui nous permet d'avoir confiance en nous !!
A bientôt donc


News du 04/12/11

Bonjour à tous,
Voici un petit bilan de cette premiére semaine "trés attendue" de coupe du monde à Ostersund en Suéde : 

Côté résultats : c'est plutôt encourageant avec une 11éme place sur l'individuel, une 10éme place sur le sprint et une 18éme place pour la poursuite.
Les côtés bien :
- Individuel pas trop mal malgré la pitrouille et les conditions difficiles.
- Sprint : trés bien en ski, bonne glisse mais un tir médiocre avec un tour de péna par tir.... du travail pas fini tout ça....
- et la poursuite trés décevante : un tir debout fébrile (3 tours de péna), une forme moyenne à ski et une glisse pas terrible non plus.... donc régression dans le classement !!!! 

Mais bon, ce sont des choses qui arrivent. Cette semaine de toute maniére il valait mieux faire partie de la gente masculine : effectivement les garçons ont bénéficié à chaque course de conditions fort acceptables..... ce qui n'a pas trop été notre cas. Aujourd'hui est la preuve ultime que quelqu'un nous en veut et dirige les éléments contre nous : course des garçons = fond dur, bonne glisse, course rapide et pas de vent.; course des filles = tempête de neige avant la course qui scotche les skis et brasse la neige. Super. J'adore. 

A Noël je commande un attribut masculin. Il me permettra au moins d'avoir des conditions moins difficiles en course !! 
Et puis je change de nom aussi. Désormais, je vais m'appeler Martin pour moi aussi avoir le droit de gagner des courses avec panache et sans baver sur ma combinaison (d'ailleurs je ne le félicite pas, il n'a pas le droit de gagner avec autant d'avance, on paraît tous nuls à côté !! Non je rigole, Martin est mon idole, ma muse, mon modéle... bref, vivement que je change de prénom).
Vous n'allez peut être plus me reconnaître du coup ? 

Bon on verra, je ne sais pas trop si le pére noël m'apportera tout ça, je n'ai peut être pas été assez sage ?
Enfin, voilà une premiére semaine passée, je suis plutôt contente (je démarre mieux la saison que l'an passé) mais en même temps je reste sur ma fin sur la course d'aujourd'hui et sur ce tir debout qui reste à travailler. Nous partons demain pour l'Autriche où j'espére que les conditions seront au top... 

Merci à tous pour vos mails d'encouragements !! 
A bientôt donc pour de nouvelles aventures chocolatées (et oui, nous allons enfin pouvoir dévaliser les épiceries autrichiennes et les énormes plaquettes de chocolat milka qui vont avec !!!)


News du 01/12/11

Bonjour à tous,
Premiére course... ouf, quel plaisir d'avoir fini, moi j'aime les courses quand je passe la ligne d'arrivée. 
Depuis hier soir, je sentais une petite pitrouille pas plus grosse qu'un oeuf rouler doucement au fond de mon estomac. Pas vraiment gênante, juste une présence ("youhou je suis une pitrouille, je suis là... j'attend mon heure...profite de ta liberté de penser, tu ne l'auras plus pour longtemps..." me disait-elle, confiante) effectivement, elle attendait son heure. 

Avant de me coucher, je sentais la pitrouille gagner en longueur, grossir doucement, se nourrir de mon appréhension. Mais bon, absorbée par mon roman (le dernier Fred Vargas) et trop préoccupée à me régaler des déboires du commissaire Adamsberg avec l'armée furieuse (encore une histoire abracadabrante comme je les aime) je n'ai pas fait trop attention à cette pitrouille grandissante. 

Erreur : ce matin elle était là, grosse comme un ballon de foot. Elle commençait même à être venimeuse, perfide, à s'insinuer partout (mon estomac n'étant plus assez gros). Forcément, je n'avais pas faim, l'estomac bien trop rempli par cette chose horrible et angoissante. 

Car non seulement elle parasite mon corps, mais en plus, elle m'envoie du venin la vicieuse. Sa croissance est exponentielle, toutes les minutes me paraissent des secondes, et toute les minutes elle prend 10 cm. A midi, elle avait gagné sur mon corps la totalité de mon torax. Je suis allée courir pour réveiller ce corps endormi et le stimuler afin qu'il lutte contre cette pitrouille infernale, qu'il reprenne ses esprit "non je n'ai pas peur de cette course, non je n'ai pas peur d'avoir mal, vas t'en pitrouille!" mais le pauvre était déjà bien trop atteint.
Aprés avoir ingurgité de force un repas léger 3 heures avant le départ, la pitrouille avait investi mes jambes. Diffusant de l'acide, me paralysant, me donnant des frissons de peur, des sueurs froides dés que je pensais au portillon de départ.... On n'est pas toujours maître de son corps.
Aux essais de skis, seule ma tête était en terre non conquise. Heureusement d'ailleurs puisque sinon je n'aurai jamais pu choisir la bonne paire de ski (quoique on l'aurait fait pour moi).
C'est aprés les essais de tir que j'ai su que j'avais atteint le point de non retour. Etrangement, dans l'aire de départ, je me sentais calme, apaisée. Plus de pitrouille dans mon corps me disais-je soulagée. 

Deuxiéme erreur : je n'ai compris ma bêtise que lorsque j'ai entendu mes adversaires crier : "HAAAA une pitrouille, regardez là, elle est énorme, elle est horrible, la vilaine elle est rouge comme une citrouille !!" Regardant autour de moi et ne remarquant rien de louche, j'ai aussitôt compris. J'étais la pitrouille. Une pitrouille géante en quelque sorte. Avec un sourire de travers, comme les citrouilles, tremblant comme une feuille et tendue comme un câble...... 

Certaines ont peut être eu peur de moi ? ou plutôt de la pitrouille ? Bof, pas sûr... En tout cas, je pense qu'elle avait trop pompé de jus à mes jambes et à mes bras, trop envahi mes poumons et fatigué mon coeur... ou plutôt était-ce moi qui à force de lutter contre elle avait perdu trop d'énergie....? Bref, la course a été dure à cause des conditions de neige trés lentes pour tout le monde et du vent omniprésent depuis le début de la semaine.... Mais heureusement la course n'est pas mauvaise : je termine 11éme avec 17 sur 20. Je suis plutôt contente pour une premiére, plutôt rassurée. 

Le truc cool, c'est que la pitrouille et moi sommes amies à présent, et que je ne pense plus avoir à stresser autant que j'ai pu l'être aujourd'hui.... 
J'ai l'impression que des gens comme Martin n'ont jamais peur de rien (Ben oui quoi, c'est flippant de faire une perf ! Ca fait peur de gagner, aprés, il faut parler aux journalistes, faut assurer son rang, faut dire le pourquoi du comment on est fort, le comment du pourquoi on va vite et on tire bien... (Alors qu'on n'en sait rien, le talent ne s'explique pas, il se voit !)bref, c'est une usine à gaz la gagne.... C'est pour ça, je fais tout pour ne pas que cela m'arrive !!!).
Bon trêves de plaisanterie, il faut se concentrer sur les deux prochaines courses de la semaine qui promettent d'être passionnantes.
Bises à tous, merci pour vos messages,
A bientôt


News du 27/11/11

Bonjour à tous,
voici des nouvelles de Suéde :
La neige s'est enfin mise à tomber... Come c bo....!!! ça change le paysage et d'un coup l'hiver arrive sans bruit (la neige qui tombe n'est pas trés expressive) et en étouffant tous les autres sons par la même occasion.
Je pense donc au gros lapin blanc qui a dû retrouver son intimité et se fondre enfin dans ce paysage pâle et froid !! 

Au niveau des courses, je n'ai pas pris le départ aujourd'hui, j'en avais pourtant bien envie mais je préfére garder la motivation et commencer les coupes du monde légérement frustrée avec le couteau entre les dents et l'envie d'en découdre. D'autant plus que la course d'hier s'est à peu prés bien passée, je me sens à peu prés en forme. Je manque bien entendu de ski et ma technique n'est pas encore assez pointue pour ne pas perdre d'énergie lors d'un effort intense mais au moins, j'ai du rythme ce qui est bon signe. C'est au niveau du tir que je ne suis pas encore au point. Sans parler de la course d'hier car les conditions étaient alors plutôt difficiles (vent fort) et mon 8 sur 10 faisait partie des bons tirs. Mais la semaine derniére n'a pas été trés facile au niveau du tir et ma confiance s'est un peu effritée. 
Donc voilà, je vais travailler pour retrouver un peu de sérénité avant l'individuel et jeudi prochain. 

Pour les résultats, je termine 3éme derriére Marie Laure et une Polonaise. Je suis contente. Bien sûr ce n'était pas une coupe du monde mais il ne faut pas dénigrer les podiums, où qu'ils se fassent (en premier lieu car ça flatte l'égo !! et que si l'égo est flatté, la journée est bien commencée !!) (et deuxiémement car mon cher et tendre mari avait mis la barre haute en décrochant une quatriéme place et que je ne voulais surtout pas courber l'échine en supportant ses railleries si je terminais derriére lui...!!! Du coup c'est moi qui parade et qui fait la roue devant son nez hahahahha !! je suis démoniaque) 

L'ambiance est plutôt cool. Tout le monde à plus ou moins pris ses marques et sait à quoi s'attendre à présent. Même si à présent on sait que la prochaine course sera importante cette fois-ci. Quand je dis ça, je pense aux sensations de picotements (ou de brulûre) dans les jambes plutôt qu'aux résultats. A la bonne vieille impression que les poumons vont exploser tellement ils sont remplis et que malgré tout les muscles se raidissent tellement ils manquent d'oxygéne.... que les yeux voient des étoiles alors qu'il fait jour.... bref, la souffrance de la compétition est parfois grisante....!!! 

A propos d'étoiles que voient mes yeux, j'ai essayé d'observer jupiter à la jumelle de tir la nuit et comme je n'ai rien vu, j'en conclus qu'on m'a menti (on m'avait promis une vision magnifique d'une planéte énorme avec des lunes lui tournant autour... au lieu de ça j'ai juste regardé d'un oeil dégouté un gros point jaune et brillant et flou.)
A propos de mes yeux qui voient des étoiles, l'heure a bientôt sonné où je vais essayer d'inventer un stratagéme pour perdre mes lentilles afin d'arrêter la course et reprendre mon souffle..!!! ce n'est qu'une question de temps !
Bon, je vais aller faire un petit tour en classic, sous la neige, dans la nuit car il fait trés nuit à 16 h ici. Dans le noir devrais-je dire plutôt, à la merci de toutes les bêtes féroces qui n'attendent que le moment où je vais sortir de mon appartement....(je vais peut être rester dans le canapé tout compte fait).
A bientôt,
Bises à tous


News du 22/11/11

Hello,
Nous voici en Suéde sur les skis (enfin !), un travail remarquable est fait ici afin que nous puissions skier dans de bonnes conditions. Mais ça fait toujours bizarre de skier alors que le paysage autour est un mélange de vert et de marron, les arbres sont gris et tristes, bref, c'est lugubre.
Hier soir, nous avons aperçu un énorme lapin blanc (persuadée que c'était le lapin d'Alice au pays des merveilles, je me suis empressée de le suivre afin qu'il m'emméne dans son univers fabuleux mais il n'avait pas trop envie de remplacer la petite Alice en robe bleue par une Marie en combinaison jaune fluo et noire... il a disparu et je suis rentrée bredouille). Bref, tout ça pour dire que bien entendu ce n'est pas le premier hiver sans neige et ce ne sera pas le dernier mais bien des espéces n'ont pas le temps de s'adapter à ce changement de climat un peu trop rapide à l'image de ce liévre blanc qui a changé de pelage cette année un peu trop tôt.....!! 

Au milieu de tout ça, il faut qu'on garde le moral et qu'on skie vite et qu'on tire droit. Ce weekend, premiére course : coupe d'Europe. J'ai hâte. J'ai un peu peur aussi et je me demande quelle sera ma place parmi les autres..... Bon, on est toutes pareilles j'imagine !!
Mais tout de même, ça fait grand plaisir à ma petite personne de chausser les skis !!!
Allez, plus que 4 jours avant d'attaquer les choses sérieuses.... oulalala j'ai la pitrouille !!
A bientôt


News du 13/11/11

Bonjour à tous,
Le manque de neige est partout sur l'Europe. Bon ce n'est pas du tout une nouvelle et comme je n'ai pas pris le temps de noter quelque chose sur mon site, je n'apprends donc rien à personne en disant qu'on est en stage à Vassieux en Vercors au lieu d'être sur les skis en Suéde. 

Mais voilà ! nous sommes bel et bien sur des skis à roulettes, qui vivent peut être leurs derniéres heures en attendant le bûcher car bien sûr la patience n'est pas mon fort et comme je commence à en avoir marre de rouler sur du béton au lieu de glisser sur la neige, je les regarde de plus en plus méchamment, avec toute la hargne et le dégoût qu'ils finissent pas m'inspirer.
(J'en fais un peu trop ?) !! 
Bon, sinon on est quand même bien, au soleil, prés de chez nous dans ce magnifique Vercors, y pas un chat (ou plutôt y a que des chats) et pour l'entraînement, c'est le top. Avant hier course à pied vers Font d'Urle, coucher de soleil sur les falaises et la déclaration d'amour qui va avec, pleine lune se levant à gauche du Grand Veymont et le loup garou qui va avec, bref, c'est le pied !!
On fait donc du bon travail, un stage un peu dur (exprés forcément pour nous fatiguer, histoire de laisser des chances à nos futurs adversaires) qui a du mal à passer pour moi car je suis un peu entamée et je commence à appréhender de plus en plus fort le début de saison (j'ouvre des grands yeux en point d'interrogation en y pensant). Mais peut être que c'est l'accumulation de l'entraînement d'été, une petite baisse pour mieux plonger heu non, monter !!!! 
Bref, j'espére que cette petite fatigue n'est que passagére car dans deux semaines et demi maintenant il faudra aller vite, et viser juste.
A bientôt donc, sur les skis cette fois !
Bises à tous


News du 24/10/11

Bonsoir !
Le stage d'Oberhorf s'est donc terminé par le weekend de compétition à Arçon dans le Doubs. Avec plaisir nous avons retrouvé le bon comté du Jura !
Chose étrange : alors que toute la semaine, je manquais d'entrain à l'entraînement, j'avais du mal à me lever, à ouvrir les yeux.. bref, que j'étais un peu lassée et fatiguée, ces deux courses se sont trés bien passées pour moi puisque je ne manque qu'une cible sur les deux courses et que physiquement, une fois passé le portillon de départ, je n'étais pas si abattue que je ne le pensais..!
Pourtant, une fois le dossard enlevé et les chaussures normales au pied, la fatigue envahissait à nouveau mon corps et je devais lutter férocement contre l'envie d'aller au lit.
Si les courses sont rassurante ??
Oui car c'est bien le tir, c'est bien musculairement, c'est bien dans la tête, c'est bien forte marie belle marie intelligente marie parfaite marie (mais oui bien sûr).
Non car j'ai l'impression d'avoir la forme de fin de saison : fatiguée dés que je ne fais pas de sport intense et en forme dés que je mets un dossard. 
C'est pour ça que je "crains" un peu ces bonnes sensations de courses qui arrivent si tôt alors que la saison n'a pas encore commencé....
Pourtant nous n'avons rien fait pour être en forme, l'entraînement ne baissant pas la cadence (au contraire), les semaines sont toujours aussi remplies avec un volume horaire ressemblant à celui d'été (nos plus gros mois d'entraînement) et nous n'avons pas encore commencé les séances "qui mettent en forme" autrement dit, les séances qui affutent (intervalles etc). 

Alors voilà, sans vouloir se chercher des poux là où il n'y en a pas, je reste prudente sur ces résultats en France, sur des skis à roulette et au mois d'octobre. J'espére simplement que c'est de bon augure et non pas l'inverse !
Une petite voix dans ma tête ne peut s'empêcher de railler : "hahaha tu as un quotas de balles ratées sur l'ensemble de ta saison et tu n'en as pas utilisé beaucoup......!! Tu réserves toutes tes balles ratées pour la coupe du monde c'est pas bien !!!" 
J'espére que cette voix a tort.

Sur ce, je vais quand même profiter de cette semaine "de repos" ou plutôt "avec moins d'entraînement" pour régler son compte à la voix et la faire taire définitivement. Prochain stage en Scandinavie normalement prévu en Suéde mais on attend la neige pour choisir la destination ! Bises à tous
A bientôt


News du 20/10/11

Salut à tous, Nous voici à la fin du stage d'octobre (nous partons d'Oberhorf dans une demi heure direction Arçon dans le Doubs pour courir les deux derniéres courses du Summer tour en ski à roulette).
Nous avons pu skier toute la semaine dans ce tunnel réfrigéré (vive l'avenir) mais c'est aussi une maniére de renouer avec la glisse sur neige et de tester les nouveaux skis. Pour moi, la période est difficile : je suis fatiguée de l'été et j'ai beaucoup de mal à trouver du plaisir à l'entraînement. Pourtant nous avons eu de la chance avec le temps et les séances se sont bien déroulées, mais nous ne sommes pas des machines et les périodes de fatigues sont aussi importantes afin de récupérer !!
Ce weekend donc deux courses de ski à roulette qui serviront également de sélection pour certains d'entre nous. En paralléle, je suis toujours enfoncée dans les biostatistiques jusqu'au cou et je me demande quand est ce que je vais en finir... mais c'est une autre histoire !!
A bientôt.


News du 26/09/11

Hello,
Ce weekend nous étions repartis pour Arçon dans le Doubs où nous avons disputé les championnats de France senior de sprint et de poursuite sous un beau soleil !!!!
Aprés une semaine de stage en Allemagne et juste quelques jours de coupure, nous avons donc remis le dossard samedi et dimanche. 
Pour moi les courses sont trés satisfaisantes, rassurantes au niveau du tir puisque je fais une pénalité sur le sprint et une également sur la poursuite. J'ai l'impression d'avoir progressé sur ma vitesse de tir, et j'espére que cet hiver confirmera tout cela.... avec le plein des cibles bien entendu !! 
Au niveau du physique, je ne sais pas trop quoi dire car même si les temps de skis sont bons, cela reste du ski à roulette au mois de septembre et il y a parfois de drôles de surprises lorsque l'on rechausse les skis l'hiver venu. 
J'espére ne pas être en forme trop tôt. 
Pour les résultats, je prends la deuxiéme place sur le sprint derriére Sophie et je gagne la poursuite le jour suivant grâce à un bon tir. C'est cool. Grâce aux paniers garnis, j'ai de quoi me nourrir de saucisses et de pâté le reste du mois c'est cool aussi !
Comme je n'avais jamais été championne de France senior, c'est une premiére..!! 
J'espére que cet hiver me sacrera championne de quelque chose ?? (pas des nulles évidement ! ni des nouilles, ni des lentes, ni des mauvaises tireuses etc... que championne de trucs bien comme, par exemple du monde, de sprint ou le sacre absolu : de mass start !!).
Allez, fini de rêver ! Il reste deux mois de travail sérieux avant de voir de quoi on est capable....!!
A+


News du 16/09/11

Salut à tous !!
Nous sommes rentrés du stage de Ruhpolding en Allemagne, lieu où se dérouleronT les prochains championnats du monde de biathlon. 
C'était bien sympa de voir cet endroit autrement qu'en hiver !!
En fin d'été, tout est vert (ça doit être bien arrosé !!) avec des lacs un peu partout, des lacs vraiment limpides (lorsqu'on voit les truites on se demande si elles ne flottent pas dans l'air tellement l'eau est claire !!, moi d'ailleurs je m'amusais à m'imaginer que les truites flottaient dans le ciel à côté de moi.. ce serait un drôle de monde si des poissons volaient !). 
Ce coin de l'allemagne est classé dans ma catégorie des choses : "impeccable, pas un pet de travers". En fait c'est presque trop impeccable. Rien ne déborde, tout est de niveau, pas une écharde, partout des chemins bien entretenus, les chemins vtt et des chemins piétons (mais pour nous c'est la même chose du coup on se fait montrer du doigt) ; tout le monde respecte les limitations de vitesse, l'attente dans les queues, etc.... incroyable !! Mais je me sens quand même mieux en france dans mon petit bordel quotidien ! 

Enfin bref, on a fait un trés bon stage d'entraînement, pris des repéres sur ce pas de tir qu'il faudra apprivoiser le moment venu... la piste de ski à roulette était tout simplement énorme, large, le goudron impeccable (encore une fois !), on a pu faire du vtt, des belles marches à pied, des heures et des heures et encore des heures de ski à roulette..... youou ; super !!
On a fini par les championnats d'allemagne d'individuel, c'était dur mais les courses restent le meilleur entraînement pour l'hiver et donc c'est bien passé. Entre les entraînements, j'étudiais les statistiques.... trés instructif et trés ennuyant aussi !! Permet de savoir si avoir des gros muscles fait aller plus vite en ski ?? Ou si d'étudier un truc ennuyant permet d'être plus motivé pour l'entraînement ensuite ?? Maintenant je sais tout. 

Maintenant une semaine de récup avant nos championnats de france le weekend prochain à Arçon (semaine bien remplie d'ailleurs comme à chaque fois que l'on rentre de deux semaines de stage..!)
Bises à tous


News du 31/08/11

Nous voici rentrés dans un tournant de la saison : l'automne.
Moi j'aimais bien l'été, le côté insouciant qu'on peut avoir car la saison paraît encore lointaine.... et puis le beau temps, le ciel bleu, la chaleur (un peu trop parfois) bref, l'inverse de l'hiver quoi !! A présent il ne reste plus que trois mois de travail, c'est peu mais encore suffisant pour assimiler des choses techniques ou physiques. Mais c'est à cette période que l'on se blesse souvent car le travail de l'été se fait ressentir, on baisse un peu la garde pendant deux ou trois semaines....on relâche un peu et vlan !! dans les dents !!
Mais c'est aussi maintenant qu'on va entrer dans le vif du sujet avec des séances d'entraînement plus intéressantes : des intenses, du tir à l'effort, des chronos.... bref, des séances se rapprochant tout doucement du format de course.
C'est le truc bien de l'automne, avec les champignons bien sûr, les couleurs rouges et jaunes des arbres, le froid vif du matin et les belles journées ensoleillées de septembre, la petite gelée le soir. Le truc pas bien c'est les averses de pluie froide qui coulent dans le cou, les feuilles mortes sur les routes et les skis roues qui dérapent, les pointes de ski roue qui ne se plantent plus dans le goudron trop froid, troquer doucement le short contre un collant, remettre des gants et du coup avoir les doigts qui puent...!!!! 

Mais bon, nous ne sommes que le 1er septembre ! Aprés une petite semaine de trêve entre deux stages, nous repartons mardi prochain pour Ruhpolding où nous resterons deux semaines. 
En attendant, je replonge un peu le nez dans mes cours.... 
Bonne rentrée à tous


News du 23/07/11

Coucou à tous,
Les derniers jours de stage approchent, on aurait souhaité une fin un peu moins noire.... 
Le festival de Blink qui clôturait le stage est annulé aujourd'hui à cause du massacre prés d'Oslo. La ville est triste et vide. Et comme pour ajouter encore du gris au tableau déjà bien uniforme de la Norvége en ce moment, il pleut.
Ca paraît presque incroyable qu'un seul mec soit à l'origine d'un attentat pareil. Mais ce qui me met mal à l'aise, c'est que des histoire comme ça ne sont malheureusement pas occasionnelles et que la violence est partout. 

Le sport est peu de choses dans ces moment là...
Nous rentrons demain matin. Et pour parler du sport, heureusement pour moi, car je fatigue et ne dors plus trés bien depuis notre arrivée à Sandness pour les shows. Nous avons malgré tout fait un stage trés intéressant au niveau du travail fourni, je me sents plus à même d'aborder le mois d'août et j'ai presque l'impression d'avoir comblé le petit retard que j'avais pu accumuler au mois de juin. Maintenant place à la récup comme toujours, pour laisser au corps le temps d'assimiler le travail accompli.
Le temps est bien souvent le meilleur des remédes.
A bientôt


News du 14/07/11

Enfin : premiére fois que je vois la Norvége sous le beau temps !!!! Effectivement c'est trés beau ; trés vert ; des lacs partout qui, invisibles sous le brouillard et la pluie s'étaient caché à ma vue ces deux derniéres années... ; de belles couleurs vertes éclatantes comme si les nombreuses pluies avaient lavé le paysage pour le rendre plus éclatant encore.
Cependant, je me méfie....c'est louche, ça sent le souffre ! ça cache quelque chose tant de beauté..... y a un truc qui cloche, comme si d'un coup on allait se prendre un raz de marée..... 

Enfin en attendant le raz de marée, on en profite : avec au programme bronzage, baignade dans le lac, canoé, ping pong, barbeuc, pêche etc..... une cure thermale se profile à l'horizon, les coachs nous aménent le petit déj au lit etc....stage fédé normal quoi ! 

Ha non, en fait c'est pas du tout ça, mon ordinateur perturbé par ce beau temps prend certaines libertés. En fait je voulais dire ski roue, tir, ski roue tir, ski roue tir, muscu vélo ski roue tir course à pied muscu ski roue tir et pour finir encore un petit tour de ski roue et du tir. Mais quand il fait beau ça passe vite ! En fait, quand il fait beau, je suis tellement de bonne humeur que je trouve le fromage norvégien bon, les sandwich quotidiens bons aussi enfin bref, la vie est belle !!! 

En tout cas, cela me fait du bien d'être de nouveau en stage, d'avoir des horaires fixes, des objectifs, une envie de progresser etc.... car le mariage ce n'est pas tout mais il est temps de remettre les pendules à l'heure !!! (oui, l'horloge a été un peu perturbée ces derniers temps par tous ces changements de nom etc...), enfin bref, je suis contente d'être en stage. Pourvu que ça dure ! 


News du 05/07/11

Bonjour à tous,
J'aurai préféré que ce soit une surprise,
quelque chose qu'on découvre soudainement,
dont l'effet froid comme une bise,
vous glace spontanément....
Qu'une fois l'hiver venu,
confortablement installé devant la télé
et prêt à nous encourager,
Frétillant à la pensée d'une course prévue,
d'un bon moment à partager,
la course démarre, s'écoule et la fin d'approcher...
et la fatidique nouvelle saugrenue, 
vous fait tomber des nues : 
la petite marie n'est plus, 
son nom est à jamais perdu,
remplacé par celui de son mari éperdu....
HHaaaa quelle misére sans doute vous écriiez-vous pas convaincus
que ce nom d'emprunt soit le bienvenu
mais que ne fait-on pas par amour ?
rien sans quoi je préfére me taire pour toujours.

Alors voilà, l'hiver prochain
ne cherchez plus le nom de dorin,
ce temps là est révolu,
mais mon âme à jamais persistera dans ce patronyme perdu.
sauf si je décide de garder le nom de marie habert dorin ou dorin habert ou dobert harin ou horin dobert ou bertrin doha... bon, nous allons en rester là, il est bon de constater que malgré ce changement perturbant pour ma santé, je garde la tête froide et toute ma lucidité, je ne suis absolument pas dérangée, je reste la même rien n'a changé, sauf quelques lettres un peu tarées.
à bientôt,
maïs dobert 


News du 11/06/11

Salut à tous,
Bon, il y a un pied qui devait être jaloux de l'autre.... du coup en descendant d'un trottoir je me suis fait une entorse de la cheville droite cette fois-ci (pour ceux qui m'auraient pas suivi, l'année derniére, je m'étais fait une entorse à la cheville gauche fin Août...).
Vraiment trop bête. Peut être une petite fatigue... Toujours est-il que j'ai quand même eu envie de casser le trottoir mais faute de savoir comment m'y prendre, je l'ai juste insulté, histoire de ne pas lui laisser croire que j'étais insensible à son méfait.
Enfin bref voilà, rebelotte, strapping, glace, repos, vélo, muscu des bras (paye ta silhouette féminine ensuite)..... et depuis ce matin .... natation.

Misére !! Le maître nageur m'a dit aujourd'hui que mes jambes coulaient et qu'il y avait de gros progrés à faire.. tu m'étonnes, j'ai déjà failli me noyer 15 fois...!!
Mais bon, 1h15 de natation... respect pour les nageurs qui nagent toute la journée.... trop dur ce sport !! 

A bientôt à tous 


News du 18/05/11

Bonjour à tous,
Aprés des championnats de France difficiles à cause de la chaleur ambiante et de la neige....
Un weekend à Moscou pour un show d'exhibition dans un stade,
Un stage au parc du Vercors trés instructif et sympa pour ma poursuite de mes études,
Des vacances ressourçantes au soleil mais toujours trop rapides...
Le retour à l'entraînement depuis peu... me voici de nouveau sur les routes, sur les chemins, derriére ma carabine, sur un vélo, des basquettes aux pieds, une montre au poignet.... bref, la route 66 m'attend baby heyyyyyy c'est reparti !!
premier stage à Chambéry fin mai.
à bientôt